Inflation, Ukraine, ventes en hausse… Un marché du bois à flux tendu
L’économie française a besoin de bois. "L’industrie nationale porte la demande, autant en bois façonnés qu’en bois sur pied. Nous avons eu de bonnes conditions d’exploitation liées à la météo et très peu d’invendus", explique Aymeric Albert, chef du département commercial bois à l’ONF.
Autrement dit, les scieries tournent à plein régime ; le secteur de la construction demande feuillus et résineux ; la consommation en bois énergie explose ; peu chère, cette dernière renforce sa position d’alternative face au gaz et au pétrole dont les prix atteignent des records. Pour en savoir plus, lisez la lettre de conjoncture n°9 de l'ONF !
À l’international, les prix du bois sont fluctuants mais demeurent élevés. C’est le cas, par exemple, aux États-Unis et en Allemagne, deux marchés moteurs. Sans oublier l’Asie qui importe chênes, hêtres et frênes européens, plus encore depuis l’interdiction totale du gouvernement russe d’exporter ses grumes (janvier 2022).
Ukraine et inflation, deux nouveaux bouleversements
"Les carnets de commandes sont pleins jusqu’en septembre, mais la filière forêt-bois s’inquiète pour ces prochaines années", tempère Benoît Généré, chargé de mission marché bois à l’ONF. En effet, cet expert évoque l’inflation sur les produits à la consommation de 5,8 % en juin en France selon l’INSEE, contre 8,6 % en moyenne au sein de l’Union européenne, 8,6 % aux États-Unis et 79 % en Turquie. Du jamais vu depuis 37 ans !
La guerre en Ukraine restructure le marché européen du bois. "Les bois et sciages russes n’alimentent plus l’Union européenne et la filière forêt-bois ukrainienne, traditionnellement une importante productrice de palettes, est très affectée. Les acheteurs internationaux se réorientent vers d’autres marchés pour se fournir, notamment en France", continue Benoît Généré.
Conséquences du conflit ? À court terme, les entreprises françaises du bois sont plus sollicitées pour compenser l’arrêt des usines en Europe de l’Est. À plus long terme, plane l’inquiétude d’une production insuffisante en sciage, une hausse des prix, des retards sur les chantiers et d’autres pénuries.
Soutenir la filière bois française : 2 actions fortes de l’ONF
- À la demande de l’État, l’ONF oeuvre au développement des contrats d’approvisionnement. 55 % des bois issus des forêts domaniales seront vendus en contrats fin 2022 (toutes essences confondues). Ces contrats assurent un approvisionnement annuel en bois défini à l’avance, gage de visibilité pour les entreprises françaises face aux marchés fluctuants.
- Face à la hausse des prix du pétrole, l’ONF accompagne les entreprises de travaux forestiers partenaires. "De janvier à juin 2022, nous avons augmenté le prix des prestations pour absorber en partie ces hausses : +6 % pour l’exploitation manuelle (bûcheronnage) et +12 % pour les travaux mécanisés", explique Aymeric Albert.
Dans cette lettre, vous apprendrez aussi que le bois d’oeuvre demeure très demandé : sciages, charpentes, parquets... Le secteur de la construction, toujours dynamique, se heurte cependant à des délais rallongés et des difficultés d’approvisionnement.
De mai 2021 à avril 2022, l’exportation de tonneaux croît : +24 % dans le monde, selon les douanes. Tonneaux, bois d'industrie et palette, bois énergie... Rendez-vous dans la rubrique "Zoom sur les grandes filières" pour en savoir plus.
Enfin, lisez en page 4 notre focus sur le label "Transformation U.E.", qui oblige les entreprises adhérentes à transformer le chêne ou à s’assurer de sa transformation au sein de l’Union européenne (U.E.).
Une fois par an, comme pour tous les dispositifs de ce type, des cabinets d’audit vérifient le respect des engagements sur la base de documents comptables fournis par l’entreprise
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