Forêt de Sénart : pourquoi l’ONF entrepose le bois en bordure de chemin en hiver
L’hiver correspond à la saison où les interventions sylvicoles (coupes, travaux) sont les plus fréquentes. Le stockage du bois entreposé le long des routes forestières interroge parfois les promeneurs le considérant comme perdu.
Traditionnellement, l’ONF vend le bois non coupé, « en bloc et sur pied », lors de ventes publiques aux exploitants. Ces derniers deviennent propriétaires des arbres, les coupent directement en forêt, puis assurent l’évacuation des bois. Contractuellement, l’entreprise dispose de 12 à 18 mois pour terminer le chantier, puis remettre le site en état.
Depuis 2012, dans la forêt domaniale de Sénart, les modes de vente ont changé. Contrairement à une vente sur pied, les bois sont désormais vendus façonnés, c'est-à-dire déjà coupés et préparés. Dans ce cas, les coupes se font en régie directement par les bûcherons de l’ONF ou des entreprises en contrat avec l’ONF. Si ce mode d’exploitation donne une meilleure visibilité sur le calendrier d’exécution des chantiers, il conduit à disposer d’emplacements pour stocker les bois.
Stockage temporaire des bois avant de rejoindre les usines de transformation
Les troncs d’arbres coupés, appelés grumes, sont regroupés à l’aide d’engins forestiers (débardeurs, tracteurs) le long de routes forestières où sur des emplacements appelés « places de dépôt ». Alignées sur plusieurs mètres, elles y sont stockées plusieurs semaines. Ni abandonnées, ni gaspillées, elles sont triées en fonction de leur qualité. Les bois, ainsi mis en valeur, sont présentés aux futurs acheteurs. Ces places offrent également les meilleures conditions de sécurité avant le transport vers les scieries, tonnelleries...
Les grumes produiront majoritairement du bois d’œuvre. Une fois transformées, elles connaîtront de multiples usages. De la construction (poutres, charpentes, volets, etc.), à l’ameublement en passant par l’aménagement extérieur des maisons (planchers, clôtures, terrasses, mobiliers, etc.) ou encore la tonnellerie, ce bois agrémentera notre quotidien.
Et les piles de bois de chauffage et d’industrie ? Coupé en longueur d’un mètre ou deux, le bois de chauffage et d’industrie est conditionné sous forme de piles, disposées le long des routes forestiers. Il reste volontairement sur place plusieurs semaines pour sécher.
Certes, après une intervention, si l’image des bois alignés ou empilés sur plusieurs mètres, peut émouvoir, il convient d’observer le paysage autour qui conserve durablement son écrin boisé.
La majorité des bois bénéficie directement à la population locale
Alimenter la filière bois fait partie des missions que l’Etat confie à l’ONF. Il vend les bois selon deux façons : soit par la concurrence à travers des ventes publiques ; soit par des contrats d’approvisionnement conclus avec des transformateurs en France. L’ONF s’attache à favoriser la filière nationale, pourvoyeuse d’activité et d’emplois en France.
En 2022, le volume de bois commercialisé sur le massif forestier de Sénart s’élevait à 5 400 m3. L’évolution moyenne des volumes de bois vendus ces 5 dernières s’échelonne autour de 10 000 m3 comme le prévoit le plan de gestion de la forêt.
Les acheteurs des bois de Sénart proviennent majoritairement de la région Île-de-France : 75% des volumes vendus sont destinés à des transformateurs franciliens. Le reste des bois, valorisé en bois d’œuvre, alimente des entreprises qui se trouvent à moins de 500 kilomètres de la forêt.
Les propriétés, qualités, grains, couleurs et textures des nombreuses essences présentes à Sénart, confèrent au bois divers usages. Du plus noble au plus courant, ils servent à construire, aménager, meubler, emballer, écrire ou encore se chauffer…