La sécherie de la Joux, berceau des graines d’avenir
Premier maillon de la filière forêt-bois
La sécherie de l’ONF représente le premier maillon de la filière forêt-bois en mobilisant les graines qui produiront les forêts de demain. Initialement destinée à pourvoir aux besoins de l'ONF en semences d'origine génétique sûre et adaptée, la sécherie de la Joux (Jura) est devenue l'un des deux principaux fournisseurs français de semences forestières. Elle traite annuellement plusieurs tonnes de graines et semences, et détient 50 % du marché en France, avec environ 100 essences disponibles.
De la graine à l'arbre
Les semences sont extraites des fruits, puis nettoyées, triées, analysées, conditionnées et conservées. Une fois traités, les lots de semences sont identifiés suivant leur région de provenance avant d'être commercialisés. Essentiellement auprès de pépiniéristes privés qui sèmeront les graines dans leurs pépinières. Elles y donneront de jeunes arbres prêts à être replantés en forêt.
Une saison aura suffi pour produire un gland. Près de deux siècles seront nécessaires pour l'obtention d'un chêne exploitable. Une telle durée échappe aux limites habituelles du raisonnement humain, mais non à celui du forestier gestionnaire de long terme. En cela, il ne saurait être question de transiger sur la qualité des graines, germes précieux de la forêt de demain.
Vergers à graines et peuplements classés
La récolte provient des 4 vergers à graines de pin maritime de l’ONF (Mimizan, Saint-Augustin, St-Laurent-Médoc, Collobrières) d’une superficie de 160 hectares, ainsi que des vergers à graines de l’Etat d’une superficie de plus de 300 hectares situés dans les départements du Lot et du Tarn dont l’ONF assure la gestion. Ces vergers sont issus des programmes d'amélioration génétique conduits par l'INRAE. Ils visent à améliorer la production en quantité et en qualité des futurs peuplements tout en offrant une garantie de diversité génétique.
La récolte des graines traitées par la sécherie de la Joux provient également de 400 peuplements classés couvrant 36.000 hectares dans les forêts domaniales, répartis sur l’ensemble du territoire. La récolte des graines de feuillus s'effectue souvent depuis le sol (glands, faines...). Celle des résineux requiert l'intervention, sous-traitée le plus souvent, de cueilleurs spécialisés : il s'agit d'interventions à grande hauteur qui requièrent une maîtrise parfaite des règles de sécurité.
Plus il y aura de diversité dans les peuplements, plus ils seront en capacité de résister au changement climatique.
Chiffres clés de la sécherie de la Joux
du marché en France.
disponibles.
date de création de la première sécherie par l'ONF.
à graines de pin maritime de l'ONF d'une superficie de 160 hectares pour fournir la sécherie.
classés couvrant 36.000 hectares dans les forêts domaniales pour fournir la sécherie.
Traçabilité et diversité génétique
L’ONF contrôle et certifie ces récoltes et est garant de la qualité et de la traçabilité des graines. Il est ainsi un acteur important de la filière graines et plants et joue un rôle central dans la gestion des ressources génétiques forestières françaises. Les semences fournies par la sécherie de la Joux constitueront les plants nécessaires au reboisement des forêts après une catastrophe naturelle, à la transformation de peuplements existants, ou plus couramment lorsque le renouvellement des peuplements parvenus à maturité se fait traditionnellement, par plantation. Leur qualité génétique contribue à l’adaptation des forêts au défi du changement climatique, changement climatique, à la lutte contre l'érosion de la biodiversité et à l’alimentation de la filière aval en bois d’œuvre de qualité.
Découvrez la visite de presse du 4 mars 2020 dans la sécherie de la Joux :
Histoire de la sécherie de la Joux
Dès 1950, l'Office national des forêts fait construire, dans le Jura, une sécherie destinée au traitement des graines de résineux pour alimenter les programmes de reboisement d’après-guerre. En raison de la montée en puissance des plantations feuillues, l'ONF développe la production de semences forestières en 1983 avec la construction de l'actuelle sécherie de la Joux, véritable laboratoire au cœur de la forêt jurassienne équipé des technologies appropriées aux graines de toutes les essences forestières.