Handi'spot : un label qui fait découvrir des sentiers accessibles aux personnes handicapées

La Fédération française handisport (FFH) et le groupe Rossignol ont mis en place un label d’accessibilité - Handi’spot – pour permettre aux personnes en situation de handicap de s'aventurer sur les sentiers nature en sécurité. 50 parcours sont déjà labellisés et tous référencés sur l’application mobile On Piste. Depuis octobre, l’ONF expérimente ce dispositif dans le massif forestier de Fontainebleau où 4 sentiers viennent de recevoir le précieux sésame.

Le label Handi’spot s’appuie sur une grille de cotation précise et approfondie permettant à chacun d'évaluer en autonomie la faisabilité des sentiers en fonction de son handicap et ses contraintes. Une fois labellisés, ces tracés sont ensuite regroupés dans l'application mobile On Piste.

« Ce travail est un vrai pas en avant et met en lumière la démarche initiée par la Fédération française handisport. Le label Handi’spot apporte une réponse concrète aux sportifs en situation de handicap dans leur pratique des sports de plein air » témoigne Emmanuel Buchoud, directeur sportif randonnée à la FFH.

Des critères sélectifs pour aider les usagers à choisir les parcours

©Fédération Française Handisport

Si la difficulté générale des parcours, le kilométrage et le dénivelé doivent être mentionnés sur tous les tracés, ces informations ne suffisent pas toujours du fait de la diversité des handicaps. Afin qu’un sentier obtienne le label, d’autres critères d’accessibilité entrent en compte : typologie du sol (terrains meubles ou durs), obstacles rencontrés (hauteur, fréquence et géolocalisation), qualité et largeur de la bande de roulement sur le cheminement, mode de progression et équipements disponibles (bordures, fil d'ariane...), etc.

Une fois les itinéraires mis en ligne sur l’application, l’utilisateur sélectionne celui qui convient le mieux à ses besoins via un système de filtres. Eux-mêmes pensés pour être utilisables par un maximum de personnes : « Par exemple, les notifications qui indiquent quand on perd le cap sont à la fois sonores et vibrantes, pour les publics sourds », précise le membre de la FFH.   

5 territoires déjà engagés dans la démarche Handi’spot

La démarche de labellisation se fait de manière volontaire avec les structures qui le souhaitent : collectivités (communes et intercommunalités), gestionnaires d'espaces naturels, offices de tourisme. Un engagement qui passe une formation mêlant acculturation au handicap, échanges avec des sportifs et relevés terrain en vue d’intégrer les informations relatives aux parcours.

Aujourd'hui, cinq territoires pilotes se sont lancés dans l'aventure : forêt domaniale de Fontainebleau, golfe du Morbihan Vannes, Saumur Val de Loire, Niort Marais Poitvein, Pays de St Jean de Monts. D’autres compléteront le dispositif en 2024.

Près de 50 parcours sont déjà labellisés Handi’spot et accessibles sur le site et l’application On Piste.

Une expérimentation dans le massif de Fontainebleau

©Office national des forêts

Rares sont les forêts où il est possible de se déplacer, en autonomie, quel que soit son état physique ou mental. Soucieux d’améliorer l’accueil du public dans le massif de Fontainebleau (23 000 ha), l’ONF y aménage des itinéraires de promenades adaptés aux personnes en situation de handicap.

Depuis 2020, avec les Amis de la forêt de Fontainebleau, les ouvriers forestiers ont restauré l’ensemble des 6 parcours ouverts à tous, dont deux entièrement adaptés aux personnes aveugles et malvoyantes. Mais, au-delà de ces sentiers spécifiques, 14 autres parcours, plus familiaux comprennent des difficultés variables. Selon le type d’handicap, ils peuvent tout à fait être praticables. L’agence Île-de-France Est de l’ONF souhaite promouvoir ces sentiers potentiellement accessibles aux personnes en situation de handicap physique et/ou sensoriel. Raison pour laquelle, elle a intégré la démarche Handi’spot, avec l’objectif de les faire connaître par l’application mobile.

« L'idée est d'éviter de laisser des gens sur le bord de la route et rendre la forêt de Fontainebleau plus accessible. Nous voulons donner la possibilité à chacun de pouvoir en profiter, quel que soit son handicap » souligne Sophie David, cheffe de projet Fontainebleau, Forêt d’Exception® à l’ONF.

©Guillaume Larrière / ONF

Actuellement, 4 parcours en forêt de Fontainebleau sont déjà référencés. D’ici la fin de l’année 2023, les autres s'ajouteront à la liste. « Les usagers apprécieront alors plus facilement la faisabilité ou non des parcours selon leur handicap et leur condition physique. En renforçant l'autonomie, l'application pourra lever quelques barrières » poursuit Sophie David.

Si l’ONF œuvre pour l’accès à la forêt pour tous, il n’agit pas seul. Tout ce travail s’effectue en collaboration avec des structures spécialisées telles que des Instituts médicoéducatifs ou encore des associations de personnes handicapées. Des partenariats nécessaires afin que la forêt devienne un milieu plus accueillant pour les personnes handicapées.

L'arboretum de Franchard : un site accessible à tous les handicaps

©Chlorofilm / ONF

L'arboretum en quelques mots...

Situé à proximité des gorges de Franchard dans la forêt de Fontainebleau, l’arboretum créé en 1973 par un forestier de l’ONF a été restauré en 2015, avec l’objectif de proposer des balades accessibles à tous, puis entièrement adaptées aux aveugles et malvoyants.

Pour répondre à leurs besoins particuliers, différents aménagements ont été créés par l'ONF. Un fil d’Ariane guide les personnes déficientes visuelles, des passages en grès aménagés au sol servent de repère pour les orienter en toute sécurité. Les panneaux en relief et en braille ont été édités pour leur permettent d’appréhender plus facilement le milieu dans lequel ils évoluent. Ce parcours dispose aussi d’audioguides scénarisés, disponibles sur l’application Balade Branchée. Grâce à l'audiodescription, le public aveugle et malvoyant profite pleinement de la collection d’arbres dans cet arboretum, discret et tranquille... éloigné des lieux plus fréquentés !

Ce projet a été mené en collaboration avec l’association Valentin Haüy (AVH).