Les mares en forêt : des trésors de biodiversité à protéger

Dans le cadre du plan de gestion des mares et des actions pour le ruisseau, des prospections sont réalisées en forêt de Retz. Ce projet a commencé en 2023 et s'étend jusqu'en 2024. Suivez l'aventure des mares de la forêt de Retz à travers cet article !

Début 2023 : des objectifs définis

Pour mener à bien ce travail, plusieurs objectifs ont été définis : 

  • réaliser un diagnostic de la richesse écologique (habitats naturels, espèces patrimoniales de flore, odonates et amphibiens) de 70 mares et évaluer leur stade d’évolution ;
  • établir un plan de gestion sur un pas de temps de 10 ans, permettant de programmer des travaux de restauration écologique, des travaux d'entretien écologique et une éventuelle adaptation des travaux sylvicoles et coupes de bois programmés au voisinage de ces mares ;
  • sensibiliser aux enjeux écologiques liés à l'eau ;
  • reconduire le ruisseau temporaire dans son lit naturel, afin qu'il reste humide plus longtemps, en faveur de plantes (Osmonde royale) et d’amphibiens menacés.

Un plan de gestion des mares de la forêt sera rédigé et comprendra la restauration des mares (curage pour enlever la matière organique) ou la création de nouvelles mares (plus rare) pour permettre un réseau de mares utile à la reproduction des amphibiens (la trame bleue est très importante et la forêt est un milieu plus riche qu’il n’y paraît pour les amphibiens qui sont des animaux protégés et menacés).

En parallèle, le Conservatoire d’espace naturel et le Conservatoire botanique national de Bailleul dressent des inventaires sur les amphibiens, les libellules et les plantes.

Fin 2023 : début des inventaires sur la flore des mares

Dans le cadre du plan de gestion des mares de la forêt de Retz, nouvellement labellisée Forêt d’Exception®, ont eu lieu des inventaires sur la flore. Ce suivi a été réalisé par le Conservatoire botanique de Bailleul sur 70 mares. 

Le Conservatoire botanique de Bailleul s’est intéressé aux plantes qui poussent à proximité des mares, c’est ce qui définit en quelque sorte « l’écosystème en place ». Une liste des plantes patrimoniales (c’est-à-dire celles qui sont rares voire menacées) a été dressée. Il en ressort que 55% des 70 anciennes mares contiennent des plantes patrimoniales de milieux aquatiques ou terrestres.

Les mares sont un écosystème fragile. Elles se retrouvent parfois ensevelies sous de la matière organique végétale (les feuilles par ex.). C’est pourquoi, il est primordial de les entretenir et parfois même de les restaurer car la végétation concurrente, beaucoup trop présente, étouffe ces zones humides et empêche la flore de s’y développer.

Quelques exemples de la flore inventoriée

Glyceria striata, une espèce exotique envahissante

La Glycérie striée est une graminée originaire d’Amérique du Nord. Elle aurait été introduite en Europe par les semences céréalières et le fourrage des chevaux venus d’Amérique du Nord. La plante prospère aujourd’hui dans les forêts du Nord-ouest et colonise tout un panel de milieux humides, menaçant alors la flore indigène.

Les mares sont essentielles pour la biodiversité

Les milieux aquatiques d’eau douce sont cruciaux pour la survie d’un nombre important d’espèces végétales et animales. Les écosystèmes d’eau stagnante, dont font partie les mares, sont considérés comme des biomes aquatiques (vaste communauté d'organismes vivants). Ces biomes aquatiques se répartissent en :

  • biomes dulcicoles : étendues d'eau douce
  • biomes marins : étendues d'eau salée

Longtemps utilisés comme source d’eau pour diverses activités humaines (agriculture, abreuvage des animaux, activités sanitaires, chasse et pêche, etc.), les mares ont été délaissées au profit des systèmes de distribution d’eau courante. Depuis quelques décennies, l’entretien de ces milieux est redevenu une priorité à la suite de la prise de conscience de leur importance pour la biodiversité qu’ils abritent. Bien qu’étant en majorité artificiels, ce sont des écosystèmes fragiles et éphémères. D'eux dépendent un grand nombre d’espèces rares et aujourd’hui protégées. La restauration des mares est donc primordiale pour la survie et la protection de ces espèces.

Rendez-vous en 2024 pour suivre l'épopée des mares

Au printemps 2024, les amphibiens et les odonates (libellules, demoiselles) seront à leur tour inventoriés par le Conservatoire d’espace naturel des Hauts-de-France. En fonction des besoins de ces différentes espèces, des curages partiels et des reprofilages partiels des berges seront préparés pour être réalisés à la bonne saison pendant plusieurs années.

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