Saint-Béat se protège des chutes de pierres

La commune de Saint-Béat-Lez en Haute-Garonne (31), située en pied de falaise, a fait appel à l’ONF pour entretenir les nombreux ouvrages protégeant les habitations des chutes de blocs. Un chantier spectaculaire réalisé par les ouvriers de l’agence travaux et le service de restauration des terrains en montagne (RTM) de l’ONF.

Le cœur du village de Saint-Béat se situe dans un resserrement rocheux traversé par la Garonne. Les habitations implantées au pied de la falaise sont vulnérables en cas de chute de blocs. Plusieurs évènements ont déjà provoqué des dommages et des victimes, notamment dans la partie du village implantée en rive gauche de la Garonne.

De nombreux dispositifs de protection du village ont été installés en 1992 et 1997 :

  • Des ouvrages actifs (clouage, emmaillotage, câblage…) pour réduire la probabilité de rupture d’instabilités;
  • Des ouvrages passifs (filets pare-blocs, déflecteurs…) pour réduire la propagation jusqu’aux habitations.

Ces dispositifs anciens n’avaient pas été entretenus ces vingt dernières années, faute de moyens de la commune qui en a la responsabilité. Une végétation importante les avait recouverts compromettant leur bon fonctionnement et rendant impossible la vérification de leur état.

L’urgence était de faire un état des lieux des ouvrages

La commune de Saint-Béat-Lez, maître d’ouvrage de ces dispositifs, a fait appel à l’ONF pour réaliser les travaux nécessaires à l’expertise de leur état et de leur efficacité, afin d’assurer la protection des habitations menacées par d’éventuels effondrements de la falaise.

Plusieurs travaux ont été réalisés en 2023 :

  • Réouverture et sécurisation des accès aux dispositifs
  • Gestion de la végétation aux abords immédiats des ouvrages : enlèvement de la végétation dans et autour des ouvrages, broyage des rémanents et enlèvement des éléments végétaux pouvant causer des dégâts aux ouvrages.

Le village de Saint Béat est particulièrement exposé aux chutes de blocs rocheux. Nous accompagnons et conseillons depuis très longtemps la commune sur la gestion du risque et sur l’entretien de ses dispositifs de protection. Saint Béat dispose d’un parc très important, avec 90 ouvrages de protection contre les chutes de blocs, répartis sur les 2 rives de la Garonne

Yannick Mauranne, responsable territorial Restauration des terrains de montagne

Un chantier contraint

La zone de travaux, encaissée dans un verrou rocheux en surplomb du village, a contraint l’Agence travaux et le service RTM à imaginer des mesures afin de limiter les nuisances, principalement sonores, pour la population. Une réunion préalable d’information publique a été organisée le 15 septembre 2023.

La période d’intervention a été choisie pour générer un minimum de gêne. Par exemple, l’utilisation des engins les plus bruyants a été réduite et concentrée sur les milieux et fins de matinées. Le chantier a été totalement interrompu pendant les vacances scolaires de la Toussaint.

Pour préserver la quiétude des populations de gypaètes barbus, les opérations d’héliportages ont été réalisées en dehors des périodes de nidification, en lien avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) locale.

D’importants moyens déployés

Un important dispositif a été mis en place pour réaliser ces travaux dans des conditions d’accès parfois très difficiles. Le gros matériel -tronçonneuses, débroussailleuses, cuves de carburant, treuils et surtout les 2 broyeurs thermiques sur roues-, a dû être héliporté dans le versant.

L’accès à pied s’est fait en traversant parfois des maisons et des jardins privés. Au vu de la verticalité des lieux, l’accès au secteur nord de la zone traitée s’est fait, avec l’accord des propriétaires, via le grenier du 3ème étage d’une maison donnant à l’arrière sur une série d’escaliers et de terrasses étagées jusqu’au pied de la falaise. 

Des travaux de sécurisation préalables ont dû être réalisés : équipements de cordes et mains courantes, création de plates-formes pour l’héliportage des broyeurs.

Six à huit ouvriers spécialisés RTM et grimpeurs-élagueurs ont été mobilisés pendant plus d’un mois.

Les travaux démarrés le 9 octobre 2023, se sont achevés le 24 novembre de la même année.

Ce chantier important a nécessité des moyens financiers en conséquence

La commune a pu engager ces travaux grâce au soutien de l’Etat et de la Préfecture avec une enveloppe Fonds vert de 92 500 euros. Cette aide intervient dans le cadre du programme de transition écologique développé par le gouvernement.