Tour d'horizon en région
Auvergne-Rhône-Alpes
En Auvergne-Rhône-Alpes, les forêts domaniales ont été particulièrement touchées par les effets du changement climatique, en particulier dans les pessières (forêts d'épicéa) de l'Ain, de Savoie et de Haute-Savoie touchées par le scolyte. Le volume de bois dépérissant (sec) dans la récolte globale, toutes essences confondues, est passé de 11% en 2017 à 37% en 2024. La situation est néanmoins contrastée selon les essences et les territoires, d’après le bilan de la santé des forêts 2024 produit par un pôle d’observateurs piloté par la DRAAF (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) Auvergne-Rhône-Alpes :
- Les épicéas continuent de subir les dommages liés aux attaques d’insectes (scolytes). Dans les départements de l’Ain, de la Savoie et de la Haute-Savoie, des cellules de crise ont été activées au vu de l’intensité des dommages.
- Les pins sylvestres ont continué à connaître des dépérissements jusqu’à mi-2024, notamment en Haute-Loire et dans le Puy-de-Dôme. Le phénomène s’est ensuite stabilisé.
- Les sapins de la Drôme et du Massif central continuent à connaître des mortalités importantes. En revanche, dans les Alpes et dans l’Ain, les dommages sont en diminution.
- Les dépérissements ont continué de s’étendre pour le douglas, notamment dans le Massif central.
- Sur les feuillus, les chênaies malmenées par les sécheresses de la période de 2018 à 2020 continuent à se dégrader, notamment dans l’Allier et dans l’Ain.
- Le châtaignier subit de forts dépérissements, principalement en Ardèche.
Depuis 2020, 1360 hectares ont ainsi été restaurés en forêt domaniale grâce aux programmes de l’État (France Relance, France 2030, France Nation Verte). Ces travaux ont consisté à replanter sur des parcelles sinistrées, à diversifier les essences en place et à enrichir les peuplements naturels en essences complémentaires.
🌱 1360 ha restaurés dans 125 forêts domaniales
🌳 une centaine d'essences plantées et près de 300 provenances
🌾 760 000 plants mis en terre
En Ardèche, la commune de Vagnas adapte ses espaces naturels au changement climatique
Deux grands chantiers ont été lancés en 2023 par la commune de Vagnas pour rendre son territoire plus résilient face au changement climatique : plantation d'essences diversifiées et transformation d'une friche agricole en îlot de fraîcheur pour zone urbaine.
Lire l'article (2024)
"Un jeune, un arbre" : retour sur les premières plantations par des collégiens en Auvergne-Rhône-Alpes
Le programme "Un jeune, un arbre" initié par le président de la République vise à ce que chaque collégien puisse planter un arbre et contribuer ainsi au renouvellement de la forêt française touchée par le changement climatique. Focus sur quelques opérations :
- en Ardèche, en Isère et dans l'Ain (2024)
- à Villard-de-Lans (2024)
Point sur les dépérissements de chêne dans l'Allier
Des sécheresses hors normes se cumulent depuis 2018 et il est impossible de savoir quand ce phénomène prendra fin. Pour les forestiers, cela veut dire qu’il faut intégrer cette évolution dans la gestion. De nouvelles orientations sylvicoles sont en cours en s’appuyant sur l’observation et les résultats des recherches scientifiques qui arrivent au fil de l’eau.
Lire le rapport (2024)
En Savoie, face à la chalarose du frêne, planter et diversifier en forêt de Sainte-Hélène-sur-Isère
La chalarose, un champignon qui affecte le frêne, fait des ravages. Grâce au plan France Relance, le renouvellement de la forêt prend forme avec des plantations d'essences mieux adaptées au changement climatique.
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Dans le Puy-de-Dôme, pour assurer l'avenir de la forêt de Balaty, l'ONF replante et diversifie les essences
Les feuillus vieillissants et les résineux, touchés par des pathogènes en forêt domaniale de Balaty, sont fragilisés. L'ONF replante en faisant le pari de la diversité des essences.
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Bretagne
Dans la région Bretagne, les forêts domaniales commencent à subir les effets du changement climatique notamment dû à un stress hydrique accru. Depuis 2020, plus de 425 hectares ont ainsi été restaurés grâce aux programmes de l’État (France Relance, France 2030, France Nation Verte). Ces travaux ont consisté à replanter sur des parcelles sinistrées, à diversifier les essences en place et à enrichir les peuplements naturels en essences complémentaires.
🌱 425 ha plantés dont :
159 ha pour enrichir les régénérations naturelles
47 ha afin de tester de nouvelles essences plus résilientes
🌳 Plus de 26 essences plantées parmi lesquelles on peut citer le chêne sessile, le douglas vert, le pin maritime, le pin sylvestre
🌾 336 500 plants mis en terre
Le chêne et le sapin sous le feu du changement climatique
Le sapin a été la première essence à être marquée par les dépérissements. Depuis 2020, la santé des chênaies est surveillée tous les cinq ans par le Département de la santé des forêts via le protocole " road sampling". En 2025, le rapport fait état d’une situation dégradées sur deux des trois massifs étudiés : Cranou et Camors Lanvaux par rapport au premier passage. Le massif de Liffré Saint Aubin conserve un bon état sanitaire.
Centre Val de Loire
Dans la région Centre Val de Loire, les forêts domaniales commencent à subir les effets du changement climatique notamment dû à un stress hydrique accru.
Depuis 2020, plus de 761 hectares ont ainsi été restaurés grâce aux programmes de l’État (France Relance, France 2030, France Nation Verte). Ces travaux ont consisté à replanter sur des parcelles sinistrées, à diversifier les essences en place et à enrichir les peuplements naturels en essences complémentaires.
🌱 769 ha plantés dont :
146 ha pour enrichir les régénérations naturelles
283 ha afin de tester de nouvelles essences plus résilientes
🌳 Plus de 37 essences plantées parmi lesquelles on peut citer le pin maritime et le chêne pubescent, le séquoia toujours vert, le cèdre de l’Atlas
🌾 881 000 plants mis en terre
Une situation sanitaire des forêts publiques de Centre Val de Loire contrastée
Une veille générale de l’état sanitaire des chênaies est réalisée depuis 2020 par le département santé des forêts tous les 5 ans à travers un protocole nommé « road sampling ». En 2025, le rapport fait état d’une situation plutôt rassurante pour les forêts de Allogny, Dreux, Montargis, Senonches. Des dégradations localisées sont observées en forêt de Loches, de Russy et des Bordes (un des massifs de la forêt d’Orléans).. Le massif de Vierzon qui a connu la première crise sanitaire de la région montre une situation stable. Depuis le premier bilan en 2020, le massif d’Ingrannes (un des massifs de la forêt d’Orléans) et la forêt de Châteauroux présentent une grave détérioration. La situation sanitaire de forêt de Châteauroux a justifié une déclaration de forêt en crise sanitaire avec 25% de la forêt en déclin.
La forêt du futur se prépare aujourd’hui en forêt domaniale de Senonches
Remplacer les épicéas dépérissants et diversifier les essences sur les parcelles pour rendre la forêt plus résiliente sont les objectifs de ce vaste projet de plantations (plus de 55 000 plants).
Lire l'article (2024)
Grand Est
Dans les Vosges, l'ONF prépare la forêt de Ternes face au changement climatique
Après trois années de sécheresse et de canicule ayant entraîné le dépérissement de nombreux arbres et la pullulation d’insectes tels que les scolytes, l'ONF reconstitue les forêts en diversifiant les essences.
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Hauts-de-France
L’ONF plante 12 000 arbres en forêt domaniale de Laigue
Dans les Hauts-de-France, la forêt domaniale de Laigue est aussi menacée par le changement climatique. Une grande zone de 60 hectares a été attaquée par les scolytes ces deux dernières années.
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Nouvelle Aquitaine
En Nouvelle Aquitaine, quelques forêts domaniales commencent à subir les effets du changement climatique notamment dû à un stress hydrique accru. Mais le plus gros des plantations concernent les reconstitutions après tempêtes ou incendies.
Depuis 2020, plus de 1821 hectares ont ainsi été restaurés grâce aux programmes de l’État (France Relance, France 2030, France Nation Verte). Ces travaux ont consisté à replanter sur des parcelles sinistrées, à diversifier les essences en place et à enrichir les peuplements naturels en essences complémentaires.
🌱 1821 ha plantés dont :
240 ha pour enrichir les régénérations naturelles
257 ha afin de tester de nouvelles essences plus résilientes
🌳 Plus de 39 essences plantées parmi lesquelles on peut citer le pin maritime et chênes sessile ou liège, le douglas vert
🌾 1,8 million de plants mis en terre
Quelques chênaies montrent des premiers signes de faiblesses
Depuis 2020, les chênaies sont surveillées tous les 5 ans via le protocole « road sampling ». ». En 2025, les massifs de Braconne (16), Lagoin (64) affichent une dégradation de leur situation sanitaire par rapport au premier passage. Dans les forêts de Josbaig (64), Monein-Navarrenx (64), les observations montrent des dégradations localisées et enfin l’état sanitaire de la forêt de Moulière (86) est stable.
Pays de la Loire
Dans la région des Pays de la Loire, les forêts domaniales sont plutôt préservées face aux effets du changement climatique.
Depuis 2020, seulement 162 hectares ont été restaurés suite à des dépérissements grâce aux programmes de l’État (France Relance, France 2030, France Nation Verte). Ces travaux ont consisté à replanter sur des parcelles sinistrées, à diversifier les essences en place et à enrichir les peuplements naturels en essences complémentaires.
🌱 162 ha plantés dont :
97 ha pour enrichir les régénérations naturelles
31 ha afin de tester de nouvelles essences plus résilientes
🌳 Plus de 20 essences plantées parmi lesquelles on peut citer le chêne sessile ou pubescent, le pin maritime, le séquoia toujours vert
🌾 100 500 plants mis en terre
La santé des forêts publiques en Pays de la Loire présente des disparités
Depuis 2020, le Département de la santé des forêts réalise tous les cinq ans une veille générale de l’état sanitaire des chênaies, selon un protocole appelé « road sampling ». Les forêts de Bercé, Chandelais-Monnaie montrent une légère dégradation de son état sanitaire dû notamment à des attaques de parasites, la forêt de Mervent a réagi positivement à l’amélioration des conditions climatiques entre 2020 et 2024. Par contre, la situation sanitaire de la forêt du Gâvre montre une évolution très négative avec 85% des placettes suivies dans le cadre du protocole dégradées.
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Dans le Var, en forêt domaniale de Mazaugues, l’ONF plante les forêts de demain
Les nombreux épisodes de sécheresses ont affaibli les peuplements de la forêt domaniale de Mazaugues. Le chêne pubescent, endémique de cette forêt, est aujourd’hui considéré comme vulnérable.
Voir la vidéo (2021)