Reconstituer une forêt dépérissante ? Un exemple dans La Vésubie

Dans le cadre du plan France relance de l'Etat, une exploitation forestière est actuellement menée en forêt domaniale de La Vésubie (Alpes-Maritimes). L'objectif ? Reconstituer une forêt dépérissante de pins et assurer le renouvellement de cette forêt de haute montagne.

Quand elles sont gérées de manière durable, les forêts rendent de multiples services à la société. Ces forêts jouent également un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique. Encore faut-il que les forêts résistent à ce changement climatique pour qu'elles puissent poursuivre à rendre leurs services et qu'elles continuent à en atténuer les effets.

Or, sur le territoire des Alpes-Maritimes, les dépérissements ont actuellement tendance à s'intensifier. Ils concernent principalement les forêts de sapin pectiné, pin sylvestre, pin noir d'Autriche et chêne pubescent.

Débardage à cheval en forêt domaniale de la Vésubie (Alpes-Maritimes). - ©Sébastien Paqueteau/ONF

Reconstitution d'une forêt de haute montagne

Dans les Alpes-Maritimes, avec le plan France relance, une exploitation forestière est menée en forêt domaniale de La Vésubie. L’objectif est de reconstituer une forêt dépérissante de pins. Cette récolte de bois devrait durer deux mois. 

Cette plantation est prévue pour anticiper le changement climatique et adapter le peuplement. Les essences plantées par la suite seront du cèdre de l’Atlas, du cormier et du chêne pubescent. L’exploitation ne concerne que la récolte des arbres malades dont le diagnostic sanitaire établit une mortalité à venir irréversible.

La partie saine du peuplement forestier existant sera conservée afin de maintenir l’ambiance et le microclimat forestier, tout en l’enrichissant avec des essences plus résistantes au stress hydrique. L’exploitation des arbres permet de préparer la reconstitution de la forêt via le renouvellement des peuplements et la croissance des plantations d’avenir.

L’exploitation est réalisée par une entreprise travaillant à l’aide d’un cheval, qui déploie le débardage des bois (transport des bois depuis le lieu d'attroupement vers un lieu de stockage avant enlèvement). Le bois sera ensuite vendu à une entreprise locale, qui alimentera la filière énergétique locale. Un bel exemple de circuit court !

©Sébastien Paqueteau/ONF

Zoom sur le débardage à cheval

Le débardage à cheval est une technique rare, utilisée parmi d'autres par l'ONF dans toute la diversité des solutions proposées. Cette technique permet de remplacer les machines par des chevaux de trait pour déplacer le bois coupé. Il s'impose comme mode alternatif et moderne de travaux forestiers. Le cheval, couplé au travail des forestiers, permet de travailler dans les forêts tout en préservant la qualité productive des sols et en limitant l'impact sur la biodiversité. Le cheval occasionne peu, voire aucun dégât lors de son passage : pas d'arrachement de la régénération naturelle, pas de formation d'ornières, pas de tassement des sols. Le débardage à cheval est complémentaire à la mécanisation forestière mais ne peut pas être utilisé pour toutes les récoltes : cette pratique est limitée à de petits bois où la surface de travail est restreinte.

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