Noces d'émeraude pour la Réserve de la Pointe d'Arçay

Créée le 12 janvier 1982, la réserve biologique dirigée (RBD) de la pointe d'Arçay en Vendée, célèbre ses 40 printemps cette année ! Géré par l'Office national des forêts (ONF) en collaboration avec l'Office français pour la biodiversité (OFB), ce site remarquable représente un refuge exceptionnel où s'épanouissent de nombreuses espèces de faune et de flore remarquables.

Situé en Vendée, sur la commune de la Faute-sur-Mer, le site de la Pointe d'Arçay s'étend sur près de 750 hectares dont 214 hectares sont classés en réserve biologique dirigée. Il bénéficie d'un statut de protection dès les années 50.

L’intérêt ornithologique est à l’origine de la protection du site. Imaginée avant la Seconde Guerre mondiale pour contrer un début de chasse commerciale des limicoles (petits échassiers qui vivent et se nourrissent sur les vasières) de l’estuaire du Lay, la création de la réserve de chasse de la Pointe d’Arçay interviendra  finalement en 1951. Elle est la deuxième réserve de France à être créée en façade maritime après la Réserve naturelle des Sept-Îles en Bretagne.

L’interdiction d’accès prévue pour éviter le dérangement des espèces sera par la suite déterminante pour protéger physiquement le site d’une fréquentation grandissante portée par le tourisme naissant dans la seconde moitié du XXe siècle.

Les principaux habitats en images...

Protection accrue dès 1982

La création de la réserve biologique dirigée (RBD) en 1982 a renforcé la protection en confirmant la fermeture du site au public, mesure de protection exceptionnelle sur le littoral atlantique à cette époque. L'Office national des forêts (ONF), aux côtés de l'Office national de la chasse (inclus dans l'Office français de la biodiversité OFB en 2020) a toujours eu l'ambition de protéger ce site remarquable et d'accroître son rôle de refuge pour la biodiversité.

La forêt domaniale de Longeville, d’une surface de 1 226,46 hectares, s’étire sur 16,4 km de littoral et 300 à 1 600 mètres de largeur, entre Jard-sur-Mer au nord et La Faute-sur-Mer au sud. Elle est constituée de plusieurs massifs séparés par les zones bâties. Au sein de la forêt de Longeville, la réserve biologique de la Pointe d'Arçay.

Cette réserve est un laboratoire à ciel ouvert. Les relevés et suivis que nous effectuons, en collaboration avec nos naturalistes et partenaires, confirment pleinement les remarquables richesses naturelles de ce site préservé des activités humaines. Son évolution, année après année, en fait un site unique en France.

Emmanuel PODECHARD, forestier à l'ONF.

Limiter l'impact de l'Homme sur la réserve

Dès 1982, le classement en RBD de la partie sud de la forêt domaniale de Longeville prend effet en raison de son importance pour la protection de l’avifaune migratrice et son intérêt pour l’observation scientifique. Différentes mesures sont alors menées en conséquence comme l’arrêt des plantations d’espèces exogènes dans les peuplements forestiers et des semis de pins sur les espaces de dune grise.

L’autre mesure importante fût de laisser évoluer librement la dune mobile : ne plus faire d’interventions de pose de rideaux brise-vent ou de couvertures de branchages. L’opportunité de laisser se développer sans entrave la dynamique éolienne a permis l’expression de formes géomorphologiques intéressantes pour la diversification des paysages et des espèces.

Dès les années 90, des mares forestières supplémentaires sont creusées pour favoriser la présence d'amphibiens, et l'entretien d'une prairie humide sous forme de fauchage annuel. La réserve, interdite d'accès au grand public pour préserver la naturalité du site, est accessible lors de visites guidées estivales encadrées depuis 1998 en collaboration avec l'Office de tourisme de la Faute-sur-Mer.

De 1950 à aujourd'hui : Arçay à travers le temps...

Left: ©Geoportail / ONF  –  Right: ©Geoportail / ONF

La Forêt domaniale de Longeville est dotée d’un aménagement forestier pour la période 2020-2039 (arrêté du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation du 12 août 2020).

Pour sa part, la RBD dispose d'un plan de gestion spécifique, qui est approuvé par arrêté conjoint des ministres de l'Agriculture et de l'Écologie.

Encadrés par une convention qui lie l’ONF, l’Office français de la Biodiversité (OFB), et le Conservatoire du Littoral (CDL), le suivi et la gestion de la faune dans la RBD (comme sur l'ensemble de la réserve de Chasse et de faune sauvage) sont confiés à l’OFB.

La réserve biologique dirigée d'Arçay en quelques chiffres-clés

RBD et RBI, quelles différences ?

Créées spécifiquement dans des forêts relevant du régime forestier et gérées par l’Office national des forêts, les réserves domaniales sont de deux types :

  • Les réserves biologiques dirigées (RBD) sont des espaces dans lesquels une gestion conservatoire active est menée au profit d'espèces ou d'habitats naturels rares et vulnérables, en particulier par l'entretien de milieux ouverts : landes, pelouses, tourbières, mares... Au cas par cas, les autres activités humaines (sylviculture, circulation du public, chasse...) peuvent être restreintes en fonction de leur compatibilité avec les objectifs de la réserve.
  • Les réserves biologiques intégrales (RBI) sont des espaces dans lequels la forêt est laissée à sa libre évolution. Il n'y a plus de coupes de bois, les seules interventions autorisées concernent les études, la sécurisation d'itinéraires ouverts au public, l'élimination d'espèces exotiques, la régulation des ongulés par la chasse en l'absence de prédateurs naturels. Ces réserves constituent de précieux témoins de l'évolution naturelle de la forêt.

En images... Tournée ornithologique à Arçay

Nouveau panneau d'information à destination du grand public, installé en juillet 2020 - ©ONF

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