L’ONF sécurise le rocher de l’Éléphant en forêt de la Commanderie

Apprécié des grimpeurs, ce bloc emblématique du massif de Fontainebleau en Seine-et-Marne, par sa forme bestiaire singulière, montre des signes d’usures inquiétants. Il doit être préservé pour sa conservation et la sécurité des promeneurs.

Plusieurs facteurs expliquent la dégradation du rocher de l'Eléphant. Le grès s’altère lorsque l’eau s’infiltre dans la roche qui s’effrite avec le temps. À ce phénomène naturel s’ajoute aussi la pratique intensive de l’escalade. Cette sur-fréquentation du rocher par les grimpeurs, tout particulièrement sur sa face sud, associée au brossage intensif, accentue l’érosion

En 2018, une expertise géologique a été financée par la mairie de Larchant et décidée avec l’ONF. Si les fissures existent depuis longtemps, elles se sont accentuées ces dernières années. Le grès friable à cet endroit fragilise le rocher dont une partie menace de céder : la trompe. Le passage répété du public au pied du rocher (piétinement, frottement...) a détruit la végétation. Moins protégé contre l’érosion, le sol se dénude. Lorsqu’il pleut, l’eau en ruisselant retire le sable qui ne stabilise plus suffisamment une partie du rocher.

En conséquence, l’ONF en accord avec le Comité de défense des sites et rochers d’escalade (COSIROC) et la commune de Larchant retire le Rocher de l’Éléphant, en forêt de la Commanderie, des sites officiels d’escalade.

Le rocher de l'Eléphant, forêt de la Commanderie. - ©ONF

Ralentir le déplacement du sable

Au regard du danger qu’il peut représenter, l’ONF entend sécuriser ce secteur recevant du public. Les travaux consistant à sécuriser et à préserver le rocher de l’Éléphant débuteront le 8 mars 2021. Différentes interventions sont prévues :

  • mise en place d’un cerclage composé de petits blocs de grès semi-enterrés autour du rocher avec apport de sable pour consolider le rocher et éviter qu’il ne bascule ;
  • fermeture d’une zone érodée à proximité afin que la végétation reprenne ses droits et stabilise le sol.
Ecarter le flux piéton de la proximité du rocher de l'Eléphant. - ©ONF

D'où proviennent les financements ?

Le coût de cette opération, financée par la région Île-de-France, le conseil départemental de Seine-et-Marne et l’ONF s’élève à environ 24 000 euros.

Modifier le balisage du circuit d'escalade

Le COSIROC déplacera les départs officiels de circuits d’escalade sur un autre rocher. En conséquence, le balisage sur l’Eléphant sera définitivement retiré. Ces travaux conduiront à modifier définitivement le tracé du sentier pédestre de grande randonnée de quelques mètres. Le CODERANDO se chargera d’assurer le nouveau balisage.

Installé en face du rocher, un panneau touristique, élaboré avec la mairie de Larchant et les associations locales, valorisera l’histoire de ce site remarquable, tout en rappelant l’interdiction d’escalader le rocher de l’Éléphant. Ces actions modifieront les habitudes des grimpeurs, mais elles s’avèrent nécessaires pour conserver durablement ce patrimoine de la forêt de la Commanderie et préserver la sécurité du public.

Une forêt prisée par les grimpeurs

Avec 22 000 hectares, les forêts domaniales de la Commanderie, des Trois-Pignons et de Fontainebleau en Seine-et-Marne, labellisées Forêt d'Exception®, accueillent plusieurs millions de visites annuelles. Grâce à leurs chaos rocheux, elles trônent parmi les sites naturels les plus prisés par les grimpeurs du monde entier. Au total, 56 sites gréseux balisés comprenant 180 circuits (autorisés) s’étendent sur plus de 300 hectares.

Chaque année, environ 1 à 2 millions de personnes s’adonnent à l’escalade de blocs. Cet engouement ne retombe pas et s’intensifie même avec le développement des salles d'escalade en Île-de-France. Face à la demande toujours plus croissante de loisirs et sports de nature, l’enjeu est de taille sur les sites d’escalade : accueillir les pratiquants en toute sécurité, les orienter, leur offrir des parcours entretenus, tout en veillant au respect des autres usages et à la protection du milieu naturel.

 

Les blocs de grès du massif de Fontainebleau attirent les amateurs de grimpe du monde entier - ©Claire Tenu / DR.

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