Restauration de tourbières en forêt de Sillé (Sarthe)
Marais, tourbières, landes humides,... les milieux humides ont de multiples facettes, toutes essentielles à la biodiversité. En effet, ils abritent de nombreuses espèces végétales et animales et assurent un rôle primordial dans la régulation de la ressource en eau, l'épuration et la prévention des crues.
En forêt domaniale de Sillé, parcelle 424, deux habitats tourbeux étaient en péril. Avec le soutien des programmes européens Natura 2000 et le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) piloté par la Région des Pays de la Loire, l'ONF a réalisé et programmé depuis 2008 de nombreux travaux destinés à restaurer ces zones humides où des épicéas avait été plantés dans les années 70.
Accompagner le retour d'habitats tourbeux
Le niveau de connaissances, les contextes et les enjeux n’étaient pas les mêmes il y a 50 ans. Une plantation de résineux avait été réalisée dans les années 70 et des drains avaient été creusés afin d’assainir le milieu et de permettre aux épicéas de mieux pousser. L’ONF a décidé de corriger ici ces opérations qui ont fortement perturbé le fonctionnement de la zone humide afin de la rétablir et de veiller à sa préservation.
A partir de 2008, divers chantiers ont été menés. Le sol, au pied des épicéas en place, a bénéficié d’un étrépage localisé. C’est-à-dire que la couche superficielle de terre et de litière a été enlevée pour permettre le retour d’espèces endémiques aux milieux tourbeux comme les sphaignes ou encore la drosera à feuilles rondes. Le peuplement d’épicéas, quant à lui, a été exploité en 2017. Les drains, creusés dans les années 70, à l’origine de la disparition progressive de la zone humide, ont été bouchés en 2019.
En images...
Connaissez-vous bien la forêt domaniale de Sillé ?
La forêt domaniale de Sillé compte un site Natura 2000. Onze zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1 sont recensées sur le massif. Ces zones représentent près de 1.000 hectares reconnus pour leurs enjeux écologiques. Les 2.400 hectares restants sont qualifiés d’ordinaires. C’est-à-dire à valeur écologique moyenne.
Aujourd’hui, l’objectif est atteint. Le caractère humide du sol est rétabli. On y observe le retour d'un cortège d’espèces animales et végétales propre aux habitats tourbeux : grenouilles, tritons, sphaignes, laiches, sphaignes... Des oiseaux, rongeurs et autres mammifères reviennent aussi indirectement. L’avenir de la boulaie tourbeuse et celui de la tourbière haute est ainsi assuré.
Les premiers résultats sont très encourageants et l’ONF veillera attentivement à la préservation de ces deux habitats remarquables.
L’effet des travaux est déjà très positif. Avec la zone humide qui se gorge à nouveau d'eau, la végétation spécifique à la tourbière est de retour, comme la drosera à feuille ronde, protégée au niveau national, ou encore des joncs, et des sphaignes.