Projet REFER : identifier les essences d’arbres de demain pour préserver la forêt et pérenniser l’excellence de la filière-bois

Dépérissements, sécheresses, maladies dues aux ravageurs… De nombreuses essences des forêts françaises ne parviendront plus à s’adapter. Pour pallier ces bouleversements climatiques, des plantations expérimentales, baptisées « îlots d’avenir » ont été réalisées récemment par le département Recherche Développement Innovation de l’ONF. En parallèle, d’autres projets se concentrent sur des plantations déjà existantes, réalisées il y a plusieurs dizaines d’années. C’est le cas du projet REFER.

L’objectif

Trouver des essences résilientes face au changement climatique pour aider à la préservation des forêts françaises tout en permettant une production de bois de qualité. Comment ? En inventoriant des peuplements et dispositifs expérimentaux plantés il y a plusieurs dizaines voire centaines d’années, pour repérer les essences les plus prometteuses, aussi bien sur leur capacité d’adaptation que sur la qualité de leur bois. Des données précieuses qui vont désormais être collectées afin d’être exploitées.

Précisons ici qu’un bois de qualité est un bois qui répond à la demande des industriels, capable de servir à des usages multiples. On observera que pour la plupart des usages courants, les résineux sont les essences les plus prisées car ce sont celles qui répondent le mieux à ces critères de qualité.

des bois de qualité sont des arbres droits, sans grosses branches et dont la structure est relativement résistante.

Xavier Bartet, adjoint à la cheffe du département RDI

Les partenaires du projet REFER

Participants :

  • Institut FCBA (Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement)
    INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement)
    ONF (Office national des forêts)
    CNPF (Centre national de la propriété forestière) 


Financeurs :

  • France Bois Forêt (FBF)
  • Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA)

Un protocole commun

Pour partir à la recherche de ces essences dites « d’intérêt », les acteurs du réseau ont mis en place un protocole commun afin de s’accorder sur les peuplements à inventorier et le type d’espèces à dénicher. Ainsi, une liste priorisée de 19 essences d’intérêt a été établie, chacune d’entre elles ayant été choisie selon les données existantes grâce à l’outil ClimEssences. Une liste dressée selon une trentaine de critères, comme la résistance à la sécheresse ou la qualité du bois .

Ainsi, on peut retrouver sur cette liste des essences comme le sapin de Bornmüller, le calocèdre, le pin parasol ou encore le séquoia toujours vert. A nouveau, les résineux s’illustrent comme essence d’intérêt en raison de leurs nombreux atouts. Ils possèdent en effet une croissance très rapide et il semblerait que, de manière générale, leur résistance à la sécheresse soit plus grande que celle de la majorité des essences feuillues testées par le passé.

On compte néanmoins parmi les feuillus certaines essences elles aussi porteuses d’avenir comme le chêne chevelu et le tilleul à grandes feuilles.

Des diagnostics terrains

De février à décembre2022, les différents partenaires ont réalisé des diagnostics terrains sur une série de parcelles pour en mesurer la qualité des boisements : densité, circonférence, hauteur …  

Un travail de titan, mais nécessaire à réaliser selon Xavier Bartet, adjoint à la cheffe du département RDI : "Grâce aux données que nous avons récoltées dans le cadre de REFER, nous prévoyons d’améliorer la connaissance sur les essences que nous introduisons dans les îlots d’avenir. Les plantations étudiées sont âgées de plusieurs dizaines d’années et permettent donc d’avoir beaucoup de recul. Nous pouvons nous appuyer dessus pour identifier les essences qui tirent leur épingle du jeu face aux changements climatiques et mettre en évidence le résultat en matière de production. L’idée serait de constituer des peuplements porte-graines en récoltant les semences pour peu que ces peuplements répondent à certaines exigences et en les plantant d’abord à petite échelle, puis sur des surfaces plus importantes. Tout ceci n’est que le début." 

Une fois ces données mises en commun, traitées et classées, les partenaires seront en mesure d’établir un bilan de l’état des dispositifs et peuplements existants.

Un défi qu’ils ont choisi de relever d’ici 2023. Au programme : finalisation des inventaires sur les sites où sont présentes les 19 essences REFER, analyses de leur qualité, de leurs comportements et de leurs caractéristiques de croissance puis rédaction du rapport final.

Dans la tête des partenaires impliqués dans ce projet, il y a l’espoir d’une suite avec une partie d’analyse des caractéristiques techniques du bois issu de ces essences pour étudier leurs usages futurs.