3 632 arbres conservés pour leur biodiversité en 2022/2023

Lors de la campagne de martelage 2022/2023, les forestiers ont marqué 3 632 arbres comme arbres « habitats » répartis sur l’ensemble des massifs domaniaux de l’agence Île-de-France Ouest. Ces arbres sont identifiés et conservés, même après leur mort, afin d’apporter les habitats nécessaires à la biodiversité forestière. Les 3 632 arbres, s’ajoutent à ceux déjà marqués les années précédentes. Au total, les forestiers s’emploient à conserver au moins un à trois arbres « habitats » par hectare, préservant ainsi la richesse des forêts domaniales.

C’est quoi un arbre « habitat » ?

Arbre présentant des cavités utiles à la biodiversité forestière - ©Ysatys Nadji / ONF

Les arbres dits « habitats » ou arbres « bios » sont conservés pour leur apport à la biodiversité forestière. Ils sont préservés dans une volonté de perpétuer une trame de vieux bois dans tous les massifs forestiers domaniaux de l’ouest francilien. Trame permettant de maintenir les écosystèmes présents, mais aussi de valoriser l’expression de la dynamique de mobilité des espèces. Environ un quart des espèces animales et fongiques forestières sont dépendantes du bois mort. Il est donc primordial de conserver des arbres à haute valeur écologique pour accueillir et préserver la faune déjà présente en forêt.

Ainsi, dans le milieu forestier, ces arbres ont vocation à subsister jusqu’à leur effondrement, y compris lorsque des coupes ont lieu sur les parcelles. Le bois, une fois au sol, reste un refuge mais aussi une source de nourriture pour grand nombre d’espèces : champignons, insectes, chiroptères, oiseaux et bien d’autres encore.

Les forestiers les sélectionnent en fonction de leurs caractéristiques : présence de cavité, de champignons, trous d’insectes xylophages... sont autant d’indicateurs qui permettent aux forestiers de faire leur choix. Autre détail primordial, les forestiers préservent ces arbres seulement au cœur des parcelles afin de limiter le danger que ces derniers représentent pour les usagers à la fin de leur vie (chute d’arbres et de branches).

Peut-on les voir en forêt ?

©Ysatys Nadji / ONF

Lors de votre balade en forêt, ces arbres « habitats » peuvent être observés en restant sur les chemins forestiers. Ils se repèrent grâce à la marque du triangle inversé couleur chamois apposée sur leur tronc ; mais aussi leur état général. Souvent écorchés par les intempéries et la présence d’insectes, on peut généralement voir sur leur tronc de nombreux trous faits par les insectes ou les oiseaux qui s’en nourrissent.

Pourquoi cet arbre-ci et pas un autre ?

Arbres "habitats" présentant une espèce de champignons - ©Ysatys Nadji / ONF

Maintenir la biodiversité est un enjeu fondamental pour le bon fonctionnement des systèmes écologiques, dans un contexte de changements, notamment climatique. La protection de l’environnement et des écosystèmes fait partie de l’action quotidienne des forestiers qui œuvrent en faveur de la faune, de la flore et des milieux.

La préservation de la biodiversité passe par la conservation d’arbres vivants ou morts permettant à la faune d’y faire des micro-habitats ou des habitats. Lors de l’opération de martelage, les forestiers sont amenés à marquer les arbres pour définir s’ils doivent être prélevés ou conservés lors de la prochaine coupe. Au cours d’un martelage, des arbres morts et vivants sont définis comme nouveaux arbres « habitats ».

Sur la campagne 2022/2023, ce sont 1 786 arbres morts et 1 846 arbres vivants qui ont été marqués comme tel. Conserver différents types de bois mort et de bois vivant permet la complémentarité des intérêts liés à ses différents micro-habitats et habitats d’espèces tout en créant un véritable réseau d’arbres relais pour les différents animaux qu’ils peuvent abriter.

Aucun type d’arbre n’est idéal pour l’ensemble de la faune forestière, d’où la nécessité de créer une diversité de choix. La décision pour le marquage d’un arbre se prend par les forestiers en fonction du contexte des peuplements qui l’entourent. En moyenne, ce sont entre 1 et 3 arbres par hectare qui sont marqués volontairement et de manière raisonnée par les forestiers.

L’appréciation du choix se fait grâce à différents critères : présence de cavités, de champignons, de décollement d’écorce, de nids… À la suite de cette observation, le forestier vient marquer l’arbre d’un triangle inversé chamois afin de signaler aux bûcherons que cet arbre ne sera pas à prélever lors de la prochaine campagne de coupe.

>>  Ces 3 632 arbres dispersés s’ajoutent à ceux marqués les années précédentes, ce sont au total 10 377 arbres dans les forêts de l’ouest francilien qui permettent de pérenniser la présence de centaines d’espèces se réfugiant en forêt.

Découvrez en image un martelage !