Deux nouvelles réserves biologiques dans la Meuse et les Alpes-de-Haute-Provence

C'est sur le stand de l'Office national des forêts (ONF) au Salon international de l'agriculture qu'ont été signés le 1er mars 2023 les arrêtés de création de deux nouvelles réserves biologiques par Bérangère Couillard, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (MTECT), chargée de l'Écologie. Une contribution supplémentaire à la stratégie nationale des aires protégées.

Les deux ministères de tutelle de l'Office national des forêts (ONF) (Ecologie et Agriculture) cosignent ces arrêtés, le développement et la gestion du réseau national des réserves biologiques étant soutenus financièrement par le MTECT dans le cadre d’une mission d’intérêt général (MIG) "Biodiversité". Créée en 2012, cette MIG a fait l’objet d’une importante revalorisation dans le cadre du contrat Etat-ONF 2021-2025.

Les réserves biologiques sont une contribution importante à la Stratégie nationale pour les aires protégées (SNAP) et à son objectif de classement de 10% du territoire français sous statut de protection forte à l'horizon 2030. Les forêts, publiques et privées, sont concernées par une cible de 70 000 hectares de surfaces supplémentaires en métropole et 180 000 hectares dans les départements d'Outre-mer. Dans ce cadre, la contribution des forêts domaniales se décompose en 50 000 ha en métropole (soit 70 % de la cible totale) et 180 000 ha en Guyane (100 %).

En Meuse, une réserve biologique intégrale représentative de la Champagne humide

La réserve biologique intégrale (RBI) de la Noire Vallée, en forêt domaniale de Lisle (Meuse), se trouve à l'extrémité orientale de la Champagne humide. D'une surface de 125 ha, elle comporte un très bel ensemble d'habitats forestiers représentatifs de cette région naturelle, depuis la forêt alluviale à Aulne, Frêne et Orme lisse le long de deux ruisseaux intraforestiers, jusqu'à la hêtraie sur les parties hautes de la réserve, en passant par les chênaies pédonculées à Primevère élevée ou Stellaire holostée. La faune est riche en espèces remarquables de coléoptères saproxyliques (liés au bois mort) ainsi que d'oiseaux nichant dans des arbres à cavités : Gobemouche à collier, Grimpereau des bois, Pic mar, Pic noir, Pigeon colombin, Rougequeue à front blanc… De grands oiseaux forestiers vont aussi pouvoir profiter de la quiétude particulière de la RBI pour y nicher, comme la Bondrée apivore et la Cigogne noire.

Ripisylve dans la RBI de la Noire Vallée (Meuse) - ©Nicolas Drapier / ONF

La réserve biologique de la Montagne de Lure, emblématique des Alpes du Sud

La réserve biologique intégrale de la Montagne de Lure, en forêt domaniale du Jabron (Alpes de Haute-Provence), concerne un site et une forêt emblématiques des Alpes du Sud. Sur 622 hectares et plus d'une dizaine de kilomètres d'ouest en est sur le haut de l'ubac de la montagne de Lure, la RBI héberge en particulier une sapinière-hêtraie méridionale qui est parmi les plus remarquables des Alpes françaises par son niveau de naturalité. En effet, après acquisition par l'Etat à la fin du XIXe siècle dans le cadre de la politique de restauration des terrains en montagne (RTM), la forêt a été très préservée et le site de la future réserve n'a presque plus connu d'interventions depuis maintenant plus de 70 ans. Parmi les autres habitats naturels présents dans la RBI, les escarpements rocheux et les vastes nappes d'éboulis calcaires sont également typiques des paysages de la montagne de Lure. La réserve est riche en espèces de forêts matures : champignons, lichens, insectes, chiroptères (chauves-souris), oiseaux cavicoles.

La RBI de la Montagne de Lure (Alpes de Haute-Provence) - ©Nicolas Drapier / ONF

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