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Attaque de scolytes en forêt d'Eawy

Les attaques de scolytes (insectes xylophages) sont en phase épidémique sur les épicéas de bon nombre de forêts de la moitié nord de la France. La forêt d’Eawy en fait partie et il est nécessaire de retirer les arbres atteints pour lutter contre la propagation. Ainsi, certains paysages de la forêt évoluent en ce moment.

13/02/2019

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Des coupes de bois non prévues

Le paysage de certaines parties de la forêt d'Eawy évolue de façon imprévue - ©Laurent Lévèque / ONF

Le paysage de certaines parties de la forêt d'Eawy évolue cet hiver de façon imprévue.

Des coupes de bois ont dû être organisées très rapidement dans des parcelles d'épicéas atteintes par un insecte ravageur : le scolyte.

Une vingtaine de parcelles a été recensée à ce jour sur la totalité du massif, mais la situation continue d'évoluer avec de nouveaux dégâts qui apparaissent. Ces coupes relèvent d'une impérieuse nécessité de limiter la dynamique des populations de scolyte.

Le volume de bois, aujourd'hui estimé à 1 000 m3, pourrait atteindre plusieurs milliers de m3. Compte-tenu de la situation, les chantiers d'exploitation mécanisés sont plus nombreux en forêt.

Attention, ces zones d'exploitation sont strictement interdites au public pour raison de sécurité.

Le scolyte

Petits coléoptères se nourrissant du bois jeune situé sous l'écorce de l'arbre, les scolytes peuvent provoquer d'importants dégâts chez les résineux allant, s'ils sont nombreux, jusqu'à tuer l'arbre. Ils creusent des galeries dans l'écorce, s'y reproduisent et finissent par couper la circulation de la sève de l'arbre. En quelques semaines, tous les épicéas atteints peuvent mourir.

Les attaques de ces insectes ont, de mémoire de forestiers, toujours existé. Mais l'année 2018 a été exceptionnelle par l'ampleur des parcelles touchées dans diverses régions de la moitié nord de la France.

En forêt, la crise des scolytes s’accélère partout en France

Les causes de l'invasion

Les scolytes sont des insectes utiles pour la régénération forestière, car ils participent habituellement, et en association avec des champignons microscopiques, à la décomposition des bois mort qu'ils accélèrent.

Mais ils sont sensibles aux phytohormones émises par les arbres déshydratés, blessés ou affaiblis. Ils peuvent donc aussi s'attaquer aux arbres sur pied, notamment ceux qui sont affaiblis par le stress hydrique en temps de sécheresse.

Des successions d'étés chauds et secs suivant des hivers anormalement doux semblent avoir favorisé dans tout l'hémisphère nord des pullulations d'insectes défoliateurs et de scolytes.

Les arbres tombés lors des tempêtes (Egon en 2017 et Eléanor et 2018) ont pu aussi constituer une source de lieu de reproduction.

Et en 2019 ?

Les arbres touchés ou morts doivent être sortis de forêt rapidement pour essayer de préserver les arbres encore sains. La saison de végétation 2019 sera déterminante quant à l'évolution des dommages, mais on peut à priori s'attendre à des attaques sur les secteurs touchés en 2018. Ce sont les conditions climatiques qui en détermineront l'intensité.

Les forestiers gèrent dans un premier temps l'exploitation des bois atteints. Dans un second temps, les trouées et coupes rases feront l'objet d'un reboisement avec d'autres essences.