©Bernard Nicollet / PNE

Interreg Alcotra 2021-2027 : SylvAFoRes

SylvAFoRes : une sylviculture adaptative pour une forêt résiliente.

Les cofinanceurs

Le projet est financé à hauteur de 80% par le Fonds européen de développement régional (FEDER) à travers le programme Interreg Alcotra.

Interreg Alcotra est un programme financé par l’Union européenne qui a pour objectif de renforcer la cohésion entre régions frontalières françaises et italiennes.
Alcotra est financé par le FEDER (Fonds européen de développement régional) et apporte son soutien aux projets qui contribuent à la croissance économique et sociale des territoires transfrontaliers franco-italiens.

Le défi d’Alcotra est de répondre aux besoins communs des populations voisines, en donnant vie à des initiatives qui respectent les différences culturelles, le patrimoine naturel et contribuent à l’enjeu de la transformation numérique.

Mélézin Pointe de la Douche - ©Bernard Nicollet / PNE

Sites d’études :

  • Val di Susa (Italie) ;
  • Briançonnais (France).

La zone concernée par le projet couvre au total 2 130 km2, dont 660 km2 en Italie et 1 470 km2 en France, et concerne 37 communes.

Description du projet

Le Val de Suse et le Briançonnais sont deux territoires entièrement montagneux avec une forte fréquentation touristique hivernale et estivale, par la présence de nombreuses stations touristiques et de grands cols internationaux.

La forêt est un élément très important. Elle apporte un élément de paysage très fort et offre à la fois une protection importante des biens et des personnes vis-à-vis des risques naturels et des produits bois par son exploitation. Elle est également un lieu de détente et de récréation mais aussi de pastoralisme. La gestion forestière menée sur ces deux territoires intègre pleinement la multifonctionnalité des forêts par une sylviculture douce et durable fondée sur une approche écosystémique de la forêt.

Les alpes internes sont des points chauds du changement climatique dont les impacts sur les forêts s’accélèrent, entrainant des conséquences négatives sur leur santé mais aussi sur les services et fonctions qu’elles fournissent à la société. Le dépérissement des forêts déjà présent, qui va certainement s’accélérer, la récurrence et l’intensité des incendies de forêt qui pourraient augmenter vont bouleverser les paysages, réduire la capacité de production des forêts et exposer de nouveau la société aux risques et aux perturbations naturelles.

Les forêts de montagnes sont des écosystèmes complexes et délicats, dont la dynamique de développement naturel risque d’être trop lente par rapport à la vitesse à laquelle se manifestent les effets du changement climatique. Une gestion forestière innovante et adaptative est donc nécessaire afin d’orienter la dynamique naturelle des forêts vers une augmentation de leur résilience, garantissant les fonctions qui leur seront confiées dans l’avenir. Le champ d’investigation sera exclusivement fondé sur une approche écosystémique de la forêt, cherchant à favoriser et établir des peuplements plus résilients, capables de mieux supporter les sécheresses et de réduire le risque d’incendie afin de maintenir les services écosystémiques, les aménités que ces forêts fournissent :

  • production de produits bois ;
  • protection des sols et prévention des risques naturels ;
  • stockage de carbone ;
  • préservation des ressources en eaux ;
  • conservation de la biodiversité et de la naturalité forestière ;
  • maintenir l’accueil des publics.

Aujourd’hui, des vulnérabilités existent déjà remettant en cause les services écosystémiques attribuées à la forêt :

  • dans les forêts de Mélèze de protection et de production, l’obtention de la régénération naturelle est difficile ;
  • dans les forêts de Pin sylvestre, essentiellement de protection, des dépérissements déjà marqués sont présents. La résilience et la diversité de ses peuplements sont faibles mis à part une régénération naturelle de Pin sylvestre ;
  • la pression pastorale qui augmente en forêt freine l’expression de la biodiversité forestière et les régénérations forestières ;
  • le déséquilibre sylvo-cynégétique limite les régénérations naturelles des forêts et oblige la protection des plantations ;
  • la dynamique naturelle transforme les mélézins en sapinière qui semblerait moins résistante au changement climatique ;
  • le risque incendie est croissant par l’augmentation des périodes de déficit hydrique et par l’inflammabilité et la combustibilité des bois morts qui augmente en forêt.

Problématiques :

  • comment adapter les forêts de montagne des Alpes internes au changement climatique ?
  • comment promouvoir une méthode et des processus de gestion adaptatives permettant à la forêt de montagne d’être plus résiliente afin de s’adapter au changement climatique pour continuer à répondre aux enjeux des territoires ?

Objectifs du projet

Depuis les dernières décennies, dans les régions alpines, les effets de la crise climatique constituent une menace pour la fonctionnalité des forêts de montagne. Dans ce contexte, l'objectif du projet Alcotra "SylvAFoRes" (Sylviculture adaptative pour une forêt résiliente) vise à promouvoir une méthode d’analyse, de planification et de gestion sylvicole durables qui permettront d’augmenter la résilience et la résistance des forêts de montagne face au changement climatique afin de maintenir les services écosystémiques (aménités) que ces forêts fournissent à la société.

Le projet est établi en trois phases :

  1. établir un outil à partir de la télédétection par satellite permettant la quantification et la caractérisation des dépérissements des forêts et leurs évolutions face aux changements climatiques ;
  2. établir, définir et évaluer l’évolution des aménités forestiers et des menaces qui pèsent et qui pèseront sur la forêt en lien avec les dépérissements présents et futurs ;
  3. étudier les peuplements forestiers dépérissants ou à fort risque de dépérissement, définir et tester des stratégies et des processus sylvicoles afin d’augmenter leur résilience face au changement climatique en fonction des services écosystémiques qui leurs sont attribuées.

Les principaux produits du projet consisteront à l’établissement de cartes thématiques, de notes, d’articles et de rapports techniques à destination des gestionnaires, des administrations et des propriétaires forestiers afin de promouvoir la reproductivité des méthodologies et le transfert de résultats.

Des réunions de sensibilisation avec la population locale et les acteurs du territoire seront organisées et des opérations expérimentales seront également réalisées sur les peuplements forestiers les plus vulnérables dans le but d’améliorer leur résilience pour qu’ils puissent résister aux effets du changement climatique.

Le résumé du projet en chiffre

1 101 256

le montant global du projet

377 036

le budget des actions ONF

Les partenaires