Les dépressions humides arrière-dunaires sont assez rares en Aquitaine. Communes au XIXème siècle avant les grands travaux de boisements en pin maritime, elles se cantonnent aujourd’hui sur des secteurs proches de courants (petits cours d’eaux landais) ou d’anciens lits de courants. La plupart des zones basses se sont en effet comblées naturellement (saupoudrages de sable, litière), parfois rapidement par la présence des espèces ligneuses influençant la hauteur de la nappe superficielle.

Aussi, afin de restaurer ces espaces, une étude de faisabilité a été réalisée début 2016 afin de connaître sur des secteurs sans zones humides connues, les potentialités humides, en se basant sur la topographie (grâce au MNT généré par le LIDAR 2014) et le type de flore (présence de saules, joncs ou scirpes).

Les travaux d’expérimentation ont démarré en février 2016 sur la commune de Naujac-sur-mer. Le site retenu se trouve en Dune grise (habitat naturel prioritaire au sens de la Directive Habitat, interface entre dune mobile et frange forestière, propice à l’installation d’une faune et d’une flore diversifiée) et dispose d’une topographie en "cuvette", à altitude basse, particulièrement favorable à la création d’une mare.

Par ailleurs, la dynamique du cordon dunaire, et particulièrement de la dune blanche (dune mobile) autour du site était relativement stable (Versant Est de la dune végétalisé par l’Immortelle des dunes, Plateau dunaire végétalisé par le Gourbet (Oyat)), ce qui assure au site une pérennité assurée.  

De plus, la présence de plantes caractéristiques d’une zone humide a conforté le choix du site de Naujac. Les forestiers de l'ONF ont ensuite laissé la nature s'installer. Les graines qui ont permis sa végétalisation ont été apportées par le vent, les oiseaux ou d'autres animaux.

Un projet qui a du succès

Après 3 ans, l'heure est au bilan. La création de la mare a permis à de nouvelles espèces de venir s'installer, et en particulier l'Alyte accoucheur, un crapaud protégé.

Les forestiers de l'ONF viennent chaque année recenser les espèces et verifier la hauteur d'eau. Ces inventaires ont permis de noter la présence de libellules, de lézard, et même de lapins. Les résultats y sont positifs et montrent un accroissement de la biodiversé. Ce projet s'intègre dans une politique de préservation des milieux naturels.