Sous le manteau neigeux... ils veillent

La neige est souvent synonyme d'hiver, de ski, de snowboard, de luge... Mais saviez-vous que pour profiter au mieux de ces instants, des forestiers de l’Office national des forêts (ONF) bravent chaque hiver le froid et étudient le manteau neigeux pour percer ses mystères et alerter en cas de danger ? Suivons l’équipe de Pierre Elhorry, forestier en vallée d’Ossau dans les Pyrénées-Atlantiques...

Sur la route départementale 934, direction col du Pourtalet, dans les Pyrénées-Atlantiques, les forestiers de l’Office national des forêts (ONF) interviennent depuis 2012, pour noter la qualité de la neige et en déduire un niveau de risque d’avalanche. Un diagnostic hebdomadaire du manteau neigeux est réalisé tout le long de la saison hivernale, en complément de l’observation de 12 couloirs d’avalanches.

Ces opérations permettent d’améliorer la sécurité de cette route transfrontalière France/Espagne. Le Conseil départemental dispose ainsi de données objectives pour étayer ses décisions de restriction de circulation ou de déclenchement artificiel d’avalanches pour limiter les risques. Les données sont intégrées par Météo France pour la rédaction de son bulletin d’estimation des risques d’avalanches quotidien.

Cette opération est financée par le Conseil départemental. Mais comment s’y prend on pour évaluer le manteau neigeux ? Réponses en images ci-dessous...

En quête d’indices sur la qualité de la neige...

De la Restauration des terrains de montagne (RTM)

C'est un travail de fond ! 111 couloirs d’avalanche répartis sur 13 communes sont suivis dans les Pyrénées-Atlantiques dans le cadre de l’enquête permanente sur les avalanches. Ils sont suivis depuis 1971 par onze correspondants observateurs de l’ONF dans le cadre de la mission d’intérêt général de la Restauration de terrain de Montagne (RTM).

Chaque couloir dispose ainsi d’une fiche d’identité. Le couloir d’avalanche est observé pour permettre le rapprochement avec les données météo et établir, en cas d’avalanche constatée si le seuil d’alerte est atteint ou non. Une enquête est menée après des chutes de neige significatives ou un épisode de pluie ou de redoux qui pourrait charger en humidité le manteau neigeux.

Les données ainsi collectées permettent d’évaluer les risques dans les documents d’urbanisme, choisir les emplacements les plus pertinents pour les équipements de protection, et même pour alimenter la recherche fondamentale comme l’évolution des couloirs d’avalanche suite au changement climatique.

Il est presque impossible d’effacer totalement le risque d’avalanche, l’objectif est d’intervenir pour limiter le stock de neige et donc l’importance des masses de neiges qui pourraient se mettre en mouvement

Gaëtan Viprey, technicien RTM pour les Pyrénées Atlantiques à l'ONF.

N’oublie pas ta casquette !

Les principes de la Restauration des Terrains de Montagne (RTM) sont guidés par la mise en place de parades dites actives et non passives. Cela signifie que le but des interventions est d’empêcher l’occurrence du phénomène.

Malgré les multiples parades actives envisageables, le service de la RTM peut être amené à proposer la création d’ouvrages d’art. Vous avez sûrement déjà remarqué ces constructions en bord de montagne. Ce ne sont pas des tunnels mais des "casquettes" qui protègent la route qui passe sous un couloir d’avalanche.

La casquette placée aux endroits stratégiques évite l’intervention lourde de déblayage de la route. - ©Gaëtan Viprey /ONF

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