Le Hérisson, un acteur précieux de l'environnement

L'Office national des forêts (ONF) vous invite à découvrir le hérisson, présent notamment dans les forêts d'Île-de-France, mais aussi dans les jardins, villes, bords de routes et chemins. Ce petit mammifère se déplace beaucoup et est exposé à de grands dangers.

C’est un solitaire, nocturne et crépusculaire que l’on reconnaît tout de suite. Il fait partie de nos animaux préférés malgré sa profusion de piquants. Les clôtures ne l’impressionnent pas, il fait preuve d’une grande agilité en trottant, grimpant et escaladant de grands murs.

Parmi toute la faune de l’Hexagone, le Hérisson est reconnaissable entre mille ! Ses fameux piquants, résistants, rigides et légers, sont des poils améliorés. Un  hérisson adulte en possède entre 5 000 et 7 000, recouvrant son dos et ses flancs, ils sont absents de sa partie ventrale. Cette caractéristique est son meilleur allié !  

Face à un danger, le hérisson adopte un comportement de défense en se mettant en boule et devient ainsi beaucoup moins attaquable.

©Claude Pichard / ONF

Quel est son mode de vie ?

De novembre à fin février, le hérisson hiberne dans une cache. Il baisse sa température corporelle afin de ne pas geler. Le rythme cardiaque baisse ainsi que le rythme de la respiration : la consommation d’énergie est réduite au strict minimum.

Son nid est construit dans un lieu protégé comme les tas de feuilles, les composts, les vieilles souches d’arbres, les broussailles ou rondins et aménagé de feuilles sèches, de mousses, procurant une bonne isolation contre le froid et la pluie. Cette construction est la garantie d’une bonne hibernation et dépend de la présence de sites comme les tas de bois ou les zones de buissons ou de ronces, d’où  l’importance de préserver ces milieux en forêt et en lisières.

Le hérisson est un insectivore : coléoptères, vers de terre, petites limaces et les chenilles sont appréciés, mais aussi quelques cadavres, champignons, œufs et fruits. S’il n’a pas une excellente vue, il possède un odorat et une ouie développés permettant la localisation de ses proies.

©Coatesy / Getty image

Le biotope idéal du hérisson : la forêt

Si le hérisson présente de bonnes facultés d’adaptation en habitant les villages et les villes, il y paie un lourd tribut du fait des routes et de la pollution. En milieux urbains, très cloisonnés, pollués, pauvres en nourriture, le hérisson est bien présent mais son espérance de vie est réduite.

La structure de la forêt est favorable à son implantation particulièrement dans les clairières, les lisières et les sentiers qu’il emprunte régulièrement et où la nourriture est abondante, ce qui lui permet ainsi de limiter les grands déplacements. La conservation des bois au sol, des amas de branchages, les arbres couchés avec ou sans cavités, les tas de pierres sont autant de caches à disposition. L’absence d’utilisation de pesticides est également favorable.

Les hérissons sont ainsi mieux préservés en forêt. Ce milieu protégé, diversifié et peu pollué, représente le biotope idéal pour ces petits mamifères, loin de l’activité citadine, dangereuse pour sa survie.

©Matauw / Getty Image

Les dangers auxquels doit faire face le hérisson

Le hérisson se déplace beaucoup sur son espace de vie pour l’exploration, la recherche de nourriture et les rencontres. On le croise souvent sur les couloirs naturels comme les haies, les chemins de terre, ou les murs, contrairement aux prairies ou zones cultivées où il apparait peu.

Avec l’expansion des villes, la densification des réseaux routiers et la dégradation de son habitat, ses grands déplacements se révèlent de plus en plus dangereux. La traversée des routes est souvent mortelle. On estime que ¾ des jeunes hérissons meurent avant la première année de leur vie et que seulement 4 individus sur mille atteignent l’âge de dix ans.

Les principaux facteurs de mortalité non naturelle sont donc les accidents routiers (mortalité estimée entre 700 000 à 1 million de tués sur les routes) ainsi que les empoisonnements. Et d’autres causes comme le parasitisme dont les mouches, l’épuisement ou la faim en particulier chez les jeunes individus délaissés par la mère.

D’autres facteurs sont responsables de la mortalité des hérissons : fossés, canalisations, filets de protection des cultures ou encore les piscines représentent des pièges mortels. Les débroussailleuses, les tondeuses automatiques non arrêtées la nuit ainsi que le feu pour détruire les tas de feuilles sont également fatals.

Carte d’identité du Hérisson d’Europe

©kwasny221 / Getty Image

• Ordre : Erinaceomorpha.
• Famille : Erinaceidae.
• Genre : Erinaceus.
• Espèce : Erinaceus europaeus Linnaeus, 1758.
• Poids : 0,8-1,2 kg (adulte).
• Taille 18-31 cm plus 2-3 cm pour la queue (adulte).
Plus d’une trentaine de sous espèces dans le monde.

Comment le préserver ?

Certains gestes peuvent être adoptés pour préserver les hérissons, comme :

  • conserver des endroits abrités pour la confection du nid ;
  • ne pas utiliser de produits toxiques ;
  • éviter les causes d’accidents avec les piscines, les outils de jardinage (tondeuses, taille-haies), les filets de protection, le feu ;
  • ne pas laisser de déchets ni dans le jardin ni dans la nature : sacs plastiques ou boîtes de conserves s’avèrent de dangereux pièges.

Malgré le manque de données précises sur les populations de hérissons en France et en Ile-de-France ainsi que sur la vitesse de leur déclin, une sonnette d’alarme est tirée par divers organismes et associations pour une meilleure préservation de cette espèce.

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