En octobre, l’ONF ramasse les fruits des chênes qui servent à renouveler les forêts
Si les enfants s’en remplissent les poches et les sangliers en raffolent, les glands du chêne demeurent avant tout des fruits très recherchés par les forestiers.
En Île-de-France, comme sur le territoire national, ils organisent leurs ramassages dans des parcelles classées et réputées pour la qualité de leurs chênes, due en partie aux conditions climatiques et pédologiques. L'héritage génétique de ces chênes de qualité se retrouvera naturellement dans les fruits.
En Île-de-France, six forêts domaniales ont le privilège d’en faire partie : Fontainebleau, Dourdan, Saint-Germain, Villefermoy, Marly et Sourdun.
Ces massifs ne sont jamais parcourus entièrement car les ramassages réalisés au sol ne concernent que quelques parcelles « classées », reconnues pour la qualité des arbres et la pureté de l’espèce.
A Fontainebleau, par exemple, seuls 120 ha sur les 22 000 ha du massif sont sélectionnés.
Une récolte très contrôlée
La sélection des parcelles de chênes est très encadrée. Elle fait l’objet d’une validation de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) qui dépend notamment du ministère de l’Agriculture.
Un récolte primordiale pour assurer le renouvellement de la forêt de demain
de glands récoltés
de plants de chênes
soit environ 1 800 terrains de football !
Récolte manuelle et traçabilité
Chaque année, c’est une véritable course contre-la-montre qui démarre en octobre. La récolte des glands débute toujours assez tôt en saison avant que les fruits ne germent et les rendent impropres au semis.
Au plus près du terrain, cette opération mobilise plusieurs équipes d’ouvriers forestiers et de prestataires de l’ONF. Equipés de seaux, les ramasseurs ratissent le sol des sous-bois à la recherche des graines de chênes sessiles et de chênes pubescents dont l’adaptation au changement climatique semble meilleure.
De grands sacs de 30 litres sont remplis, scellés puis identifiés par des numéros qui serviront à certifier leur provenance exacte. Cette traçabilité permettra ensuite aux forestiers de choisir les futurs plants en fonction de leur territoire d’origine. La réglementation en France n’autorise pas de les utiliser au-delà.
Pour assurer la forêt de demain, l'ONF ramasse aussi des graines d'autres essences :
En complément des glands, l’ONF ramasse des graines de feuillus précieux issus d’arbres recensés par l’ONF répartis dans les massifs publics franciliens : Alisier, Cormier, Érable Champêtre, Pommier, Poirier…
En Ile-de-France, la forêt domaniale de Dourdan est notamment connue pour ses vergers à graines où les forestiers récoltent des graines de pommiers.
En 2021, la récolte a été très faible à cause d’une mauvaise saison pour la fructification liée à un printemps très pluvieux.
Des graines pour la forêt de demain
Une fois les ramassages terminés, l’ONF expédie la majorité des sacs à la sècherie de la Joux dans le Jura. Les glands triés font l’objet d’un examen précis. Un traitement particulier leur est réservé pour qu’ils poussent dans des conditions optimales. Seuls les meilleurs seront gardés et seront stockés en chambre froide jusqu’au printemps.
Identifiés selon leur région de provenance, ces lots de semences seront revendus à des pépiniéristes privés ou expédiés à la pépinière ONF des Essarts située dans la forêt domaniale d’Eawy (Seine-Maritime).
D’ici deux à trois ans, lorsqu’ils atteindront une trentaine de centimètres, ils serviront en grande partie à replanter les forêts publiques. Ils aideront à reconstituer les forêts impactées par le changement climatique.
Ces récoltes sont d’autant plus importantes dans un contexte de renouvellement des forêts et de leur accompagnement face au changement climatique