Le reboisement de parcelles incendiées se poursuit en forêt de Sénart

En octobre 2018, un important incendie avait sévi dans la forêt de Sénart. Quelque 57 hectares de végétation partaient en fumée, faisant de ce sinistre le plus grand feu de forêt de ces dernières années en Île-de-France. Depuis l’hiver 2021-2022, l’ONF a engagé la reconstitution des parcelles sinistrées, mêlant différents itinéraires techniques. 20 000 arbres ont encore été plantés cet hiver.

Lorsqu’on interpelle les promeneurs de la forêt de Sénart, l’incendie du 18 octobre 2018 est encore dans les mémoires. D’une ampleur exceptionnelle pour la région, il avait suscité une forte émotion. Le feu s’était rapidement propagé touchant 57 hectares de végétation basse et de jeunes arbres. Il laissa derrière lui un paysage désolant.

Comme à chaque fois dans ces situations, si l’envie de reboiser les parcelles brûlées reste grande, la ligne de conduite est de ne pas se précipiter. Après une expertise réalisée sur le terrain, il faut laisser du temps car la végétation réagit différemment à la suite d'un tel épisode. Dans certaines situations et lorsque la dynamique naturelle n'est pas satisfaisante, les forestiers envisagent de replanter. C’est notamment le cas à Sénart.

Zones incendiées, un an après le sinistre (parcelles 110 et 111) - ©Guillaume Larrière

Hiver 2021-2022 : début de la reconstitution des parcelles incendiées

La reconstitution a démarré trois ans plus tard, à l’hiver 2021-2022. Effacer les traces d'un feu est un travail de longue haleine.

Ici, l’ONF a choisi différents itinéraires techniques.

De la plantation de 38 700 plants d’essences variées sur 37 ha, au maintien des secteurs boisés où les chênes ont survécu, en passant par le choix de laisser une partie en libre évolution (12 ha), c’est-à-dire que les jeunes arbres s’installent de façon naturelle, les forestiers envisagent plusieurs scénarios.

L’ONF cherche aussi à diversifier les peuplements forestiers. Alisiers, chênes pubescents, cormiers, pins laricio, poiriers, pommiers et pins maritime, autant d’espèces d’arbres qui vont aider la forêt contre le changement climatique. Une manière de donner toutes les chances à ces parcelles pour qu’elles se reboisent.

©Milena Vasconcélos / ONF

Reconstitution de la zone incendiée

Nouvelles plantations à l’hiver 2023-2024

Dès l’automne 2022, la zone a fait l’objet d’un suivi attentif. Les forestiers ont effectué un diagnostic sur les jeunes plants mis en terre. Objectif : évaluer le taux de reprise, c’est-à-dire le nombre d’arbres qui vit encore. Malheureusement seule la moitié des plants vivait à l’issue de la première saison de végétation. Les conditions météorologiques très sèches de l’été 2022, associées à une nature de sol moins favorable expliquent cette mortalité élevée.

Pour assurer la relève, l’ONF, soutenu par le mécène la Fondation L’Occitane, a engagé une nouvelle plantation de 20 000 arbres pendant l’hiver 2023-2024.

Préalablement, une analyse de sol poussée a été réalisée (présence ou non de cailloux, nappe d’eau, acidité…), puis les équipes de l'ONF ont déterminé la mise en place d’essences adaptées au terrain et plus résistantes aux évolutions des températures : pin maritime, chêne pubescent et chêne Tauzin. Cette plantation a également été précédée d'un travail du sol pour le décompacter et l’aérer. Ces travaux aident les racines des jeunes arbres à s’installer plus facilement dans la terre.

Désormais, tout sera mis en œuvre pour favoriser leur croissance dans les meilleures conditions.

©Miléna Vasconcelos / ONF

Protéger ces jeunes arbres contre la dent des chevreuils

Les jeunes plants mis en terre sont la proie de l’appétit des chevreuils.

Pour les protéger, l’ONF installe des protections, le plus souvent individuelles (tubes) ou en forme de petits placeaux (16 m2) fermés par un filet. Sur une grande partie des parcelles touchées par le feu (19 ha), il a été décidé de faire des plantations en plein protégées par des clôtures métalliques.

Ces dispositifs restent en place plusieurs années jusqu’à ce que les jeunes arbres atteignent une certaine hauteur et ne craignent plus d’être consommés par ces animaux.

 

 

Type de clôture servant à protéger les jeunes arbres plantés