Le 21 juin dernier, une journée d’échanges entre l’ONF et le Service départemental d’incendie et de secours de l’Essonne (SDIS91) s’est tenue dans la forêt domaniale de Sénart. Si le risque de départ de feux est sans commune mesure avec celui qui touche les départements du Sud, les incendies n’épargnent pas les massifs forestiers jusque-là moins concernés.

Avec les épisodes de sécheresse fréquents mais aussi plus précoces, cette tendance ne faiblit pas « Avant, dans le nord, il y avait seulement cinq jours vraiment risqués pendant l’été. A présent, ce sont jusqu’à deux semaines de forte vigilance » souligne Météo France.

L’anticipation reste donc de mise. Depuis 2 ans, les bases d’un travail conjoint entre pompiers et agents forestiers se mettent en place dans la forêt de Sénart. Elles visent à renforcer les liens entre les différents services de l’Etat dans la lutte contre les feux de forêts, en s’appuyant notamment sur des exercices pratiques.  

Mercredi 21 juin, un étrange ballet de camions de pompiers est venu surprendre les promeneurs de la forêt de Sénart. 33 pompiers essonniens et 7 forestiers de l’ONF participaient à une simulation de feu de forêt grandeur nature.

« Le scénario est simple » rapporte le Capitaine Caumes (SDIS91) qui organise l’exercice « L’Île-de-France connaît une période de sécheresse intense avec des températures anormalement élevées. La végétation sèche augmente les risques de départ de feu. Malgré l’appel à la vigilance des autorités, un feu causé par l’imprudence d’un promeneur se déclare à proximité de la commune de Montgeron. A cause d’un vent fort, il se propage vite. Il faut être très réactifs pour protéger les biens mais surtout les personnes. »

Pas de flammes, ni de fumée, mais on s'y croirait. Toutes les équipes se mettent en place et commencent à dérouler les lances à l'arrière des camions. Depuis le poste de commandement, les officiers pilotent les moyens et suivent l’intervention dans les conditions réelles. « C’est ici que l’on donne les ordres car nous avons une vision globale de l’opération. Nous centralisons toutes les remontées du terrain afin que l’on puisse prendre les décisions opérationnelles et réagir rapidement », complète le Capitaine.  

Durant 3 heures, les sapeurs-pompiers ont enchainé les manœuvres propres aux feux de forêt, des types de feu qui peuvent se multiplier à l’avenir. Conduite des engins en milieu naturel, vérification des accès, exercices de retournement, manipulation du matériel, identification et évaluation de la situation... Rien n’a été laissé au hasard.

Pour Franck Saintipoly, responsable de l’unité territoriale Brie Boisée Sénart à l’ONF « Ces exercices préparatoires sont l’occasion d’échanger sur le rôle de chacun en cas de feu de forêt mais aussi d’apprendre à mieux se connaître. La bonne coopération entre nos services est essentielle et permet de gagner un temps précieux. » Un travail fructueux que l’ONF souhaite renouveler régulièrement.  

Pendant un feu de forêt, chacun a sa tâche. Les forestiers qui connaissent le terrain mieux que quiconque, renseignent les combattants du feu. Postés aux premières loges, ils guident les pompiers, les informent sur les situations particulières (présence de sentiers de randonnée, vestiges archéologiques, site d’intérêt écologique…), puis assurent une veille sur la zone.

Il faut rappeler que les conditions météorologiques extrêmes n’expliquent pas à elles seules les départs de feu. « L’imprudence humaine en reste la cause principale. La forte fréquentation du public en forêt de Sénart représente un facteur de risque supplémentaire. Raisons pour lesquelles, nous organisons des tournées de surveillance et menons un important travail d’information et de sensibilisation. » conclut Franck Saintipoly.  

Nul doute que toutes ces actions s’avèrent nécessaires en cette période estivale.