Reméandrage du cours d’eau du Carry, dans l’Ain
Le cours d’eau du Carry, qui traverse le Bois de Teyssonge, était à l’origine méandriforme (lit en forme de « S » successifs). Cependant, le lit du Carry a été rectifié par le passé sous forme d’un canal afin de favoriser l’évacuation rapide des eaux hors de la forêt. En 2021, le Syndicat de rivière a proposé à la commune de Jasseron et à l’ONF de renaturaliser ce cours d’eau. Un reméandrage (technique visant à allonger le tracé et réduire la pente d’un cours d’eau) est alors envisagé.
Les objectifs de cette opération sont :
- augmenter le temps de résidence de l’eau dans le cours d’eau ;
- restaurer la capacité de rétention d’eau du sol ;
- améliorer la qualité des habitats aquatiques ;
- améliorer la qualité de l’eau par processus biogéochimiques (capacité d’auto-épuration par le milieu naturel).
Des travaux multiples
Tout d’abord, une étude hydraulique a été réalisée par Guillaume Sabot, chef de projet à l'ONF, pour dimensionner les ouvrages et servir de base aux autorisations règlementaires. L’impact potentiel du projet sur le peuplement forestier en présence a également été analysé (compte tenu de la remontée du niveau de la nappe).
Le Syndicat du Bassin Versant de la Reyssouze (maîtrise d’ouvrage), la commune de Jasseron (propriétaire de la forêt et du cours d’eau) et l’ONF (partenaire technique) ont alors mis en place un partenariat. L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et le département de l’Ain ont contribué au financement du projet.
Une technique spécifique a été retenue pour ce reméandrage : celle du « bouchon – contre bouchon », qui a déjà fait ses preuves sur des projets similaires, notamment en forêt de Chaux, dans le Jura. Il s’agit de boucher le canal aux croisements avec le lit originel pour rediriger l’eau vers les méandres (sinuosité d’un cours d’eau). Ces bouchons sont constitués d’une structure en bois plaquée d’un géotextile (produit en fibres artificielles) afin d’assurer l’étanchéité, et le tout recouvert de terre.
D’autres travaux annexes ont également été effectués comme l’installation de fascines (structures composées de branchages) à l’aide de branches mortes pour protéger les ouvrages de l’érosion, ou encore le creusement de mares pour extraire la terre nécessaire aux ouvrages. Tous les travaux ont été réalisés par l’agence travaux de l’ONF.
Les étapes du projet
Et après ?
Différents suivis seront ensuite effectués, notamment pour évaluer l’évolution du niveau de la nappe suite aux travaux, les éventuels dépérissements dans la chênaie ainsi que le gain environnemental de cette restauration.