Sur les traces du lynx en Bourgogne-Franche-Comté
Le Lynx boréal, un félin fascinant et méconnu
Le Lynx boréal, félin emblématique des forêts européennes, est un animal discret et difficile à observer. Avec son pelage tacheté unique, sa queue courte terminée par un manchon noir et ses pinceaux de poils caractéristiques sur les oreilles, il mesure entre 50 et 75 centimètres au garrot et pèse entre 17 et 25 kg. Ce prédateur joue un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes en régulant les populations d’ongulés sauvages.
Une histoire mouvementée
Autrefois présent dans une grande partie de la France, le lynx a disparu au fil des siècles en raison de la chasse et de la destruction de son habitat.
Il a été réintroduit dans les années 1970 dans le massif jurassien et dans les années 1980-1990 dans le massif vosgien. Depuis, sa population a progressivement augmenté et s’est étendue aux Alpes, à la Côte-d’Or, ainsi qu’en Saône-et-Loire et dans le Rhône.
En 2022, un événement marquant a été observé avec la première reproduction de lynx en Côte-d’Or depuis le XVIIIe siècle. Malgré ces avancées, la population de lynx en France reste fragile, estimée à seulement 200 individus.
Une espèce protégée
Le Lynx boréal bénéficie d’une protection stricte aux niveaux national et international. En France, il est inscrit sur la liste des espèces protégées par un arrêté ministériel. Cette protection est essentielle pour assurer sa conservation et mieux comprendre son impact sur les écosystèmes forestiers. Étudier et suivre cet animal permet d’adapter les mesures de gestion forestière et de préservation de la biodiversité.
Les pièges photographiques, un outil précieux pour le suivi
Afin de mieux connaître la répartition et le comportement du lynx, les agents utilisent des pièges photographiques. Ces dispositifs sont conçus pour capturer des images (photos ou vidéos) dès qu'ils détectent une présence dans leur champ de vision. Grâce à un système de détection de mouvement infrarouge, ils sont capables de fonctionner de jour comme de nuit, et cela même dans des conditions de faible luminosité.
Placés à une hauteur stratégique pour capturer le flanc de l’animal, ils permettent d’identifier chaque individu grâce à son pelage unique, différent sur les côtés droit et gauche. Ce suivi à long terme est crucial pour observer la dispersion des jeunes lynx et évaluer l’évolution de la population.
L’ONF engagé pour le suivi du lynx
Dans le cadre de la mission confiée par le ministère en charge de la biodiversité, l’ONF joue un rôle clé dans le suivi du lynx en France, notamment dans les massifs vosgiens et jurassiens. En Bourgogne-Franche-Comté, 55 personnels de l’ONF sont formés à la reconnaissance des indices de présence du lynx et à leur transmission. Ils sont membres du réseau de correspondants terrain animé par l'OFB (Office français de la biodiversité) et collectent entre 25 et 30 % des indices relevés dans la région.
La participation de l’ONF au suivi du lynx bénéficie d’un financement du ministère en charge de la biodiversité, avec 160 journées financées chaque année pour la Bourgogne-Franche-Comté. Grâce à cet engagement, les connaissances sur cette espèce progressent, contribuant à sa préservation et à la protection des écosystèmes forestiers.
Le Lynx boréal, malgré sa discrétion, est un acteur majeur de nos forêts. Grâce aux efforts conjoints de l’ONF et des acteurs de la biodiversité, son suivi et sa préservation sont aujourd’hui une priorité pour assurer l’équilibre et la richesse de nos espaces naturels.