L’ONF et l’Agence de l’eau Loire-Bretagne renouvellent leur partenariat

Ce 4 septembre 2020, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et l’Office national des forêts (ONF) renouvellent leur collaboration pour cinq ans. Ce partenariat est essentiel pour la préservation des milieux et des espèces aquatiques et la qualité de l’eau en forêt.

Martin Gutton, directeur général de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et Bertrand Munch, directeur général de l’ONF, se sont retrouvés ce vendredi 4 septembre à Belle-Isle-en-Terre (Côtes-d’Armor) pour signer une nouvelle convention réunissant les deux organismes.

De la Loire en passant par l’Allier jusqu’à la pointe du Finistère, 36 départements sont concernés par la convention. Acteur majeur de la filière forêt-bois, l'ONF participe activement à la qualité de l'eau dans les massifs forestiers de ces régions.

La signature de la nouvelle convention à Belle-Isle-en-Terre, le 4 septembre 2020. De gauche à droite : Martin Gutton, Bertrand Munch. - ©ONF/Mickael Ouisse

En renouvelant pour cinq ans la convention, l'ONF et l'Agence de l'eau Loire-Bretagne se donnent une plus grande marge d'action. "Cette signature est une bonne nouvelle, car il faut du temps pour avoir un impact sur les espaces naturels", a rappelé Bertrand Munch lors de cette signature. Une durée qui permettra de mettre en oeuvre de nombreux travaux d'ampleur, mobilisant plusieurs maîtres d'ouvrage.

Félicitation pour le travail de toutes les équipes de l'ONF et de l'Agence de l'eau. Certaines forêts sont en train de mourir aujourd'hui faute d'eau. Fondamentalement, eau et forêt sont étroitement reliées. Il est vital de préserver cette ressource.

Bertrand Munch, directeur général de l'ONF.

Année après année, les cours d’eau ont parfois été détournés, sur-creusés et élargis dans les espaces naturels. A cause de ces modifications, ils ne sont plus en capacité d’assurer leurs fonctionnalités naturelles et essentielles telles que l’épuration de l’eau, la régulation des crues ou encore la recharge des nappes phréatiques. Les travaux envisagés entre 2020 et 2025 consisteront notamment à restaurer ces cours d'eau, à leur redonner une forme et un tracé naturel.

"Des zones humides pourront être réhabilitées, par exemple par enlèvement d’anciens drains. Cela peut également s’accompagner d’une sylviculture mieux adaptée au terrain. Enfin, nous pourrions envisager d’étudier l’effet des boisements sur la température des cours d’eau et lancer des expériences en différents points du bassin Loire-Bretagne", précise Martin Gutton. 

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Grâce à la première convention entre ces deux partenaires, trente opérations ont déjà été menées pour restaurer ces cours d’eau, mais aussi pour préserver les milieux humides ou encore effectuer des recherches liées à la gestion des captages d’eau en forêt. Au total, sur ces quatre années, 1,5 million d’euros ont été investis.

En Bretagne, par exemple, un ruisseau restauré a permis la recolonisation de la truite et du saumon atlantique, tout en améliorant la qualité de l’eau. Dans d’autres forêts, les résineux ont peu à peu été remplacés par des aulnes ou des chênes pédonculés. Ceux-ci apprécient les milieux humides et leurs racines fixent les berges et évitent ainsi l’acidification de l’eau.

3 enjeux principaux pour 2020-2025

Le renouvellement de cette accord cadre permettra de démultiplier les projets d'études et de travaux en faveur des milieux aquatiques et humides en forêt publique.

Mickaël Ouisse, chef de projet du service forêt à l'agence Bretagne de l'ONF.

Balbuzard pêcheur. - ©ONF

Préserver la biodiversité

Grâce à ces actions, des espèces emblématiques des milieux humides prospèrent dans ces forêts. C’est le cas de l’azuré des mouillères, un papillon vivant dans les milieux humides. Son cycle de vie complexe fait de lui une espèce très fragile. La destruction et la fermeture des milieux humides sont les principales menaces pour cet insecte. Par ailleurs, le balbuzard pêcheur aime fréquenter les lacs, les étangs, les cours d’eau ou les côtes marines. Rapace le plus cosmopolite au monde, il était autrefois largement répandu en Europe jusqu’au XIXème siècle où il a vu ses effectifs décliner. Aujourd’hui il prospère librement dans ces milieux.

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Bien d’autres espèces aquatiques bénéficieront de la restauration des cours d’eau et zones humides. Des travaux permettant la circulation des espèces aquatiques profiteront aux poissons migrateurs, pour lesquels le bassin Loire-Bretagne a une responsabilité majeure en France et en Europe.

L’enjeu de ce partenariat est d’améliorer encore la coordination et la concertation pour restaurer les milieux aquatiques et la biodiversité à l’échelle des bassins hydrographiques. C’est aussi une question de cohérence de l’action publique pour contribuer à la réalisation des engagements de la France concernant l’eau, les zones humides, la biodiversité et le développement durable.

Martin Gutton, directeur général de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne