Des insectes remarquables dans la forêt de Compiègne

En 2021, le réseau Entomologie de l’Office national des forêts (ONF) a procédé à des prélèvements de coléoptères dans la réserve biologique des Grands Monts (Oise). Les résultats viennent d’arriver : ils sont très encourageants. Le 12 avril 2022, ils ont remis ça !

Réalisé par les naturalistes de l’ONF assistés des référents de l’agence Picardie, un premier inventaire de la diversité des coléoptères liés aux vieux arbres et au bois mort a été effectué dans la réserve des Grands Monts en forêt de Compiègne en 2021. L’objectif : réaliser, après trois années d’échantillonnage, une estimation de la valeur biologique du site.

Les résultats sont remarquables pour une première année d’inventaire. En effet, en plus d’une belle diversité générale (188 espèces de coléoptères), on peut noter la présence de vingt espèces remarquables dont deux à très forte valeur patrimoniales très rares et exigeantes au niveau national et un bon nombre d’espèces rares et localisées au niveau national.

©ONF

Parmi les espèces relevées, l’une est considérée comme menacée à l’échelle européenne (Corticeus bicoloroides) et l’on peut signaler la présence de Lacon querceus, considéré comme quasi-menacé. Parmi les espèces saproxyliques*, huit espèces sont également listées comme reliques des forêts primaires d’Europe Centrale.

Une nouvelle année d'inventaire

Le 12 avril 2022, la pose de pièges est venu marquer le début de la deuxième année de prélèvements. Ceux-ci ont été installés à nouveau par les membres du réseau entomologie de l’ONF secondés par les référents de l’agence Picardie.

Constitués d'un piège en plastique transparent et d'un réservoir rempli d'un liquide attractif, il est sélectif puisque seuls les coléoptères se laissent tomber à l'intérieur alors que les autres insectes rebondissent et poursuivent leur vol.

Ils sont posés sur du gros bois montrant des signes de décomposition situé à proximité de bois mort au sol. Le lieu est suffisamment aéré pour être un couloir de circulation pour ces coléoptères très difficiles à observer.

Ils seront ensuite récoltés tous les 15 jours jusqu’à l’été. Les espèces relevées sont envoyées au Laboratoire national d’entomologie forestière à Quillan (Aude).

Ces inventaires sont menés dans le cadre d’un classement de ce secteur en réserve biologique intégrale dont l’objectif est la libre expression des processus d’évolution naturelle, sans aucune intervention humaine.

Le saviez-vous ? Les espèces saproxyliques...

Xyleborinus saxeseni - ©U. Schmidt

Contribuant à la bonne décomposition du bois et à la production de l'humus forestier, les insectes saproxyliques sont indispensables à la biodiversité d'une forêt. Parmi les 188 espèces de coléoptères identifiées lors de l'inventaire (sur 15 605 spécimens capturés), 174 sont des espèces saproxyliques. Les plus abondants sont les Scolytes ainsi qu'un Ptinidae. La palme revient à Xyleborinus saxesenii !

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