L'état du feuillage : le déficit foliaire, un outil pour caractériser la vitalité des arbres

Le déficit foliaire : un indicateur de la santé des arbres

Le déficit foliaire est une estimation de la perte en feuillage des arbres (notée de 0 à 100%). Cet indicateur intègre tous les aléas pouvant affecter les arbres.

C'est dans les feuilles, siège de la photosynthèse, que l'eau, les éléments minéraux puisés dans le sol et le dioxyde de carbone (CO2) de l'air, se rencontrent pour former les composés nécessaires à la vie de l'arbre. En cas de diminution du feuillage des arbres, suite à des incidents climatiques (sécheresses, grêles, tempêtes...), à des attaques d'origine animale (insectes...), végétale (gui...), de champignons, à des problèmes d'alimentation en minéraux ou en eau dans le sol, à des perturbations humaines (tassement des sols, pollutions...), les possibilités de croissance, de reproduction, voire de survie peuvent être affectées.

Le suivi du déficit foliaire représente un outil intéressant pour évaluer l'état de santé des arbres et sa dynamique en réponse aux stress environnementaux jusqu'à un dépérissement éventuel.

Lorsque le déficit foliaire augmente, cela signifie que l'état de santé de l'arbre se dégrade ; au contraire quand il diminue cela traduit une amélioration.

Surveillance de la santé des arbres

Les tendances observées : des résultats contrastés suivant les essences

Entre 1997 et 2009 (pas d'observation en 2003), les tendances observées tout en restant globalement limitées présentent souvent une augmentation. Cependant elles diffèrent nettement d'un site à l'autre, avec dans certains cas également des diminutions. Ces différences de tendances dépendent notamment des essences.

Pour le Sapin pectiné et le Pin sylvestre on observe une grande stabilité autour de 10% de déficit foliaire. Pour l'Epicéa commun, le Chêne sessile et le Hêtre un effet "sécheresse-canicule de 2003" est visible avec une augmentation du déficit foliaire dès 2004. Ce déficit se stabilise à ce niveau les années suivantes (à 20% pour l'Epicéa commun et le Hêtre et à 25% pour le Chêne sessile). Le Chêne pédonculé présente une tendance différente : après une augmentation du déficit foliaire les années suivant 2003, il retrouve rapidement des valeurs identiques voire inférieures (20%) à celles d'avant 2003.


Carte des tendances du déficit foliaire (de 1997 à 2009), dans les peuplements du réseau RENECOFOR

Carte des tendances du déficit foliaire (de 1997 à 2009), dans les peuplements du réseau RENECOFOR
©Sébastien Cecchini / ONF

Quelles sont les principales raisons à l'origine des variations du déficit foliaire ?

Différents facteurs sont à l'origine des pertes foliaires, mais les principaux paramètres expliquant les variations de déficit foliaire d'une année à l'autre sont liés à l'alimentation des arbres en eau. Généralement ce sont les années suivant des sécheresses pour lesquelles on observe une augmentation du déficit foliaire. Mais il y a des cas où le phénomène est inversé, avec une augmentation du déficit foliaire suivant une année pluvieuse.

Au sujet de l'alimentation en eau des arbres, la quantité de précipitation n'est pas le seul facteur à observer. Il faut aussi tenir compte de la capacité de stockage en eau du sol. Car une sécheresse n'aura pas le même impact sur les arbres selon qu'ils soient installés sur des sols présentant une faible ou une forte capacité de rétention en eau, voire un engorgement temporaire empêchant les racines de respirer.

Que reflète le déficit foliaire pour la croissance des arbres ?

En moyenne, on observe une croissance moindre en diamètre chez les arbres présentant un déficit foliaire plus élevé. Par rapport à des arbres parfaitement sains, cette diminution est visible dès les premiers stades de déficit foliaire et elle s'accentue en proportion des pertes de feuillage (1% de perte foliaire ≈ 1% de perte de croissance).