L’Île-de-France, des forêts aux portes de la ville

Les forêts d’Île-de-France, connues pour la richesse de leur patrimoine culturel et historique, abritent aussi une biodiversité insoupçonnée dans une région très urbanisée. Le développement de la filière bois francilienne est par ailleurs redevenu une priorité régionale, tandis que les flux importants de population mobilisent au quotidien l’ONF. Objectif : concilier production de bois et préservation de l’environnement.
©Elise Avenas / ONF

Une richesse naturelle insoupçonnée

L’Île-de-France compte 50 forêts domaniales, soit 72 500 hectares de forêt qui abritent 148 sites culturels. Parmi ceux-ci, certains sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, comme les châteaux de Fontainebleau et de Versailles.

Les paysages naturels participent également au rayonnement touristique de la région. C’est le cas par exemple des champs humides de cresson, à Méréville, ou encore des murs de pêches à Montreuil.

Le territoire en bref

287 000
hectares de forêts, soit 24% du territoire
94%
de feuillus
6%
de résineux
70%
de forêts privées
30%
de forêts publiques
81%
de forêts domaniales
19%
de forêts communales

Les forêts - majoritairement de feuillus - occupent près d’un quart de la surface de la région. En dépit d’une urbanisation importante, le taux de boisement s’éleve à 23%, contre une moyenne nationale de 30%.

Deux poumons verts entourent la capitale :

  1. À l’ouest, plus de 33 000 hectares de forêts domaniales, avec les forêts domaniales de Rambouillet, Saint-Germain, Montmorency…
  2. À l’est, plus de de 50 000 hectares de forêts avec le massif de Fontainebleau, les forêts de Sénart, Villefermoy ou Armainvilliers.
©Noémie Martin / ONF

La compétitivité de la filière bois francilienne s’accélère

Longtemps sous-exploitées, les forêts d’Île-de-France révèlent aujourd’hui leur potentiel sylvicole. L’adoption en 2017 de la nouvelle « Stratégie pour la forêt et le bois 2018-2021 » ouvre des perspectives prometteuses : deux tiers des ressources s’ouvrent à l’exploitation et 3 000 emplois seront créés d’ici 3 ans. Le développement forestier contribue ainsi à l’insertion professionnelle des jeunes.

Un cluster bois-biosourcés (réseaux d’entreprises) de dimension européenne verra également le jour. Il aura vocation à dynamiser la compétitivité de la filière en fluidifiant les échanges entre tous les acteurs concernés par le développement de produits et usages innovants liés au bois : centres de recherche, enseignants, formateurs, start-up...

Depuis 2010, le marché représente plus de 32 millions de mètres cubes (Mm3), dont 69% issus des forêts privées, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne nationale (71%). Les forêts domaniales contiennent environ un quart du volume sur pied (12 Mm3), contre à peine 2 Mm3 pour les autres forêts publiques.

En 2017, 230 000 m3 de bois issus des forêts domaniales sont commercialisés. Ils se destinent :

  • au bois d’œuvre, représentant 36% de la récolte. Il est principalement produit à partir d’essences feuillues comme le chêne, le peuplier et le châtaignier.
  • au bois énergie, utilisé pour produire de la chaleur (2 Mm3 de bois de bûche sont consommés chaque année en Île-de-France par les particuliers), de l’électricité ou du biocarburant, et issu en majorité d’essences à bois dur comme le chêne ou le châtaignier.
©Elise Avenas / ONF

Des forêts riches en biodiversité

©Jacques Maistre / ONF

Après plus d’un siècle d’absence, le Castor d’Europe (Castor fiber) est de retour en Île-de-France. Les premiers indices de présence ont été observés sur l’Essonne par le Syndicat intercommunal d’aménagement, de réseaux et du cycle de l’eau (Siarce).

Le Pic noir, une espèce préservée dans le cadre de la directive « Oiseau » - ©Patrick Beaury / ONF

La région s’intègre pour une grande partie dans le dispositif Natura 2000, réseau référant des sites naturels de l’Union européenne à biodiversité de grande valeur. En Ile-de-France, 57% des forêts sont classées Natura 2000.

 

©Jean-Marc Péchart / ONF

Adapter la gestion sylvicole aux flux de visiteurs

L’accessibilité des visiteurs est valorisée dans les forêts aux portes des villes. Versailles, Fontainebleau, Meudon, Sénart… Ces forêts situées à proximité de Paris accueillent des publics très nombreux (plus de 80 millions de visites enregistrées en 2011). De nombreux aménagements ont été réalisés, comme le cheminement des réseaux piétons ou des pistes cavalières et cyclables, les équipements en mobilier bois certifié, les parkings, les aires d’accueil ou encore les accès pour personnes à mobilité réduite.

Dans ces forêts fréquentées, la notion de paysage est centrale. Pour contenter les visiteurs, l’ONF adapte son mode de gestion sylvicole en concertation avec les collectivités locales. L’Office prévoit de mettre fin aux coupes rases en adoptant progressivement la gestion en futaie dite “irrégulière“ pour maintenir un couvert boisé permanent.

Pour arriver à de tels résultats, l’ONF travaille en collaboration avec de nombreux partenaires locaux à l’échelle des communes et des départements.

Vue aérienne de la Faisanderie de Sénart - ©Jean-Pierre Chasseau / ONF

Sénart, forêt pilote

Sénart fut la première forêt à expérimenter une sylviculture dite « irrégulière ». Après de nombreuses réunions associant plus de 200 représentants des collectivités locales et d’associations, le plan d’aménagement forestier a été révisé, permettant d’adopter une nouvelle gestion sylvicole pour les vingt ans à venir. Son application a déjà inspiré une cinquantaine d’autres forêts franciliennes.

Sensibilisation du public au ramassage des déchets en forêt de Fontainebleau - ©Jean-Marc Péchart / ONF

La forêt de Fontainebleau : des actions pour limiter les dégradations

Première grande forêt à être labellisée Forêt d’Exception®, la forêt de Fontainebleau est le massif forestier le plus fréquenté de France (10 à 11 millions de visites par an). Il est malheureusement victime de nombreuses dégradations. En collaborant étroitement avec les autorités et les collectivités territoriales, l’ONF a optimisé la collecte des déchets, renforcé la surveillance, régulé l’accès et limité les dépôts grâce à des dispositifs de dissuasion.

L’ONF en région Ile-de-France

L’ONF rassemble dans cette région près de 300 personnes mobilisées au service de la filière forêt bois et du développement des territoires. Rattachées à une direction territoriale, les équipes sont réparties au sein de deux agences, 9 unités territoriales, une agence travaux et une agence études.

ONF - Direction territoriale Seine-Nord

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