La justice soutient la forêt et condamne une personne qui dégradait les panneaux de l’ONF

Voilà une décision inédite dans l’histoire des forêts publiques ! En effet pour la première fois en Ile-de-France, l’Office national des forêts a porté plainte contre une personne fréquentant la forêt de Montmorency mécontente des coupes de bois qui, depuis de nombreux mois, dégradait régulièrement les panneaux d’information mis en place par les forestiers. Cette dernière a pu être identifiée grâce à un dispositif de photo surveillance. Le procès s’est déroulé au mois d’août et le juge a rendu une décision en faveur de l’ONF.

Une première en Ile-de-France

Panneau taggué en forêt domaniale de Montmorency - ©YN / ONF

De plus en plus de forestiers, notamment franciliens, constatent un nombre grandissant d’incivilités et d’injures envers l’Office national des forêts et ses actions. Ils avaient notamment tiré la sonnette d’alarme en avril dernier dans une tribune « Stop aux agressions des travailleurs en forêt ». Tags injurieux sur les mobiliers, dégradation du matériel, critiques voire agressions sur le terrain… Les actes insultants envers les professionnels de la forêt ne sont plus admissibles. C’est pourquoi l’ONF a décidé de réagir et pour la première fois de poursuivre en justice une personne qui régulièrement taguait les mobiliers et était agressive avec les forestiers.

Des dégradations qui nuisaient à la bonne information du public

L'information et la sensibilisation du public sont une priorité pour l'ONF. Tout particulièrement depuis que l'ONF est confronté à la maladie de l'encre qui atteint les châtaigniers. L’ONF comprend et partage l’émotion qui gagne de nombreux usagers face au dépérissement des peuplements de châtaigniers de la forêt. C'est pourquoi l’information du public est considéré comme un champ d’actions majeur et accompagne systématiquement le déploiement des actions de reconstitution afin de sensibiliser au maximum les usagers et les communes riveraines sur la maladie de l’encre.

Au fil des années, de nombreuses actions de communication ont été ainsi déployées :

  • une signalisation en forêt systématique : pour chaque coupe, les forestiers mettent en place des affiches et panneaux, afin d’informer les promeneurs de la programmation des travaux et de leurs causes ;
  • des événements dédiés : réunions avec la présence du DSF et de l’INRAE, journée du patrimoine, plantations participatives, tournée terrain, un point d’avancement à chaque comité de forêt ;
  • des informations sur la maladie et les coupes de bois publiées sur onf.fr ;
  • deux vidéos dédiées à la maladie de l’encre dont une dédiée à la reconstitution du massif de Montmorency ;
  • des articles de presse sont régulièrement mis en ligne en lien avec l’ONF pour décrire l’évolution des dépérissements et sensibiliser le grand public aux impacts du réchauffement climatique.

Une condamnation que les forestiers espèrent dissuasive !

La personne a reconnu avoir dégradé de nombreux panneaux de la forêt de Montmorency représentant une somme importante de réparation. Le juge a ainsi condamné l’accusée à verser 3 493 € de frais de réparation ainsi que 500 € au titre de préjudice d’atteinte à l’image de l’ONF. De plus, cette personne est également condamnée à réaliser 35 heures de travail d’intérêt général. Le tout dans un délai de 18 mois, sinon elle s’exposera à 2 mois de prison ferme.

Un piège photo nous a permis de l’identifier en train de dégrader un panneau. L’écriture, reconnaissable, nous a permis de quantifier les dégâts réalisés volontairement au cours des derniers mois et de monter un dossier porté à la connaissance du juge. La décision que le juge a rendue est un soulagement et vecteur d’espoir pour les équipes de l’ONF qui subissent au quotidien des dégradations. En effet, voir des messages insultants impactent sur le moral, d’autant plus que le coût de la restauration des panneaux représente des dépenses que nous pourrions attribuer à des projets plus utiles aux usagers ! Nous espérons que cette action en justice et cette décision décourageront les éventuels individus tentés de reproduire ces actes délictueux.

Responsable de l’unité territorial ONF du Val d’Oise

Pour lutter contre l'encre du châtaignier : un suivi et un plan d’action mis en place par l'ONF établis avec le soutien de l’INRAE et le DSF

L’ONF n’est pas seul pour analyser la situation et décider des mesures à prendre pour la reconstitution de la forêt domaniale de Montmorency. Cette maladie a été diagnostiquée grâce à l’expertise du Département santé des forêts du ministère de l’Agriculture et de l’INRAE, par des analyses en laboratoire. Par la suite, c’est conjointement avec ces deux institutions de recherches, que le plan d’actions ainsi que l’itinéraire technique en faveur de la reconstitution et du renouvellement du massif ont été établis.

La forêt domaniale de Montmorency touchée par la maladie de l’encre

La forêt domaniale de Montmorency s’étend sur 1 970 hectares à 20 kilomètres au nord de Paris. Elle est essentiellement constituée de châtaigniers qui représentent 70% de ses peuplements. Elle est gérée par l’Office national des forêts. Touché par la maladie de l’encre qui affecte ses peuplements de châtaigniers, ce massif est en crise sanitaire depuis 2018. Depuis, l’ONF a mobilisé l’ensemble de ses actions en faveur de la reconstitution de la forêt. Cette reconstitution a débuté en 2018 et durera au moins six ans.