Les étangs de montagne des Camporells sont étudiés pour préserver leur qualité
Cette étude a pour objet de comprendre l'ensemble des fonctionnalités de l'écosystème lacustre et proposer en déclinaison des actions de gestion destinées à conserver la valeur du site, en terme de biodiversité et de qualité de l'eau.
Financée par l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée Corse dans le cadre de ses initiatives biodiversité et le Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, elle associe plusieurs autres partenaires techniques : la Fédération des Pyrénées-Orientales pour la pêche et pour la protection des milieux aquatiques (FDPPMA 66) le laboratoire GEODE du CNRS, le Conservatoire botanique, le laboratoire d'hydrobiologie de la Dreal.
De nombreuses compétences réunies pour des investigations poussées
Sur la vingtaine d'étangs présents sur le site des Camporells, trois ont fait l'objet d'investigations plus approfondies : l'étang du Refuge, l'étang Gros et l'étang du Canard.
Le bureau d'études ONF Centre Occitanie Pyrénées-Orientales, avait pour mission d'étudier la fréquentation du site, de modéliser les écoulements de surfaces, de faire un inventaire des insectes et un diagnostic de la végétation amphibie des lacs.
La Fédération de pêche a réalisé la bathymétrie (mesures des profondeurs) et les analyses physico-chimiques des étangs, ainsi qu'une typologie des habitats présents sur les rives.
Le laboratoire GEODE du CNRS a positionné une chaine de thermistors pour contrôler la variation de la température de l'eau à différentes profondeurs. Il a également réalisé un Indice Biologique Lacustre sur l'étang Gros afin d'apprécier la valeur écologique du site et effectué des prélèvements de sédiments en vue de reconstituer l'histoire des étangs. Une étude éco-historique portant sur la fréquentation pastorale et l'empoissonnement est également en cours de réalisation.
Des résultats intéressants à compléter !
Les mesures physico-chimiques montrent une bonne qualité de ces milieux. Le site est riche en espèces animales et végétales inféodées aux milieux lacustres montagnards et à leurs abords, mais il s'avère également fragile car la pression touristique est forte avec une fréquentation estivale importante qui a pour conséquence la présence ponctuelle de pollutions organiques.
En 2019, mesures et investigations se poursuivent pour compléter ces premiers résultats déjà très prometteurs, avec un inventaire des coléoptères saproxyliques, un séquençage génétique (ADN environnemental) sur des échantillons d'eau, permettant d'évaluer la biodiversité globale (vision plus complète de la diversité présente), des analyses génétiques sur la végétation amphibie (Isoétes lacustris, Isoètes echinospora et Subularia aquatica), et la cartographie des habitats aquatiques.
L'étude de fréquentation du site est poursuivie avec balise GPS à disposition, fiche enquête, pièges photographiques.
L'analyse globale des fonctionnalités permet de cerner l'ensemble des paramètres régissant le fonctionnement d'un complexe de milieux pour en dégager des tendances d'évolution et des mesures de gestion adaptées.
Le projet développé aux Camporells servira d'exemple pour transposer ce type d'approche à d'autres secteurs, notamment pyrénéens.