En forêt du Gâvre, la faune s'expose au regard de tous...

Disséminée le long du parcours sportif à proximité du Rond de l’Etoile, l’exposition "Un œil en forêt" offre quatorze portraits grand format d’espèces prises sur le vif par les naturalistes de l’Office national des forêts (ONF). Découvrez qui observe qui en forêt domaniale du Gâvre (Loire-Atlantique)...

Chacune de nos promenades en forêt est portée par le secret espoir de croiser au détour d’un chemin, à travers le feuillage d’un arbre ou encore sur les rives d’un cours d’eau, quelques espèces rarement observées… Certaines d’entre elles, tout aussi fragiles et nécessaires au bon fonctionnement des écosystèmes que les autres, ont mauvaise presse auprès du grand public : les croiser nous effraye un peu autant que notre présence les perturbe. La faune, de petite taille ou non, est généralement invisible pour le promeneur non averti qu’elle observe bien souvent sans qu’il le sache…

Financé par le département de Loire-Atlantique, l’ONF propose une expérience d’immersion, le temps d’un regard, au sein de la faune locale. A partir d'octobre 2020 et ce durant quelques mois, quatorze bâches de 2 mètres sur 2 mètres 50 seront installées en pleine forêt : des portraits de reptiles, d’insectes, de mammifères et autres représentants de la faune des environs que les naturalistes de l’ONF ont immortalisé dans le cadre des études qu’ils mènent sur cette forêt.

"Un œil en forêt" : quel casting !

Une expérience immersive...

Mettant en lumière la diversité de la faune présente sur le massif, à travers cette exposition, l’ONF et le département souhaitent sensibiliser les visiteurs aux richesses naturelles de cette forêt de 4 500 hectares, unique forêt domaniale du territoire. C'est également une opportunité idéale pour valoriser le travail quotidien des forestiers et des forestiers-naturalistes qui œuvrent à préserver et favoriser cette biodiversité remarquable aux côtés de nombreux partenaires.

Quatorze portraits ont été sélectionnés pour représenter la diversité des espèces présentes sur ce massif ligérien. Les nominés sont :

Les mammifères

  • Le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) : c’est l’espèce de chauve-souris la plus forestière en France. Mammifère ailé, comme toutes les autres chauves-souris de France c’est une redoutable prédatrice d’insectes (papillons, tipules, coléoptères, etc.)
  • Le Chevreuil (Capreolus capreolus) : comme le Cerf élaphe, seul le mâle (appelé brocard) porte des "bois" qu’il perd et renouvelle chaque année
  • La Musaraigne musette (Crocidura russula) : le "mauvais" caractère de cet insectivore (eh oui, ce n’est pas un rongeur) n’a pas échappé à nos voisins anglais qui l'appellent "Shrew" : mégère en français !
  • Le Renard roux (Vulpes vulpes). Anciennement appelé Goupil - à ne pas confondre avec Goupix qui est un Pokemon bien sûr... Il doit son nom de Renard au nom du personnage héros du "Roman de Renart" écrit au Moyen Âge. Chasseur de poules et prédateur pour le petit gibier dont les faisans et les perdrix, ce canidé a mauvaise réptutation. Mais on oublie souvent que c’est aussi un auxiliaire important de l’agriculture car il est surtout un grand consommateur de rongeurs (campagnols, mulots, souris).

Les oiseaux

  • La Chouette hulotte (Strix aluco) : elle gobe ses proies en entier (essentiellement des rongeurs) et recrache les os et les poils qu’elle ne peut pas digérer sous forme de boulettes appelées pelotes de réjection. En les étudiant, les naturalistes déterminent son régime alimentaire.
  • Le Roitelet à triple bandeau (Regulus ignicapilla) : avec ses 9 cm et un poids moyen inférieur à 6 grammes (!) c’est l’un des plus petits oiseaux d’Europe. Les plumes de sa tête forment un diadème, ce qui lui vaut son nom de Roitelet (de l'ancien français "roitel" qui signifie "roi d'un petit pays")
  • Le Tarier pâtre (Saxicola rubicola) : en forêt, cet oiseau fréquente surtout les milieux ouverts : landes, régénérations naturelles et plantations, lisières forestières où il se nourrit d’insectes capturés au vol.

Les reptiles et les amphibiens 

  • La Coronelle lisse (Coronella austriaca) : cette couleuvre a un régime alimentaire essentiellement constitué… d’autres reptiles (orvet, lézard, etc.) En forêt, lorsque l’on observe un lézard avec un bout de queue manquant, c’est souvent l’œuvre d’une Coronelle à qui il a pu échapper… cette fois-ci !
  • Les Grenouilles vertes (Pelophylax sp.) : sur la photo, il s’agit d’un groupe de Grenouille de Lessona (Pelophylax lessonae) et d’un "klepton" (un hybride voleur de gènes), la Grenouille verte (Pelophylax kl. esculentus). Comme les autres amphibiens, cette grenouille développe plusieurs systèmes respiratoires selon les stades de sa vie : respiration avec des branchies (comme les poissons) et par la peau au stade de têtard puis respiration à l’aide de poumons et par la peau à l’âge adulte
  • La Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) : c’est la moins aquatique des espèces d’amphibiens car très mauvaise nageuse. L’accouplement se fait à terre et la femelle adulte ne se met à l’eau que pour… mettre bas ! En effet, contrairement aux autres amphibiens métropolitains, les salamandres ne pondent pas d'œufs, les embryons se développent in utero
  • La Vipère péliade (Vipera berus) : cette espèce septentrionale que l’on trouve au-delà du cercle polaire, trouve en forêt du Gâvre la limite sud de son aire de répartition. Sa cousine, la Vipère aspic à affinité méridionale, se trouve en limite nord de répartition. En forêt du Gâvre, on peut rencontrer les 2 espèces. La Vipère péliade n’est pas une espèce typiquement forestière mais elle y trouve des habitats favorables dans les zones ouvertes : landes humides, bordures d’allées et routes forestières, régénérations naturelles et plantations, lisières forestières. Les vipères (tout comme la Coronelle lisse) ne pondent pas mais donnent naissance à de jeunes vipéreaux déjà formés.

Les insectes

  • Le Clyte arqué (Plagionotus arcuatus) : cet insecte qui ressemble de loin à une guêpe est un coléoptère dont les larves sont "xylophages" : elles se nourrissent de bois. Le chêne et le hêtre sont les principales essences forestières de son menu
  • Le Sympétrum rouge-sang (Sympetrum sanguineum) : cette petite libellule est l’une des plus communes sur les mares forestières. En été, les œufs sont pondus dans l’eau ou sur les berges humides. Ils n’éclosent qu’au printemps suivant lorsque le niveau d’eau est optimal et les proies nombreuses (de petits invertébrées aquatiques, notamment les larves de moustiques)
  • Le Petit Sylvain (Limentis camilla) : ce papillon très commun fréquente les bois et forêts où il trouve la plante "hôte" qui servira de support pour ses pontes puis de nourriture pour les chenilles : le Chèvrefeuille des bois.

En vidéo, découvrez un extrait du reportage Télénantes

©Télénantes Octobre 2020

Informations pratiques

  • Exposition gratuite en forêt domaniale du Gâvre (44).
  • Accessible aux personnes à mobilité réduite.
  • Lieu : Sentier sportif (Allée du Coudray) au départ du Rond de la Belle Etoile.
  • Dates : à partir du 7 octobre 2020 et jusqu'au 7 novembre minimum !
©Erdre Canal Forêt

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