Forêt de Notre-Dame : l’ONF intervient sur les parcelles 185 et 187
Fruit de l’histoire, la forêt de Notre-Dame résulte du travail de plusieurs générations de forestiers. Ceux d’aujourd’hui agissent à des moments clés de la vie de la forêt en vue d’assurer sa pérennité. Sa gestion s’inscrit dans la durée, le temps qu’un arbre devienne adulte. Toutes les interventions qui se succèdent ne se font pas au hasard, mais sont mûrement réfléchies, planifiées dans un document officiel, appelé "aménagement forestier". Garantissant une gestion durable, le nouveau plan de gestion de la forêt de Notre-Dame, établi localement avec les élus et les associations d’usagers au sein de la Charte forestière de territoire, est en cours de révision.
Sur l’Arc Boisé, l’ONF s’oriente vers une sylviculture "irrégulière" adaptée aux enjeux périurbains notamment paysagers. Elle fait cohabiter les arbres d’âge, de composition et de taille variés sur une même parcelle. Les choix sylvicoles s’opèrent arbre par arbre, et non plus à l’échelle parcellaire, ce qui maintient en permanence un couvert boisé, sans coupes rases. Avant d’y parvenir, la première étape consiste à créer un réseau de cloisonnements dans les parcelles.
Une intervention réalisée en mai 2020
Depuis le 11 mai 2020, l’ONF a engagé une intervention dans les parcelles 185 et 187 de la forêt de Notre-Dame, sur la commune de Lésigny. N’ayant pas connu de coupe depuis une dizaine d’années, ces parcelles ont besoin d’être aménagées de cloisonnements. L’opération va consister à y créer des cheminements, à intervalles réguliers, spécialement destinés à la circulation des engins forestiers : tracteurs, débardeurs.
Durant les phases ultérieures de sylviculture, l’impact sur le sol s’entrouvera minimisé, puisque les engins auront l’obligation de circuler sur ces tracés, préservant ainsi le sol sur la majeure partie de la parcelle. Cette intervention ne modifie en aucun cas le caractère forestier des parcelles, composées d’arbres variés, plus ou moins âgés (en maintenant des vieux arbres utiles à la biodiversité).
Une fois les cloisonnements ouverts, des coupes irrégulières se déroulent tous les 8 à 12 ans. Dans quel but ? Elles donnent de l’espace aux arbres, ce qui limite la concurrence entre eux et les aident à grandir. Elles apportent la lumière au sol. Les glands des chênes germent plus facilement et les jeunes arbres poussent dans les meilleures conditions. Avec cette sylviculture, la forêt se régénère alors naturellement, sans plantation, pour offrir un matériau durable (construction, menuiserie...) et une source d’énergie renouvelable à la société.
Organisation des travaux
L’opération sera effectuée par un prestataire de l’ONF. Le bûcheronnage mécanisé à l’aide d’une pelle réduira sa durée d’exécution, sans dégrader la qualité du travail. Les bois, temporairement entreposés le long des routes forestières, vont être transportés vers les chaufferies bois d’Île-de-France. Ils serviront à chauffer de nombreux lieux : résidences, éco-quartiers, bâtiments publics, hôpitaux…
Le bois représente un matériau et une source d’énergie écologique et renouvelable qui participe à la transition écologique. Situés en lisière, proches de zones résidentielles, et de chemins de promenade, ces travaux occasionneront des désagréments temporaires : bruit, passages des engins forestiers. Raisons pour lesquelles ils se déroulent dans le respect d’un règlement strict, dont la remise en état des chemins qui est prévue à la fin des travaux.
Prise en compte de la biodiversité à Notre-Dame
L’ONF assure une gestion durable qui prend en compte la biodiversité forestière. Une attention particulière y est portée par les forestiers. En forêt de Notre-Dame, les agents suivent notamment les oiseaux et les amphibiens, présents grâce aux nombreuses mares. Selon les relevés fournis par les naturalistes, les parcelles concernées par les travaux n’abritent aucune espèce remarquable ni menacée.
L’ONF planifie pour chaque parcelle les meilleurs moments d’intervention en croisant les différents enjeux : nidification des espèces présentes usuellement en forêt, protection des sols, protection des mammifères, des amphibiens… Les périodes d’intervention restent réduites à Notre-Dame, parce que les sols riches en eau ne permettent pas toujours d’intervenir tout l’hiver. En répartissant spatialement les interventions sylvicoles et dans le temps, l’ONF limite le dérangement des espèces animales sur le massif.
Chaque année, la très grande majorité des parcelles reste au repos. C’est ce qui permet en Ile-de-France de constater une augmentation de 12 % d’oiseaux communs dans ses forêts d'Ile-de-France entre 2007 et 2014, alors que les oiseaux des espaces urbains diminuaient de 41 % (Source Agence régionale de la biodiversité Ile-de-France).