Faire filière en région Centre-Val de Loire, la préfète de région en tournée dans le Loiret

C'est sur le terrain qu'ils se sont tous réunis pour échanger sur ces thématiques essentielles, tant pour l'environnement que pour nos usages quotidiens, notre économie et les 20 000 emplois concernés dans la région. Ce tour d'horizon de la filière forêt-bois du Loiret se composait de quatre temps :

De multiples acteurs et métiers ont ainsi pu partager leurs connaissances, objectifs et problématiques avec Madame la préfète de région, ses collègues de la préfecture, et la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) dirigée par Virginie Jorissen, avec l'appui de son service forêt, bois et biomasse.
L'interprofession était représentée par Eric de la Rochère, délégué général Fibois Centre-Val de Loire, association qui fédère et accompagne les professionnels du secteur. Ainsi que Laurence de Gressot, présidente Indre et Centre-Val de Loire de Fransylva, syndicat des propriétaires forestiers.

Avec l'éclairage très apprécié de Denis Chausserie-Laprée, procureur général à la cour d'appel d'Orléans, qui est revenu sur l'action de la justice pour la protection de l'environnement.

Les sujets ont été nombreux et passionnants : sylviculture et gestion forestière tournée vers l'avenir, exploitation raisonnée et respectueuse de l'environnement, valorisation des bois, sécurisation des approvisionnements pour les acheteurs français et régionaux, méthodes de transformation et de fabrication, usages et avantages du bois.

Marchez dans les pas de Madame la préfète du Centre-Val de Loire et du Loiret et retrouvez les informations clefs dans ce grand dossier filière forêt-bois, étape par étape !

Jean-Pierre Piganiol, Gaël Legros et Alain Colinot, respectivement président, directeur territorial et directeur adjoint du CNPF Île-de-France Centre-Val de Loire ont mené cette première visite conjointement avec le propriétaire forestier privé Monsieur de Fougeroux, qui est également président de la Société des amis de la forêt d'Orléans (SAFO).

Les préconisations du CNPF pour la gestion durable des forêts privées sont similaires à celles de l'ONF pour les forêts publiques et s’appuient sur le schéma régional de gestion sylvicole (SRGS) qui vient d’être validé par le ministère en charge des forêts. Ce premier arrêt a été l'occasion de revenir sur ces principes de gestion qui visent à produire du bois en maintenant la santé des peuplements et leur biodiversité, en préservant les sols et l'eau, tout en luttant contre les risques naturels et les effets du dérèglement climatique.

Pour cela, le CPNF s'appuie sur les indicateurs de gestion durable publiés par l'IGN et propose des outils d'aide à la décision et des accompagnements avec une véritable démarche de planification écologique.

Après quelques échanges sur les récoltes d'arbres, les points d'attention pour les sols, les contraintes, les normes et les méthodes d'exploitation avec Monsieur de Fougeroux, le CNPF a aussi partagé les résultats de leur étude sur le Chêne chevelu et ses potentialités.
Essence d'avenir d'origine méditerranéenne, il intéresse en effet les spécialistes pour sa capacité à supporter la sécheresse, à fixer les sols et à produire du bois d'œuvre de qualité.

Christophe Poupat, délégué régional Centre-Val de Loire et directeur de l'agence ONF Val de Loire (VDL), David Piantone, responsable d'unité territoriale de Vitry-aux-Loges et Julien Mesnard, technicien forestier local, ont reçu la préfète, les élus et les partenaires en forêt domaniale d'Orléans.

Le directeur de l'agence ONF VDL est tout d'abord revenu sur l’action des forestiers au quotidien, articulée autour de trois objectifs indissociables : la production de bois, la préservation de l'environnement et l’accueil du public.

Pour mener à bien cette gestion multifonctionnelle et durable des forêts les spécialistes de l'Office conçoivent des documents d'aménagement qui prennent en compte les enjeux locaux, avec des objectifs échelonnés sur 20 ans. Les techniciens mettent ensuite en œuvre ce qui a été programmé pour les parcelles dont ils ont la charge, génération après génération, en l'adaptant aux éventuels aléas naturels (incendies, tempêtes, inondations, parasites, maladies, dépérissements...).

Une gestion encadrée par la loi, certifiée et reconnue par le label PEFC dans 100% des forêts domaniales.

Les forestiers se projettent sur un temps long et doivent parer aux impacts du dérèglement climatique d'aujourd'hui et de demain.

L'augmentation des phénomènes climatiques intenses, en particulier la hausse des températures et les sécheresses successives, ont déjà un impact visible sur la forêt française. Pour le moment en forêt domaniale d'Orléans le dépérissement reste diffus et les effets les plus visibles sont constatés sur les parcelles aux sols difficiles. Mais selon les analyses et les projections du GIEC les principales espèces d'arbres actuellement présentes, le Chêne sessile et le Pin sylvestre, seront menacées dès 2070.

Le renouvellement de la forêt est plus que jamais un enjeu majeur.

De nouvelles essences sont donc testées et plantées pour diversifier et renforcer des peuplements, ou en remplacement de dépérissants. Ces plantations complètent la régénération naturelle, qui reste largement favorisée par l'ONF et représente 92% du renouvellement des forêts publiques en Centre-Val de Loire.

La forêt est un trésor fragile qu'il faut préserver, ainsi que sa biodiversité.

La prise en compte de la biodiversité dans la gestion de l'ONF était justement le sujet suivant, avec cet arrêt sur une autre parcelle de la forêt domaniale d'Orléans, dotée d'un nid de Balbuzard pêcheur.

Le Balbuzard pêcheur, espèce emblématique et protégée

Pour l'observer sans risque et dans les meilleures conditions : RDV à l'Observatoire du Ravoir !

Comme tous les rapaces, cette espèce est protégée en France et en Europe par l'arrêté ministériel de 1972, interdisant de porter préjudice à ces oiseaux, leurs œufs et leurs nids, de les déranger et donc de les approcher, ainsi que de les vendre ou de les transporter, sous peine de poursuites.

Pour terminer sur les aspects liés aux acheteurs, transformateurs et artisans du bois, l'équipe ONF a expliqué les méthodes de vente et de contractualisation de l'Office.

Les ventes de chênes sont réservées aux acheteurs engagés dans le label "Transformation U.E.", qui prévoit une première transformation au sein de l'Union Européenne. En effet les forêts françaises sont riches de chênes de qualité, en particulier celles d'Orléans, de Tronçais et de Bercé. Or cette matière première est très convoitée, notamment pour la construction en Asie et aux Etats-Unis. Ce label est un outil pensé pour faire face aux aléas du commerce international et pour favoriser les scieries et entreprises de première transformation françaises.

Afin de les valoriser et commercialiser au mieux, les arbres récoltés sont classés selon des qualités normalisées. Selon leurs essences, tailles et particularités, ils peuvent être vendus directement sur pied ou en bois façonné, c'est à dire déjà récoltés et préparés, via différents contrats d'approvisionnement qui concernent toutes les essences et qualités.
Ces derniers offrent plusieurs avantages :

• Faciliter l'accès à la ressource par les scieries locales
• Sécuriser les revenus des propriétaires forestiers
• Maitriser les délais d’exploitation et calendriers de livraison
• Agir pour l’emploi local et une économie bas-carbone

Ils répondent à des objectifs ambitieux fixés par l'Etat : à l'échelle nationale, la part de bois sous contrat d'approvisionnement devra atteindre 75% du volume commercialisé dans les forêts domaniales en 2025 (avec des variations selon les essences et territoires).

Une fois coupées, les tiges d'arbres appelées grumes sont placées en lignes ou en piles au bord des routes forestières pour que les transporteurs puissent les livrer en scieries. Vient alors la première transformation pour faire des sciages, placages, du bois d’industrie (papier, panneaux) et du bois énergie (bûches, pellets, copeaux pour chaudières industrielles). Puis la seconde transformation qui produit par exemple des lames de parquet et de bardage.

Ce secteur dynamique fonctionne en association directe avec celui de la gestion forestière, il valorise les bois et conçoit des produits essentiels pour notre quotidien et pour la construction. La France est au 1er rang européen pour la transformation des essences feuillues et au 5ème rang pour les résineux.

Représentant majeur de cette activité dans la région, le Groupe Barillet a proposé une visite de sa scierie de Vitry-aux-Loges.

Ils ont montré le matériel utilisé sur ce site spécialisé dans le sciage du Pin et partagé leur projet d'extension des capacités de rabotage.
Les échanges ont également abordé les difficultés de recrutement dans ces métiers. Ce qui a permis de revenir sur la démarche DEFI portée par la Région Centre-Val de Loire : Développement de l’emploi par des formations inclusives. Son but est d’assurer la convergence entre les besoins des entreprises du territoire et les compétences développées par les stagiaires, afin de déboucher sur un recrutement pérenne à l’issue de la formation.

Visitez la scierie vous aussi grâce à la vidéo ci-dessous.

Le programme s'est conclu par la visite l'usine du fabricant d'escaliers OéBa à Fay-aux-Loges.

L'entreprise fabrique et installe des escaliers intérieurs et extérieurs en bois massif, en métal, en verre et tous matériaux. Novateurs, ils sont réputés pour leur offre d'escaliers sur mesure et personnalisés en bois, commandables directement en ligne !
Sensibles aux enjeux de la filière, ils ont exprimé leur souhait de développer leur part d'approvisionnement en bois français.

En France, avec près de 31,2 millions de tonnes de CO2 captées chaque année, la forêt et le bois participent activement à la lutte contre le réchauffement climatique.
A lui seul il représente 47% des énergies renouvelables. Et dans le secteur de la construction, l’utilisation du matériau bois permet de stocker du carbone, d’augmenter la qualité des propriétés thermiques des bâtiments, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

Pour aller plus loin, consultez l'article "La forêt : un indispensable pour une planète décarbonée"

Avec le bois, rien ne se perd, tout se transforme !

Denis Chausserie-Laprée, procureur général à la Cour d'appel d'Orléans, a profité de cette journée de travail inter-structures pour faire une annonce. Il invite les partenaires du secteur forêt-bois à un séminaire sur la thématique des enjeux forestiers.

Les forêts : Enjeux multiples, actions locales
Le 23/05 à 13h30
3 rue de la Vallée du Loir, 41100 Areines

L’occasion d’échanger autour des dernières réglementations (engrillagement, défrichement) et de mettre en lumière des enjeux transversaux tels que la question des déchets ou encore les conflits d’usage (chasse, loisirs et autres).

Un événement organisé en coopération avec la préfecture de région Centre-Val de Loire et les forces de sécurité intérieure, avec pour ambition de réunir les partenaires et de faciliter la communication et la coopération.

↪ Informations et inscriptions sur le site de la Cour d'appel de justice d'Orléans