Modélisation des ruptures de barrages issus de glissements de terrain

Le travail présenté dans ce rapport fait la synthèse des connaissances scientifiques concernant les ruptures de barrages issus de glissements de terrain et propose des recommandations pour des application opérationnelles.

En montagne, plusieurs cas de figure peuvent mener à la libération brutale d’une grande quantité d’eau présentant les caractéristiques d’une rupture de barrage, phénomène très dangereux pour les enjeux situés en aval : obstruction d’un cours d’eau torrentiel par un glissement de terrain latéral puis rupture de ce barrage temporaire, rupture d’un lac pro ou périglaciaire ou d’une poche d’eau intra-glaciaire, rupture d’une retenue artificielle d’altitude.

Un événement récent survenu en 2017 (glissement du Pas de l’Ours) à mis en évidence la nécessité de pouvoir apprécier rapidement les conséquences d’une rupture éventuelle d’un barrage consécutif à un glissement de terrain. Ce genre de crise est relativement fréquente, on citera par exemple le glissement de la Clapière (06) année 1980, Ruines de Séchilienne depuis 1985 et accélération en 1999, mouvement de versant du Vescorn depuis 2013 ou glissement de Sospel en 2018.

Le travail mené présente une synthèse des connaissances sur la stabilité des barrages naturels issus de glissements, les caractéristiques de ces barrages, relations empiriques pour évaluer en cas de vidange les débits de pointes, largeur/profondeur et temps de formation de la brèche.

Une application de différents outils d’évaluation des scénarios de vidange est présentée (INRAE/ONF-RTM) sur les cas du Pas de l’Ours (prospectif) et sur le cas du glissement de la Josefina (Equateur 1993). Des outils de propagation de l’onde de crue et prise en compte du transport solide sont notamment utilisés.