La forêt en hiver : rencontre avec 11 oiseaux

En hiver, l’absence des feuilles, la disparition des insectes, le froid, la faible lumière, la présence des prédateurs eux-mêmes discrets engendrent la méfiance chez les oiseaux ! La plupart sont alors difficiles à observer mais au détour d’un sentier d’une des forêts domaniales franciliennes, vous pourrez croiser certains d’entre eux passant furtivement de branche en branche ou grattant le sol pour se nourrir et parfois se déplaçant en bande.

En hiver, les migrateurs ont délaissé notre région pour des contrées plus chaudes et les oiseaux vivant dans les forêts franciliennes se font très discrets. Finie la saison des amours, et les jeunes de l'année ont pris leur envol à la fin de l'été…

Ici, chaque paysage forestier a ses adeptes : les jeunes taillis sont fréquentés par les fauvettes, rossignols, accenteurs, les futaies claires par le pipit ou le rougequeue, les vieux bois au cœur des forêts par le rougegorge, la grive musicienne, les pics et les lisières par les tourterelles, linottes, bouvreuils et bien d’autres… Certains d’entre eux aiment les parcs et espaces verts environnants et iront fréquenter les mangeoires dans nos jardins. Découvrez dans les fiches ci-dessous 11 espèces typiques des forêts d'Île-de-France.

Quelques espèces que vous pourrez rencontrer

Les effectifs d’oiseaux et le nombre d’espèces se révèlent plutôt stables dans les milieux forestiers malgré des disparités importantes en fonction des espèces. Une centaine d'espèces d'oiseaux nichent régulièrement en forêt, soit près du tiers des plus de 300 qui se reproduisent en France métropolitaine. Une dizaine d'autres espèces fréquentent les forêts au cours de leurs migrations.

Les oiseaux sont très importants pour l’écosystème forestier : les espèces frugivores (qui se nourrissent de fruits) comme la grive musicienne, le merle, le geai disséminent les graines des arbres. Elles permettent ainsi le renouvellement des peuplements forestiers. Les espèces insectivores comme les mésanges, fauvettes ou pouillots... permettent de réguler les populations d’insectes, notamment celles de ravageurs, et ainsi de protéger la forêt.

La présence de divers stades forestiers permet de maintenir des espèces aviaires aux exigences variées. Plusieurs actions sont mises en place à l'ONF pour les protéger : 

  • la présence d’essences particulières ou rares,
  • le maintien d’arbres creux, morts sur pied ou au sol,
  • le maintien des branchages au sol,
  • la limitation des travaux forestiers pendant la saison de nidification,
  • ou encore la connaissance des lieux de nidification des espèces sensibles ainsi que leur préservation.

Les populations d’oiseaux suivis par un outil collaboratif : le STOC.

Le bilan de trente années de comptage des oiseaux en France publié par le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et l’Office français de la biodiversité (OFB), fait état d’une "hécatombe urbaine et agricole".

En effet, le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) montre une disparition inquiétante des oiseaux spécialisés des milieux agricoles et urbains, moindre pour les oiseaux forestiers et une augmentation des espèces généralistes, sur le territoire et en Ile-de-France.

Ce bilan pour les oiseaux forestiers est dû notamment à la progression globale de la surface forestière en France liée à la déprise agricole et à l’évolution des pratiques de gestion forestière qui ont permis de favoriser les insectes et donc les oiseaux.

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