En forêt d’Orléans, les ouvriers de l’ONF façonnent la forêt du XXIIe siècle
Forêt domaniale d’Orléans (Loiret) – Tandis que le printemps touche à sa fin, une activité intense bat son plein dans les sous-bois. Les ouvriers de ONF s’affairent à dégager les jeunes semis et plants envahis par une végétation concurrente dopée par les pluies printanières. Une mission essentielle : donner aux chênes de demain toutes les chances de pousser dans les meilleures conditions.
Sous les futaies du massif d’Ingrannes (45), les ouvriers forestiers comme Andréas, travaillent la végétation. Avec pour outils, leur connaissance des arbres et des débroussailleuses, ils sélectionnent, protègent et accompagnent les arbres qui façonneront le paysage forestier pour les décennies à venir.
Une compétition végétale féroce
Après un ensemencement naturel réussi, jusqu’à 100 000 jeunes chênes peuvent cohabiter sur un hectare. Mais cette abondance cache une réalité : une rude compétition pour la lumière, l’eau et l’espace. Sans intervention humaine, de nombreux semis risquent d’être étouffés par des essences plus rapides comme le charme, le bouleau ou encore la fougère.
C’est là tout l’enjeu des missions d’Andréas. Il doit « dégager » ces jeunes pousses, tout en maintenant un équilibre subtil : conserver une certaine végétation pour protéger les jeunes arbres contre les attaques du gibier et favoriser leur croissance en hauteur.
Préparer un écosystème résilient
Au-delà de la seule croissance des arbres, ces interventions sylvicoles ont un impact fort sur la biodiversité. En créant des clairières temporaires et en aménageant des cloisonnements sylvicoles – ces petites bandes broyées dans la végétation –, les ouvriers facilitent non seulement leur progression, mais offrent également des refuges à de nombreuses espèces animales et végétales. Ils veillent également à conserver les espèces les moins représentées, tels les fruitiers (merisiers, cormier, alisier, sourbier).
Un investissement pour demain
L’enjeu est clair : faire émerger une forêt mélangée, résistante, capable de capter du CO₂, d’abriter la faune, de stabiliser les sols, mais aussi de fournir un bois de qualité pour des usages durables, comme la construction. Ce travail minutieux, répété année après année, trace les premières lignes d’un paysage forestier que les générations futures découvriront à sa maturité… au 22ème siècle.