Dans la vie des animatrices nature

Mégane Loreau et Elisabeth Guichard, animatrices natures pour l'Office national des forêts (ONF), vous invitent à découvrir leur quotidien dans ce journal de bord.

Le journal de bord de Mégane Loreau

Je suis animatrice nature en forêt de Sénart dans l'Essonne. Être animatrice nature, c’est un savant mélange entre l’enseignement, l’animation et la connaissance de l’environnement. J’accompagne principalement des groupes scolaires, parfois des adultes, pour les sensibiliser aux enjeux de la forêt. Des missions de transmission qui nécessitent d’avoir une maîtrise technique des divers champs de l’environnement (sylviculture, écologie, biodiversité, eau…) et une aptitude à vulgariser les savoirs pour transmettre ces connaissances aux plus petits et, je l’espère, former des écocitoyens.

La découverte de la forêt avec les écoles s’intègre nécessairement dans un cadre pédagogique : lorsque nous créons une animation nature, elle s’appuie toujours sur le programme scolaire de la classe concernée. Bien sûr, nous réalisons aussi des ateliers plus ludiques comme le land’art, l’atelier "petites bêtes" (observation des animaux à la loupe et reproduction en dessin) ou les jeux de pistes, pour lesquels les enfants sont davantage en autonomie.

La crise sanitaire du Covid-19 nous a conduit à repenser notre façon de travailler. Je suis satisfaite d’avoir pu continuer à transmettre mes connaissances dans ce contexte singulier et j’espère avoir insufflé quelques vocations écocitoyennes malgré la distance !

Mégane Loreau, animatrice nature en forêt de Sénart (Essonne) à l'ONF.

Les animations sont toujours préparées, mais il arrive que nous devions modifier nos parcours afin de conjuguer gestion forestière et animation : lorsqu’un martelage a lieu sur notre circuit, nous identifions un itinéraire alternatif pour concilier ces deux activités en toute sécurité. Notre travail nécessite de nous adapter constamment à notre public et aux activités en forêt.

L’ensemble de nos animations sont réalisées sur le terrain pour que les enfants s’imprègnent au mieux de la nature. Notre support c’est la forêt. Et avec le confinement, toutes les sorties pédagogiques sur le terrain ont inévitablement été annulées. Comme nous étions "coincés" en télétravail, avec mes collègues, nous en avons profité pour développer de futures animations, sur des thématiques jusqu’alors peu abordées avec les scolaires, comme le changement climatique.

La période de confinement nous a également incités à repenser notre activité pour les périodes creuses, comme en hiver : nous avons conçu des "animations dématérialisées" (avec des présentations, des cartes…) pour que les instituteurs puissent enrichir leurs enseignements lorsque les sorties en forêt ne sont pas possibles.

Promenades guidées par une animatrice nature de l'ONF. - ©ONF

À défaut de pouvoir recevoir le public en forêt, j’ai aussi poursuivi mon rôle d’animatrice à distance, en alimentant la page "Chez moi avec l'ONF" ou "Un été en forêt", avec des tutoriels, afin de divertir petits et grands. Cet exercice m’a sortie de ma zone de confort : au départ, j’étais plutôt réticente à l’idée de devoir me filmer mais finalement, je me suis prêtée au jeu.

Dans les tutoriels, nous faisons attention à ne pas utiliser les mêmes éléments que pour les animations en présentiel : je vois ces vidéos comme l’opportunité d’offrir un avant-goût de nos animations, afin d’inciter les publics à venir nous rencontrer en forêt. Ce qui fut particulièrement amusant, c’est que j’avais informé mon entourage de ces vidéos : tout le monde les attendait ! C’est très valorisant d’avoir des retours positifs de sa famille, de ses collègues.

Découvrez les tutos de Mégane :

Le journal de bord d'Elisabeth Guichard

J’ai un profil assez atypique au sein de l’ONF puisque je suis une animatrice "volante". Cela signifie que je réponds aux demandes d’animations sur les territoires où mes collègues animateurs ne sont pas. Je peux également remplacer des collègues en formation ou malades, ou venir en renfort si des classes se rajoutent. Il m’arrive aussi de faire de l’accueil de groupes d’adultes, à l’occasion d’événements (fête de la nature, journées du patrimoine, journée internationale des forêts, salon de l’agriculture…) ou à la demande de mon agence lorsqu’il y a un besoin de communication particulière auprès du public, notamment sur les coupes.

La période de confinement en 2020 a subtilisé le gros de notre activité : les animations, particulièrement ciblées entre mars et juin, étaient au point mort depuis début mars. Nous avons dû reprendre contact avec des dizaines de classes pour décaler les dates de sorties en forêt. Certaines ont pu être reportées en septembre ou octobre et, pour les autres, ce sera 2021…

À défaut d’aller en forêt, je me suis penchée sur des travaux de fond. J’ai notamment travaillé sur un livret de restitution qui retrace les activités faites avec les enfants dans le cadre d’une convention avec le centre de loisirs de la mairie de Saint-Arnoult-en-Yvelines. J’avais également un certain nombre d’animations programmées en forêt durant le confinement, avec des points de rendez-vous que je ne connaissais pas. Comme je bénéficiais d’une autorisation de sortie, j’en ai profité pour repérer les circuits de découverte, afin d’être prête quand nous pourrons reprendre les animations de groupe.

Elisabeth en pleine animation auprès d'un groupe scolaire. - ©ONF

Et puis, j’ai été sollicitée par les équipes de la communication pour animer la page #chezmoiaveclonf et occuper les familles confinées. Je me suis orientée vers les podcasts. J’ai imaginé une personne à sa fenêtre en me demandant de quel sujet nous pourrions parler ! Mon choix s’est ainsi naturellement porté sur les oiseaux : comme j’ai une affinité marquée pour les animaux, dès qu’il y a une occasion de faire une animation ou une formation sur les petites bêtes, les oiseaux, les batraciens, je suis volontaire !

Néanmoins, le podcast était nouveau pour moi. Ce fut très intéressant car cela m’a permis de me replonger dans l’ornithologie. Bien évidemment, j’ai fait vérifier mes données par des membres du réseau avifaune. Cet exercice m’a également donné l’occasion de sortir pour enregistrer les chants d’oiseaux et exercer mon oreille. Un vrai plaisir dans une forêt printanière et très peu fréquentée.

Depuis le déconfinement, j’ai retrouvé aussi avec plaisir l’autre partie de mon activité : en plus d’être animatrice nature, 50 % de mon temps est dédié à des missions Arbre conseil©. Visites de chantiers afin de pouvoir élaborer des devis, assister mes collègues qui réalisent les expertises… Le rythme a repris de façon assez soutenue, je n’ai pas le temps de m’ennuyer !

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