Forêt de Sénart : l’ONF reboise les parcelles incendiées en octobre 2018

Le 10 octobre 2018, 57 hectares de végétation partaient en fumée dans la forêt de Sénart. Le plus grand feu de forêt de ces dernières années en Île-de-France a marqué les esprits. Trois ans après, l’Office national des forêts (ONF) démarre les travaux de reboisement qui se termineront à la fin de l’année.

Cet épisode d’une ampleur exceptionnelle pour la région avait suscité une forte émotion sur le territoire de Montgeron (Essonne) et bien au-delà. Le feu qui s’était rapidement propagé toucha 57 hectares constitués principalement de végétation basse et de jeunes arbres. Il laissa derrière lui un paysage désolant.

Les parcelles de la forêt de Sénart ravagées par l'incendie de 2018.

Une nouvelle étape qui commence

Trois ans plus tard, la reconstitution des parcelles impactées démarre. Le 27 octobre 2021, l’ONF a lancé les travaux préparatoires indipensables à leur reboisement. Suivra ensuite, début décembre, la plantation de 38 700 plants d’essences variées. Alisiers, chênes pubescents, cormiers, pins laricio, poiriers, pommiers et pins maritime, autant d’espèces d’arbres différentes qui préparent la forêt contre le changement climatique.

Toutes ces opérations se déroulent jusqu’à la mi-décembre. Toutefois, le calendrier peut évoluer en fonction des conditions météorologiques ou les difficultés techniques rencontrées sur le terrain.

Le coût total de la reconstitution s'élève à 110 000 euros. La Région Île-de-France apporte son soutien financier à l’ONF dans le cadre d’un partenariat visant à reconstituer les peuplements forestiers détruits ou dépérissants, à la suite de crises sanitaires, d'incendies...

En rouge, la zone incendiée. - ©ONF

Un reboisement différent selon les contextes

Autour du carrefour de Montgeron (parcelle 109), les arbres âgés et plus vigoureux ont mieux réagi malgré les craintes au départ. Le feu ayant parcouru les sous-bois sans atteindre les parties hautes des arbres, leur avenir ne semble pas compromis. L’ONF entend les conserver sans reboiser cette zone. A l'inverse, les plantations qui s’étendent sur 37 hectares vont se répartir sur les parcelles dévastées. Voici les parcelles concernées ! 

  • Intérieur des parcelles 110 et 111

Les plantations en plein (environ 2 000 plants/ha) vont être effectuées dans la zone la plus détruite par l’incendie (19 hectares), celle principalement constituée de végétation basse (fougères, genêts) et de jeunes arbres (bouleaux, trembles). Les jeunes arbres déjà présents ne seront pas enlevés. Une clôture métallique protègera les plants contre l’appétit des chevreuils.

  • Parcelle 82 et bordure des parcelles 110 et 111

Le choix se porte sur une plantation de plusieurs arbres dans des petits espaces de 16 m2 fermés par des filets (environ 20 plants/placeau). La surface concernée représente 5 hectares. 

  • Bordure de la route forestière de sénart (1 ha)

Le long de cet axe fréquenté par le public, l’ONF privilégie la mise en terre individuelle de fruitiers espacés de 5 à 10 mètres les uns des autres, puis protégés par des tubes plastiques.

  • Autour de ces zones 

Des espaces non boisés sont gardés en l’état sur 12 hectares. Volontairement laissées en libre évolution, ils se régénèreront naturellement tout en permettant de suivre la dynamique naturelle après un incendie. Sur le plan environnemental, ils présentent aussi un intérêt fort en abritant des espèces singulières : oiseaux, insectes, etc.

Emplacements et modalités des plantations

Les étapes de la reconstitution

  • Analyse du sol

Durant l'été 2021, une analyse pédologique et climatique a été effectuée par l’ONF. Pour réussir une plantation, il est nécessaire de bien connaitre les qualités du sol. Ces critères conditionnent le choix des essences à planter. Sur les parcelles incendiées, le sol n’est pas riche. L’abondance des cailloux et la présence d’une nappe d’eau temporaire dont le niveau varie beaucoup, excluent les arbres intolérants à l’engorgement : hêtres, chênes sessiles, charme, châtaignier, douglas…

  • Travaux préparatoires à partir du 27 octobre

Un sol trop compacté et enherbé compromet la réussite des plantations. Au regard de ces conditions, des travaux préparatoires sont nécessaires avant tout reboisement.

Dans les parcelles 110 et 111 : un broyeur enlèvera la végétation présente (fougères, ronces, arbustes) qui empêcherait les plants de pousser. Cette préparation se fait par bandes rectilignes de 4 mètres.

Aux emplacements prévus pour les placeaux et les fruitiers : une pelle mécanique équipée de dents robustes décompactera ensuite le sol puis l’aérera en profondeur. Les racines des futurs plants s’installeront plus facilement dans la terre.

  • Pose des clôtures dès le 15 novembre

Avant de planter, l’ONF installera deux clôtures métalliques hautes de 1,80 mètre dans les parcelles 110 et 111. Les autres protections (filets, tubes) seront mises en place à l’avancée de la plantation.

  • Mise en place des plants en décembre

Avant le fin de l'année 2021, 38 700 plants destinés à la reconstitution des parcelles incendiées vont être mis en terre manuellement. Tout sera mis en œuvre pour favoriser au mieux leur croissance et leur pérennité.

La reconstitution en images

Et après ?

La plantation fera l’objet d’un suivi attentif. Dès le printemps 2022, les forestiers s’assureront de la bonne reprise des plants. Puis, au mois de septembre, ils établiront un comptage statistique. Le but : évaluer le taux de reprise (nombre de plants vivants) de la plantation. Si celui-ci semble trop bas, l’ONF remplacera les plants manquants durant l’hiver suivant.

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