Les quatre fonctions de la forêt

Les forêts françaises sont pleines de ressources. Pour les territoires, elles constituent de véritables atouts d’un point de vue économique, environnemental et sociétal.
©Giada Connestari / ONF

Production de bois

En France, la filière forêt-bois est une filière économique importante représentant environ 400 000 emplois, un chiffre supérieur à celui de l'industrie automobile. En fournissant 35 % du bois mis sur le marché en France, l'ONF est un acteur clé du développement de cette filière d'avenir, promue par l'Etat dans le cadre d'un plan stratégique national forêt-bois.

Produire du bois dans le respect de l'accroissement naturel des forêts, c'est agir au service d'une économie locale et du maintien et de la création d'emplois ruraux non délocalisables. C'est aussi prendre pleinement part au défi de la transition écologique.

Ecologique et renouvelable, le bois s'impose aujourd'hui comme le matériau du 21e siècle et propose une alternative aux énergies fossiles. Bois pour la construction, la tonnellerie, développement des procédés de chimie verte, bois énergie... Autant de secteurs dans lesquels l'utilisation du bois se révèle un atout incontournable pour contribuer à une attractivité économique durable des territoires.

Le bois, un matériau d'avenir

©Antoine Peultier / ONF

Protection de la biodiversité

Les forêts sont des réservoirs de biodiversité. Pour l'ONF, préserver ces espaces en conciliant enjeux économiques et écologiques est une nécessité pour garantir l'équilibre des écosystèmes et répondre au défi du changement climatique. Gestionnaire des forêts publiques (qui représentent 25 % des forêts françaises), l'ONF veille chaque jour à intégrer cette exigence environnementale au cœur de ses pratiques de gestion forestière.

Entretien des zones humides, conservation d'arbres morts, création de réserves biologiques, gestion des zones Natura 2000... Sur l'ensemble du territoire, 220 forestiers naturalistes spécialisés dans les thématiques faune-flore sont mobilisés pour mettre en œuvre, aux côtés des équipes locales de l'ONF, des actions en faveur du maintien et de la richesse de la biodiversité.

Cette exigence passe par la définition de règles préalables à toute intervention pour maintenir des écosystèmes riches et diversifiés. Elle constitue l'un des piliers de la « gestion durable des forêts ». Une action menée en partenariat avec les nombreux acteurs du territoire (collectivités, associations, services de l'État).

Les réseaux naturalistes de l'ONF s'emploient à observer, mieux connaître et caractériser la biodiversité forestière. Ce travail de recherche et de terrain se traduit notamment par une participation à divers plans nationaux d'actions sur les espèces menacées ou encore la réalisation de nombreux inventaires et suivis écologiques. Il permet aujourd'hui de disposer de 400 000 données de référence portant sur plus de 6 000 espèces.

Les inventaires biodiversité menés par les réseaux naturalistes sont de véritables appuis à la gestion forestière. Une fois les relevés effectués, ils sont transmis aux gestionnaires. C’est à eux de prendre les décisions en conséquence, afin d’adapter la sylviculture à la faune présente dans le milieu.

Véronique Vinot, réseau Avifaune

©Yannick Lenoir / ONF

Accueillir le public

A l'heure où les citoyens sont de plus en plus concentrés dans les villes, les forêts sont des espaces de nature et de ressourcement particulièrement plébiscités. Près de 700 millions de visites sont enregistrées chaque année. Accueillir le public dans de bonnes conditions est l'une des missions de l'Office national des forêts. Sur le terrain, cette mission se traduit notamment par la création de sentiers, d'agrès sportifs, de parcours pédagogiques et thématiques, avec une forte attention portée au développement de l'accessibilité.

Oeuvrer pour les générations futures

L'intégration de la dimension paysagère dans le cadre des travaux forestiers est aussi devenue une préoccupation majeure pour les équipes de l'ONF. Dans les zones périurbaines où la forêt est principalement vécue comme un espace récréatif, les citoyens se révèlent très attachés à ces lieux qu'ils considèrent trop souvent comme immuables. C'est oublier le temps long sur lequel travaillent les forestiers. « On ne nous croit pas car nous ne pouvons donner rendez-vous aux gens que dans cent ans », disait déjà en 1966 Christian Delaballe, premier directeur général de l'ONF. Pour l'Office, tout l'enjeu est de trouver le juste équilibre entre demande sociétale, enjeu de production de bois et préservation de la biodiversité.

©Giada Connestari / ONF

Protection contre les risques naturels

Beaucoup l'ignorent, mais de nombreuses forêts en France ont été créées par l'homme pour stabiliser les sols et contribuer ainsi à garantir la sécurité des biens, des personnes et des activités. C'est le cas notamment des forêts du littoral qui permettent de fixer les dunes, d'éviter que le sable n'envahisse les villages et de jouer un rôle contre l'érosion provoquée par le vent. C'est également le cas des forêts de montagne, essentielles pour lutter contre l'érosion des sols et limiter les risques de glissements de terrain, d'éboulement et les phénomènes de crues torrentielles. La gestion de ces espaces implique pour l'ONF une sylviculture adaptée et une technicité de pointe.

Des pratiques de gestion forestière adaptées aux réalités locales

Afin de tenir compte des réalités territoriales, la réponse de l'ONF à ces quatre fonctions de la forêt se décline en fonction des problématiques locales. Les objectifs de gestion sont ainsi différemment pondérés selon les massifs, qu'il s'agisse notamment des territoires fortement soumis aux risques naturels (incendies, avalanches, érosion, crues...) ou de ceux situés dans les zones péri-urbaines (paysages, accueil du public...). Cette réponse différenciée à l'échelle de chaque région s'inscrit également dans le cadre du Programme régional de la forêt et du bois 2016-2026 (PRFB), adaptation régionale des orientations et objectifs du Programme national de la forêt et du bois (PNFB).