Un chantier exceptionnel de débardage par câble aérien en forêt domaniale de Chaux dans le Jura

L’Office national des forêts (ONF) teste de nouvelles techniques et adapte la gestion des chantiers d’exploitation. Voici un exemple en forêt domaniale de Chaux où les forestiers ont eu recours durant l'hiver 2021/2022 au débardage par câble aérien, alternative à l'exploitation traditionnelle. L’objectif : préserver des sols particulièrement sensibles.
©Delphine Schmittlin / ONF

Les sols forestiers limoneux de plaine, secs en été, sont aptes à recevoir la circulation des engins sylvicoles. Mais en période hivernale, lorsque les sols sont humides, ils deviennent sensibles au tassement.

Durant cette période, une exploitation traditionnelle, à l'aide d'engins à roues ou à chenilles, conduirait à les tasser et altérer leur qualité, ce qui pourrait entraîner des dépérissements importants. C'est pourquoi l'Office national des forêts (ONF) recourt à des méthodes alternatives.

Les grumes sont transportées dans les airs. - ©Delphine Schmittlin / ONF

Le saviez-vous ?

Le dernier chantier d’exploitation par câble réalisé en forêt domaniale de Chaux a eu lieu en 2006, ce qui avait rendu possible une exploitation en hiver sur des sols humides très fragiles avec un franchissement de ruisseau.

Préserver les sols forestiers sensibles

Aussi appelée débardage par câble-mât, cette solution technique permet de récolter du bois à l'aide d'un câble aérien dans des zones difficiles d’accès (montagne, sol fragile, …). Elle participe au respect de la biodiversité, grâce à un impact moindre sur le sol. Elle diminue le bruits des chantiers, et limite l'usage de véhicules motorisés lourds en forêt.

Une fois coupé, le bois est suspendu dans les airs sur un câble, depuis son lieu d’abattage jusqu’à une piste accessible aux grumiers (camions transportant le bois jusqu’aux scieries). Cette technique est née en montagne. En plaine, elle est plus onéreuse qu’un débardage classique, avec un coût supplémentaire moyen de 20 euros par mètre cube de bois. La préservation des sols et de la biodiversité le vaut bien !

Le chantier en images...

Du bois d'œuvre destiné à la filière locale

Ce chantier de débardage par câble aérien, rare en plaine, concerne une parcelle de chênes destinée à alimenter la filière locale en bois d’œuvre (charpente, menuiserie,…) En effet, un contrat d’approvisionnement a été passé avec des partenaires de la filière. Les bois qui ne pourront pas être valorisés en bois d’œuvre seront utilisés en bois énergie.

Le chantier a eu lieu dans deux parcelles de chênes en phase de régénération. Cette coupe définitive consiste à récolter les derniers vieux arbres d'une même génération ayant grandi ensemble. Le forestier ne l'organise que si les jeunes arbres issus de ces chênes matures sont suffisamment nombreux pour permettre le renouvellement de la parcelle forestière.

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