Travaux de sécurisation contre des chutes de blocs de pierre à Foix

En Ariège, le service de restauration des terrains en montagne (RTM) de l’Office national des forêts (ONF) réalise un vaste chantier de protection contre les chutes de blocs de pierre. Ces dernières menacent les habitations sur les hauteurs de la ville de Foix. Explications.

Ces travaux, engagés par la ville de Foix ont pour but de sécuriser les secteurs du Pech et du Saint-Sauveur : protéger logements, commerces et bureaux contre les blocs instables. Ils font suite aux préconisations du plan de prévention des risques, approuvé le 28 janvier 2017.

En juillet 2019, l’Agence RTM Pyrénées de l’ONF et le bureau d'études SAGE ont réalisé une étude pour définir les ouvrages de protection à mettre en place contre les chutes de blocs. L’étude a identifié 70 blocs instables et 94 logements, commerces ou bureaux à sécuriser.

Le chantier en images

Des travaux d'urgence ont été réalisés en août 2019 pour traiter une colonne rocheuse menaçant plusieurs habitations dans le secteur du Vignoble. L’ensemble du programme, prévu sur cinq ans, est scindé en cinq tranches de travaux. Il prévoit la pose de 30 ouvrages pare-blocs sur 2 030 mètres linéaires. C’est le groupement ONF-RTM/Sage Ingénierie qui assure la maîtrise d’œuvre du chantier.

Des filets de protection

La première phase de travaux de sécurisation a démarré en octobre 2021 sur le versant du Pech, situé en rive droite de l 'Ariège, et s'est terminée en décembre 2021. Trois lignes de filets de protection de 100 mètres de long et 6 mètres de hauteur ont été installées sur les hauteurs de Foix.

Il a fallu pour cela mobiliser près de 3 100 heures d’ouvriers cordistes issus des entreprises NGE Fondations et du groupe CAN pendant près de 3 mois.  Douze heures d’opérations d’héliportage ont également été nécessaires pour mener les matériaux sur le haut du Pech. Des travaux de débroussaillage et de bucheronnage ont été réalisés au début du chantier par les ouvriers forestiers de l’agence travaux de l’ONF.

Les écrans installés permettent d’intercepter des blocs ayant des énergies d’impact de 1 000 à 5 000 kJ... 1 000 kJ, c'est l'énergie d'un véhicule 3,5 tonnes à 90 km/h. 5 000 kJ, c'est celle d'un 16 tonnes à 90 km/h !

Laurent Tommasino, ingénieur travaux agence RTM Pyrénées.

La deuxième tranche des travaux a débuté en 2022 avec 7 nouveaux filets de protection de haute et moyenne énergie, soit 460 mètres linéaires d’écrans. Le chantier a mobilisé 4 500 heures d’ouvriers cordistes des équipes NGE/CAN et 13 h d’héliportage. Une nouvelle tranche de travaux est prévue début 2023. Elle concernera le bas du Pech et se déroulera à proximité immédiate des habitations.

C'est une stratégie de prévention plutôt que de réaction après des chutes de blocs. Or, et c'est la particularité des chutes de blocs, on ne peut pas prévoir le risque. Cette démarche est remarquable, dans les Pyrénées, il n'y a pas d'équivalent.

François Sassus, directeur agence RTM Pyrénées

Des enjeux environnementaux

Pour assurer de ne pas impacter le milieu, classé Natura 2000, la mairie a fait appel à un écologue. Sa mission était de sensibiliser les opérateurs quant à la faune et à la flore présentes sur le site afin que les travaux ne portent aucun préjudice à l'environnement.

Un budget de plus de 3 millions d'euros a été alloué pour la réalisation de ces travaux. La première phase a été subventionnée à hauteur de 50 % par l'État, 15 % par le conseil départemental de l'Ariège, et le reste pour le compte de la mairie.

Et aussi :

(Ecran ELITE® et GEOBRUGG®)

Héliportage des écrans filets pare-blocs