Suivi reptile 2022. – ©Anne-Lise Gaillard-Turc / ONF

Mise en œuvre d'un plan de gestion de la zone humide Sources de la Loire en forêt domaniale de Bonnefoi

Au mont Gerbier-de-Jonc, l’ONF contribue à la préservation des sources de la Loire.

Cette action est co-financée par la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Autorité de gestion : Région Auvergne-Rhône-Alpes

Convention attributive d'aide : numéro 22 01019401

Période de réalisation de l'opération : du 29/03/2022 au 30/06/2025

Départements : Drôme-Ardèche

Intitulé de l'opération : Mise en œuvre d'un plan de gestion de la zone humide Sources de la Loire en forêt domaniale de Bonnefoi.

Description succincte :

Au mont Gerbier-de-Jonc, l’ONF contribue à la préservation des sources de la Loire.

Le site du mont Gerbier-de-Jonc (Ardèche) est célèbre pour sa forme de pain de sucre, très caractéristique de la région, mais aussi pour son extraordinaire richesse naturelle et sauvage. Ce site accueille à sa base les sources de la Loire.

Situées en forêt domaniale de Bonnefoi sur la commune de Sainte-Eulalie, une partie des sources de la Loire font face à plusieurs enjeux de conservation. L’Office national des forêts a ainsi établi en 2019 un plan de gestion (période d’application 2020-2025) ayant pour but de conserver la biodiversité sur ce site fragile, avec le soutien de l’agence de l’eau Loire-Bretagne et du département de l’Ardèche. Depuis 2020, la mise en œuvre des actions de ce plan de gestion est principalement financée par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et le ministère de la Transition écologique.

Ce site renferme de nombreux enjeux de conservation écologique en lien avec la présence d’une mosaïque d’habitats, notamment ouverts et favorisés par le pastoralisme. Les objectifs définis dans le plan de gestion visent ainsi à conserver la fonctionnalité de cette mosaïque d’habitats naturels ainsi que les populations d’espèces patrimoniales qu’ils abritent :

  • un milieu ouvert pâturé, rare et vulnérable, riche en espèces, pauvre en éléments nutritifs (non fertilisé) : la pelouse Nardaie montagnarde acidicline ;
  • de nombreux habitats tourbeux oligotrophes (milieu pauvre en éléments minéraux nutritifs) rares et/ou menacés, pâturés de manière extensive en été, hébergeant des espèces végétales spécifiques protégées et/ou menacées : l’Orpin pubescent, la Grassette à grande fleurs, la Droséra et la Gentiane pneumonanthe ;
  • une espèce de papillon protégée, en régression, attachée aux zones humides ouvertes : l’Azuré des mouillères ;
  • un reptile menacé et vulnérable : la Vipère péliade mais aussi le Lézard des Souches et le Lézard vivipare (tous les reptiles sont protégés) ;
  • des oiseaux menacés des landes et lisières, tels que la Pie-Grièche écorcheur ;
  • un mammifère, la Loutre, espèce patrimoniale emblématique attachée aux ruisseaux de bonne qualité qui utilise la zone comme corridor écologique pour rejoindre l’autre bassin versant (Rhône-Méditerranée Corse).

En ce sens, plusieurs actions ont été mises en œuvre (ou en cours) sur la période 2020- 2023 :

  • réduire la présence du Genévrier commun par un broyage raisonné. Cette action est conduite en plusieurs phases :

2020
Diagnostic avant travaux / étude diachronique de la dynamique des fourrés de Genévrier commun sur le site
2021
Coupe expérimentale sur 0,5 ha selon différentes modalités
2022-2023
Suivi du retour de la végétation sur la zone expérimentale sur une période de 2 ans à l’aide d’un suivi de la flore (quadrats)
2023
Expérimentation du suivi de la dynamique ligneuse par drone / Rédaction d’un cahier des charges des travaux de coupe du Genévrier commun à l’échelle du site (cartographier et prioriser les secteurs d’intervention, définir les modalités de réalisation et préconisations)
2024
Réalisation des travaux de débroussaillage préconisés dans le cahier des charges / Suivi de la dynamique ligneuse sur le site par drone (si la phase d’expérimentation valide la faisabilité technique d’un tel suivi).
  • mise en place d’un dispositif de suivi pastoral adapté et réalisation du suivi pastoral annuel - année 3 ;
  • état des lieux et suivi des reptiles notamment de la population de Vipère péliade année 3 /6 ;
  • mise en œuvre du plan de gestion : coordination technique et financière, montage de projet, accompagnement des éleveurs, relations partenariales locales en appui de l’Unité territoriale, etc.

Ces actions permettront de répondre à plusieurs questions et enjeux :

  • évaluer si les travaux effectués sur le Genévrier, couplés à une activité pastorale, permet de restaurer les milieux ouverts d’intérêt communautaire favorables à la conservation d’espèces à enjeux ;
  • le dispositif de suivi pastoral mis à jour en 2023 visera à suivre, d’une part, les moyens de la gestion (suivi et pilotage des pratiques pastorales), et d’autre part, les résultats de la gestion (suivi de l’état de conservation des habitats agropastoraux) afin de constituer un outil d’aide à la décision pour l’ONF. Le bénéfice de cette action est de fournir au gestionnaire des clés de décision objectives pour orienter la gestion à l’échelle du parc pâturé. La finesse du suivi devrait également permettre de faire le rapprochement entre le niveau de pression pastorale et l’état de conservation de la Nardaie montagnarde, afin de déterminer les règles de pilotage du pâturage les plus favorables ;
  • la Vipère péliade est, comme tous les serpents, une espèce discrète à faible taux de détection qui nécessite de ce fait la mise en place de méthodes de suivi adaptées. La mise en évidence de son déclin ces dernières années à l’échelle nationale rend pertinent la mise en œuvre du protocole POP reptile 2 sur ce site, afin de participer à l’amélioration des connaissances et des tendances d’évolution des populations ;
  • dans un contexte de changement climatique, de développement touristique du Gerbier, et de fragilité des milieux remarquables présents, le plan de gestion réalisé en 2019 avec les partenaires et acteurs locaux, exploitants et propriétaires limitrophes, mais aussi en relation avec le monde de la recherche et experts de l’ONF, est le résultat de cette concertation. Aujourd’hui, il convient de poursuivre sa mise en œuvre initiée dès 2020 en tenant compte des divers enjeux : zone humide / pâturage (qualité, quantité ; période...) ; dynamique forestière/ zone humide ; zone humide/ fréquentation humaine. 

Montant total de l'investissement : 22 577 €

Participation Région : 13 546 €

Contact du maître d’ouvrage :

Office national des forêts, Agence Drôme-Ardèche
16, rue de la Pérouse - BP 919
26009 Valence Cedex

Le résumé du projet en chiffres