Explication des métiers et missions de l'Office, de la gestion des forêts domaniales et ses défis pour l'avenir, partages sur les problématiques locales : les réunions entre les équipes ONF et les élus ont été riches d'échanges et d'informations.
Le 8 novembre David Piantone, responsable de l'unité territoriale de Vitry-aux-Loges, a proposé une première réunion aux maires, adjoints et responsables de la communauté de communes du Pithiverais Gâtinais et des communes de Boiscommun, Chambon-la-Forêt, Courcy-aux-Loges, Nibelle et Vrigny.
Programme des réunions
Le 6 décembre il co-animait avec Laurent Dominique, responsable de l'unité territoriale de Montargis-Lorris, une seconde réunion proposée aux communes de Châtenoy, Coudroy, Lorris, Montereau et Vieilles-Maisons-sur-Joudry.
Retour sur les contenus abordés.
La forêt domaniale d'Orléans au cœur des territoires communaux
Les forestiers ont rappelé l'histoire de l'Office national des forêts ainsi que ses missions :
Valoriser la ressource en bois.
Agir pour l’environnement et lutter contre les risques naturels.
Laurent Dominique et David Piantone partagent un constat : le dérèglement climatique impacte déjà la forêt publique française.
Les feuilles sont moins nombreuses, les cimes s'appauvrissent et des arbres dépérissent suite aux sécheresses successives et à l'augmentation des parasites et insectes ravageurs. Leur croissance diminue ainsi que leur capacité à stocker le carbone. Ce à quoi s'ajoute une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes comme les incendies, les tempêtes et les inondations.
La biodiversité est également touchée par les chaleurs et le manque d'eau, ainsi que par l'altération de son écosystème.
Cela impacte aussi les usagers qui sont exposés à davantage de risques de chutes de branches ou d'arbres morts, et voient le paysage modifié par des arbres malades ou des coupes sanitaires.
Pour le moment en forêt domaniale d'Orléans, le dépérissement reste diffus. Les effets les plus visibles sont constatés sur les parcelles aux sols difficiles. Mais selon les analyses et les projections du GIEC, les principales espèces d'arbres actuellement présentes dans les forêts du Loiret, c'est à dire le Chêne sessile et le Pin sylvestre, seront menacées dès 2070.
Pour lutter contre ces effets et assurer le couvert forestier de demain, il est important d'agir tôt, raisonnablement et en diversifiant nos actions. Ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier, c'est le principe de la forêt mosaïque.
David Piantone,
responsable unité territoriale de Vitry-aux-Loges
Les forestiers s'appuient sur des recherches, des analyses des sols et des outils de diagnostic pour déterminer les provenances et variétés d'arbres les plus adaptées au contexte et climat futur. Forts de ces connaissances, ils réalisent des tests encadrés dans des îlots d'avenir (170 hectares en Centre-Val de Loire), pour vérifier la capacité d'adaptation de ces arbres sur le terrain.
Le renouvellement de la forêt est essentiel et s'anticipe aujourd'hui. Les forestiers accompagnent la régénération naturelle là où elle est encore possible, en favorisant les meilleurs semis, les plus adaptables, résistants et utiles. Cette méthode représente 92% du renouvellement des forêts publiques en Centre‑Val de Loire. Les plantations se font en complément, pour enrichir les peuplements, ou bien là où la régénération naturelle ne fonctionne plus.
Pour rendre la forêt plus résiliente, l'ONF mise sur la diversification. Au niveau des forêts, en associant plusieurs modes de gestion pour composer une forêt mosaïque, plus résistante et plus riche. Et au niveau des peuplements en mélangeant les essences, avec des résineux et des feuillus, dont des fruitiers offrant de la nourriture aux animaux.
Là encore des actions sont menées à l'échelles des parcelles, avec les fruitiers mais aussi avec la préservation de mares, de zones humides, d'arbres habitats et la création d'aires de quiétude pour la reproduction. A plus grande échelle la forêt mosaïque est aussi pensée pour favoriser la biodiversité, avec l'application de normesenvironnementales strictes, la mise en place de réserves biologiques et de trames de vieux bois.
Composée d'îlots de vieillissement (parcelles où les bois sont récoltés plus vieux) et d'îlots de sénescence (zones en libre évolution où les arbres vieillissent et meurent sur place), cette trame de vieux bois et les milieux naturels associés représentent 960 hectaresde la forêt domaniale d'Orléans et offrent des habitats précieux pour les champignons, la flore et la faune. A tout cela viennent s'ajouter les inventaires et suivis réalisés par les naturalistes de l'Office.
L'ONF collabore avec les pompiers du SDIS et les acteurs du territoire pour la défense des forêts publiques contre les incendies (DFCI). Les agents définissent les zones vulnérables, patrouillent pour détecter les feux naissants ou verbaliser les infractions, guident et assistent les forces de secours, cartographient les contours, les origines et les trajectoires des feux en forêts domaniales.
L'ONF réalise les travaux nécessaires (accès, pares-feux, etc.) et installe des barrières pour fermer certaines routes quand le risque est trop élevé. Des panneaux sensibilisentles usagers, des communications sont diffusées pourinformer ou alerter. La page ci-dessous permet également de retrouver les liens et informations utiles localement.
A quelques jours de la journée mondiale du climat et face aux enjeux actuels, nous espérons que ces échanges ont permis de mieux comprendre la forêt domaniale d'Orléans et sa gestion. Nous sommes tous acteurs et usagers de la forêt, ces moments de dialogue sont précieux pour renforcer les synergies !
