Changement climatique : le projet ESPERENSE s'installe dans la Nièvre

Début mars 2021, la forêt domaniale de Guérigny dans la Nièvre a accueilli une plantation expérimentale du Réseau ESPERENSE (RESeau national multiPartenaire d’Evaluation de Ressources gENétiques foreStièrEs pour le futur). Un projet de recherche mené par l'Office national des forêts (ONF) et ses partenaires, pour aider les forêts à lutter contre les impacts du changement climatique.

Les sécheresses exceptionnelles et les attaques des parasites de ces dernières années ont profondément affaibli les forêts, entraînant de nombreux dépérissements. Toute la filière forestière est mobilisée sur des projets de recherche afin d'accompagner les forêts et de renouveler les peuplements pour le futur.

En juin 2020, les membres du Réseau ESPERENSE ont effectué une tournée dans l’Yonne et dans la Nièvre visant à évaluer la pertinence des terrains proposés par le Centre national de la propriété forestière (CNPF) et l'Office national des forêts (ONF) pour l'expérimentation qui comprend deux types d'essais sur deux sites pour chacun :

  • Premier dispositif :  planter 60 espèces ou origines différentes en petites placettes de 16 arbres ;
  • Deuxième dispositif : installer 8 espèces, plus connues que les précédentes, en placettes de plus de 200 arbres.

La plantation en images

Le site de Guérigny a été retenu pour le premier type d’essai, car la station (géographie et climat) était adaptée, le terrain serait prêt a temps et la forme et la surface disponibles étaient favorables. Une autre plantation de ce type a été réalisée dans l’Yonne en forêt privée et deux autres dans la région Sud-Ouest.

L’institut FCBA a donc mis en place ce projet, avec les agents de l’ONF, en forêt domaniale de Guérigny. Il a pour objectif d’identifier des essences ou origines potentiellement intéressantes et d’évaluer leurs comportements.

Un laboratoire à ciel ouvert

Des mesures régulières de croissance permettront d’apprécier l'intérêt futur des essences testées pour aider les forêts à lutter contre le changement climatique. Dans ce laboratoire à ciel ouvert, on retrouve des essences du monde entier, comme le cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica), l’eucalyptus à feuilles rondes (Eucalyptus gunnii), le pin à l’encens (Pinus taeda), ou encore le séquoia toujours vert (Sequoia sempervirens). A côté de ces espèces plus méridionales, pas moins de 14 origines différentes de chênes sont également présentes comme par exemple Quercus faginea (en provenance de la péninsule ibérique) ou encore Quercus vulcanica (Turquie).

Au total, ce sont 29 feuillus et 31 résineux qui seront testés. Les espèces les moins connues sont testées dans le dispositif de type Guérigny (test d'élimination), les essences retenues viendront ensuite alimenter l'ensemble des essences du second type d’essai (issues des placettes de 200 arbres avec 8 espèces sélectionnées). Enfin, les essences les plus prometteuses de ce second dispositif viendront augmenter la liste des essences retenues pour les îlots d'avenir dans une dizaine d’années.

Les professionnels au chevet des forêts bourguignonnes

Financé par le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation ainsi que par France Bois Forêt, le projet ESPERENSE est piloté par le RMT AFORCE (Réseau Mixte Technologique d'Adaptation des FORêts au Changement climatique) qui a pour objectif d’accompagner les forestiers dans l’adaptation des forêts aux changements climatiques, en partenariat avec l'Institut pour le développement forestier (IDF), l’INRAE (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), le Centre national de la propriété forestière (CNPF) et le FCBA (l'Institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement).

Et aussi