Des écrins créés pour 5 arbres remarquables à Tronçais

L’ONF, en partenariat avec la maison de Cognac Martell, a lancé un appel à projet pour protéger des arbres remarquables de la forêt de Tronçais (Allier). 4 candidats d'horizon divers ont été retenus pour leur originalité et la prise en compte des difficultés techniques à créer une ceinture de protection des arbres dans un milieu naturel ouvert et fréquenté.

L’ONF, en partenariat avec la prestigieuse maison de Cognac Martell, a lancé un appel à projet pour préserver 5 arbres remarquables de la forêt de Tronçais. Artistes, designers, charpentiers, menuisiers, ingénieurs et étudiants ont fait preuve de créativité et plus de 50 projets ont été reçus. Un jury a sélectionné 4 projets très différents. Les gagnants vont maintenant pouvoir passer à la réalisation des œuvres. Les équipes vont investir la forêt à partir de fin août.

Quel est le sens de cet appel à projet ? Après l'inauguration du sentier de la futaie Colbert II et l’aménagement du tour de l’étang de Pirot en 2019, c’est au tour de cinq arbres emblématiques de Tronçais de bénéficier de nouveaux équipements pour mieux les protéger et mieux les valoriser. Le défi ? Recycler des tonneaux utilisés pour affiner le cognac afin de créer des équipements fonctionnels, novateurs et artistiques pour que les visiteurs puissent accéder, sans abîmer le sol, aux arbres remarquables. Martell met à disposition la matière première avec les douelles des tonneaux (planches de bois qui permettent de composer la barrique) et finance l’ensemble du dispositif.

Les 4 projets sélectionnés

Un platelage témoin de la hauteur hors normes du Chêne pilier. Il s'agit d'un ponton de 47,5 mètres qui permet l’accès à l’arbre. C'est aussi une œuvre (de Marc Vatine) et un témoin de ses dimensions. Sur ce ponton, des intervalles d’âge (1 an, 5 ans, 10 ans, 25 ans, 50 ans, 100 ans, 150 ans, 200 ans) seront matérialisés pour prendre conscience du temps nécessaire pour atteindre ses dimensions.

La ronde du Chêne carré (Prisca Cosnier). L’installation rappelle la forme carrée de la base du tronc qui a donné son nom à ce chêne. Les 48 anneaux composent une forme qui évoque également le génome et le cycle de la forêt, un éternel recommencement, grâce au symbole de l’ellipse.

Ephémère : un clin d’œil à l’Ecosse et à la mer (Prisca Cosnier). Le Chêne Stebbing, planté à l'époque de Colbert, est supposé avoir été destiné à l'origine à la production de bois de marine. En ce temps-là, le bois de la forêt de Tronçais naviguait sur tous les océans du globe. Le mouvement dessiné par l'assemblage des douelles évoque la mer que l'arbre n'a jamais vue. Depuis, il observe le fil des investigations humaines en constante évolution ; "tout change, rien n'est stable". Un chardon est peint en mémoire au Professeur Stebbing écossais d’origine.

Regard de Tronçais (Menuiserie Kremenski) est une installation qui offre aux promeneurs la possibilité d'habiter l'arbre ponctuellement. S'intaller et laisser aller son imanigation en s'inspirant de la lecture des textes écrits sur la nature par ces deux grands auteurs. Un ensemble de douelles ponctuera également le cheminement pour infiver le promeneur à la découverte.

Ainsi, le Chêne carré, le Chêne Emile Guillaumin, le Chêne pilier, le chêne Charles Louis Philippe et le chêne Stebbing vont bénéficier d’un écrin spécialement conçu pour les valoriser. Certains de ces arbres remarquables, par leurs situations géographiques, leurs dimensions exceptionnelles et / ou leurs particularités, sont plus visités que d’autres. Ainsi, le piétinement répété des visiteurs contribue au tassement des sols qui provoque l’asphyxie des petites racines de surface et à la mise à nu du système racinaire. A la longue, cette dégradation peut devenir préjudiciable pour l’arbre.

Chaque projet dispose d’une enveloppe financière pour la conception, la réalisation et l’installation:

  • pour le site N°1 (chênes Emile Guillaumin, Charles Louis Philippe) : 16.000 € ;
  • pour le site N°2 (chêne Pilier) : 12.000 € ;
  • pour le site N°3 (chêne Carré) : 9.500 € ;
  • pour le site N°4 (chêne Stebbing) : 8.500 €.

Pour la sélection, le jury a été attentif à l’originalité, mais aussi à l’impact sur le sol et sur le système racinaire de l’arbre. La faisabilité technique ainsi que le respect des normes de sécurité pour l’accueil du public ont aussi été pris en compte.

Nous voulions trouver une manière élégante de rendre à la forêt ce que nous lui avions emprunté. L’ONF nous en a offert l’opportunité.

Thierry Poinot, responsable environnement chez Martell.

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