La sécurisation des domaines skiables, une expertise ONF

Comment assurer la sécurité des skieurs contre les chutes d'arbres en bordure de pistes tout en préservant la forêt ? La qualité des paravalanches et la sécurisation des espaces constituent une priorité pour le domaine skiable du Grand Massif (Haute-Savoie) et la station des Deux Alpes (Isère) qui font appel à l'ONF.

Pour la deuxième année consécutive, l’ONF est chargé de la sécurisation des arbres présentant un danger pour les skieurs du domaine skiable du Grand Massif situé en Haute-Savoie. Cette opération s’est déroulée en deux temps : diagnostic et chantier.

Lors de la première phase, un expert Arbre Conseil® de l'ONF s’est rendu sur place en février 2019 afin de localiser les arbres susceptibles de présenter un danger. En effet, tous les défauts des arbres qui rendent leur stabilité précaire génèrent un risque pour le public et les skieurs.

Par exemple, un arbre dont une face du houppier est exposée au soleil aura tendance à se développer de manière inégale vers la lumière. S'il est situé en lisière de piste skiable, il risque de présenter de forts risques de chutes sur la piste, étant donnée la mauvaise répartition de son poids. Le repérage de ces arbres est un réel enjeu pour les domaines skiables : un tronc sur une piste peut surprendre un skieur, bloquer un accès de secours ou une zone technique.

Un exemple de zone à risque pour les skieurs. - ©Hervé Vigoureux / ONF

Lors de son passage en février, l’expert Arbre Conseil® a désigné de manière visible à la peinture, géolocalisé et fait la description précise des 227 arbres potentiellement dangereux sur le secteur Sixt-Fer-à-Cheval, Samoëns et Morillon du domaine skiable du Grand Massif. Satisfait de la qualité du diagnostic, le domaine nous a alors confié les travaux de sécurisation.

Rémi Fournier, responsable études de l'ONF en Haute-Savoie.

La seconde phase a eu lieu en octobre 2019. Une équipe de trois à six ouvriers est intervenue selon les préconisations de l’expert Arbre Conseil®. Les arbres à abattre se situaient aux abords d’une quinzaine de pistes différentes, très dispersées et sur des secteurs parfois difficiles d’accès. La fine connaissance du terrain par l’équipe a permis de pallier ces contraintes.

Les arbres ont été ébranchés, coupés et laissés sur place en dehors des zones à risques skiées (pistes, zones d’accès, etc.) Ce bois mort déposé aux alentours devient alors un réservoir à biodiversité et pourra abriter insectes, champignons, mousses ou animaux durant toute sa décomposition, et protéger contre la dégradation du sol superficiel.

Ne pas négliger le suivi des ouvrages paravalanche

Depuis 2018, la station des Deux Alpes en Isère confie à l’ONF le redressement d’écrans rigides de stabilisation du manteau neigeux (l’illustration ci-dessous présente des ouvrages de type râtelier métallique). Ces ouvrages s’opposent au mouvement lent du manteau neigeux qui se produit dans le sens de la plus grande pente. Ils sont positionnés dans les zones de départ des avalanches pour éviter que celles-ci se produisent.

Redressement de râteliers métalliques. - ©Maxime Cros / ONF

Ces ouvrages ont été mis en place dans les années 70 pour sécuriser la piste. Depuis leur installation, aucune coulée de neige ne s’est produite.

L’écran paravalanche rigide est un ouvrage qui est composé d’un ou plusieurs modules. La reproduction d’un module selon une ligne de niveau permet de créer une surface d’appui du manteau. Comme ils sont sollicités chaque hiver, ils subissent des dommages : ils glissent dans la pente. 

L’intervention de l’ONF permet de redresser les modules afin de garantir un fonctionnement satisfaisant de l’ouvrage, en conservant d’une part sa hauteur et en évitant son glissement vers l’aval par perte de fondation.

Ainsi chaque année, à la sortie de l’hiver, le suivi des ouvrages permet d’identifier ceux nécessitant une intervention. L’ONF réalise alors ces travaux en été avec un binôme d’ouvriers équipé d’une pelle araignée pour garantir l’opérationnalité des ouvrages avant la prochaine saison.

Le panneau le plus bas mesure deux mètres et le plus haut cinq mètres. Sa hauteur délimite sa capacité d’accumulation de neige. L’angle du panneau avec le sol est précis afin de garantir l’efficacité du dispositif. Or cet équipement s’affaisse au fil du temps avec le poids de la neige. C'est pourquoi les ouvriers interviennent régulièrement.

Maxime Cros, conducteur travaux.

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