Plantations à Senonches : la forêt du futur se prépare aujourd’hui

De décembre 2023 à janvier 2024, 55 750 plants sont installés en forêt domaniale de Senonches. Deux objectifs : remplacer les épicéas dépérissants et diversifier les essences sur les parcelles pour rendre la forêt plus résiliente. Des travaux à découvrir en images !

Des résineux à renouveler

Les effets du dérèglement climatique entraînent des dépérissements sans précédent sur tout le territoire national et les forêts d’Eure-et-Loir ne sont pas épargnées.
Le phénomène a ainsi touché les épicéas plantés en forêt de Senonches dans les années 1970, nécessitant une exploitation progressive. Ces arbres doivent aujourd’hui être remplacés et plusieurs parcelles de douglas arrivés à maturité sont également à renouveler. De nouvelles plantations ont donc été programmées.

De nouvelles essences

Ces plantations viennent en complément de la régénération naturelle, qui reste largement favorisée par l'ONF et représente 92% du renouvellement des forêts publiques en Centre-Val de Loire.
Grâce aux analyses menées sur un large panel d'essences (variétés d'arbres) et de provenances (origine des graines), croisées avec des analyses des sols et les projections climatiques du GIEC, les forestiers ont pu sélectionner les plants les plus adaptés pour la forêt domaniale de Senonches :

  • 2 provenances de chêne sessile : Gascogne et Berry.
  • 3 chênes méridionaux ou méditerranéens : pubescent, vert et liège.
  • 2 feuillus sur terrains plus frais : liquidambar et tulipier de Virginie.
  • 4 fruitiers forestiers : cormier, merisier, poirier, noyer hybride.
  • 2 essences mellifères : robinier et tilleul à petites feuilles.
  • 3 résineux : cèdre de l’Atlas, pin maritime et séquoia sempervirens.

Bruno Huchet, responsable de l'équipe ONF d'Eure-et-Loir, nous emmène à la rencontre de son équipe de techniciens forestiers pour observer les plantations sur le terrain :

Onze parcelles reboisées

Au total, ce sont 55 750 plants qui sont installés cet hiver ! Onze parcelles seront partiellement reboisées avec ces plantations, soit environ 35 hectares.

Carte du document d'aménagement de la forêt domaniale de Senonches - ©ONF

Les plantations situées en Haute Forêt, plus giboyeuse, seront protégées par une clôture contre les grands cervidés et contre les sangliers. Les parcelles situées en Basse Forêt ne seront pas protégées de la dent du grand gibier, moins nombreux. En revanche, des tests de 4 répulsifs différents vont être mis en place afin de quantifier plus finement d’éventuels dégâts.
Toutes ces plantations auront bénéficié au préalable d’un travail du sol, soit superficiel soit plus approfondi avec arrachage et broyage des souches, en fonction des contraintes de reboisement.

Le chêne sessile restera encore longtemps largement dominant à Senonches, par le jeu des régénérations naturelles. Quant à ces jeunes plants, ils seront suivis de près par les forestiers sur les 30 prochaines années, afin de confirmer ou ajuster les stratégies de l’Office.

Vers une forêt mosaïque, plus résiliente

Depuis plusieurs années l'ONF adapte sa gestion au profit d'une forêt mosaïque, c'est à dire que les forestiers veillent à diversifier les modes de sylviculture à l'échelle des forêts gérées (zones en futaie régulière et irrégulière, vieux bois, réserves biologiques, îlots d’avenir, etc.).
Pour enrichir les peuplements et les rendre plus résistants face aux impacts du dérèglement climatique, ils diversifient également les essences dans les parcelles en visant un mélange de résineux et de feuillus, dont des fruitiers favorables à la biodiversité.

Explications en vidéo : Cap vers la forêt mosaïque

 

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