La Montagne pelée – ©ONF

Volcans de Martinique, Forêt d'Exception® : les actions en cours

La forêt des Volcans de Martinique est un espace à protéger et aussi une vitrine pour le développement du territoire. De nombreux partenaires sont actifs sur le territoire, réparti en 19 communes, et les deux massifs des Volcans font partie intégrante du Parc naturel de la Martinique. Tous ces enjeux imbriqués enrichissent les projets et les actions communes.

Les axes stratégiques

A la suite du renouvellement du label en juin 2025, le deuxième contrat de projet signé par tous les partenaires impliqués, est la base des orientations de mise en valeur du territoire, répartis en 3 axes :

  • l'amélioration des connaissances sur la biodiversité et la mémoire collective,
  • le partage de la forêt avec la population pour une appropriation durable,
  • et la forêt comme levier de développement territorial.

Ce deuxième contrat de projet a la caractéristique de coïncider avec la démarche de gestion d'une partie importante du périmètre d'un Bien Unesco désormais inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité : les "Volcans et forêts de la Montagne Pelée et des pitons du nord de la Martinique". Le plan de gestion du Bien Unesco et le contrat de projet Forêt d'Exception sont conçus de manière pleinement complémentaire et se renforcent mutuellement.

Quelques exemples d'actions découlant des axes stratégiques.

Le territoire des Volcans de Martinique est un "laboratoire à ciel ouvert"

32% des actions prévues au contrat de projet contribuent au développement des connaissances fondamentales et aux expérimentations.

Le développement du génie écologique de ripisylves pour la protection des rivières en est un exemple.

Les cours d’eau sont omniprésents dans le nord de la Martinique. Par leur relief élevé les deux massifs forestiers de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet sont les châteaux d’eau du territoire. Très appréciés pour les loisirs, ces environnements sont fragiles. Leur dégradation due aux activités humaines ou naturelles (fragilisation des berges, pollution, évènements climatiques) peut conduire à des dégâts en aval comme des glissements de terrain, des coulées de boue et des inondations.

En partenariat avec l’Office de l’eau, deux actions de recherche et développement ont été menées dès 2018. Au programme : l’inventaire des espèces de ripisylve de forêts humide et mésophile, et la sélection des essences à potentiel d’aménagement et de maintien des berges en aval. Les chercheurs ont également évalué la transposition des essences en zones forestières dégradées et des essais de replantations.

L’objectif de ces expérimentations est de développer une ingénierie durable adaptée à l’Outre-mer. Elles permettront de protéger la ressource en eau et les milieux aquatiques par l’utilisation d’essences forestières locales. Les méthodes de stabilisation des berges s’inspirent des techniques de restauration de terrains de montagne existantes, pratiquées par l’ONF depuis des décennies dans l’hexagone. Ces études et expérimentations ont donné lieu à la rédaction d’un guide technique spécifique au contexte tropical qui facilite la diffusion des résultats.

Le massif des Pitons - ©ONF

Un espace de mémoire

37% des actions visent à la promotion des massifs, l'accueil du public et la réappropriation culturelle. Cette ambition s'exprime par l'étude du patrimoine immatériel et des usages traditionnels, la mise en œuvre du schéma d'accueil du public, la mise en place d'un sentier de grande randonnée, etc.

Par exemple, une étude sur la valorisation du cochon sauvage, filière développée par le Parc naturel régional de la Martinique. Une étude de la population de cochon sauvage a été menée en 2023 afin de connaître la répartition et la densité de la population de la Montagne Pelée, afin de mieux appréhender l'impact sur le milieu naturel. Des ateliers d'acteurs ont permis d'identifier le cochon sauvage dans le périmètre du label comme une contrainte forte sur l'environnement mais aussi sur les activités agricoles en périphérie ou encore l'activité de randonnée.

Un espace forestier à partager

21% des actions sont destinées à informer et à sensibiliser les publics. Informer le public sur les risques en forêt, mettre en place un écotourisme forestier, sont des actions en perpétuelle amélioration.

Le schéma d'accueil du public en forêt des Volcans a été réalisé en 2016 est sa mise en œuvre se poursuit. Les sentiers de randonnée du PTIPR et les aires d'accueil du public en milieu forestier ont bénéficier d'un entretien, d'aménagement ou de mise en valeur grâce au financement de la convention Collectivité territoriale de Martinique - ONF.

©ONF

L'aire d'accueil de l'Alma

Cette aire a bénéficié d'un réaménagement par la création du sentier d'interprétation "Aristoloche et la goutte d'eau magique". Ce sentier est accompagné de plusieurs outils afin de faire découvrir le site au public le plus large possible : une visite virtuelle téléchargeable et un livret pédagogique à destination des scolaires. C'est un site aujourd'hui visité par un public familial et scolaire qui représente un support pédagogique et de sensibilisation intégrant des dimensions culturelles et environnementales.

Le sentier de l'Alma et la légende de l'Aristoloche

©ONF Martinique

Réaménagement de la porte d’entrée en Forêt d’Exception® : La Donis

La position géographique stratégique du site d'accueil de la Donis, à proximité immédiate de Fort-de-France tout en étant en lisière de la forêt territorialo-domaniale des Pitons, en fait le lieu idéal pour entrer en Forêt des Volcans. Ce site a vu la création d'une pépinière et d'un arboretum vers 1960 et un atelier bois de l'ONF y est installé.

Le projet de réaménagement comprend plusieurs volets : réaménagement du parking, construction de toilettes, rénovation et création de sentiers, création d'un sentier d'interprétation, rénovation et installation de mobiliers, et rénovation de l'ancienne maison du garde.

La rénovation du parking a été réalisée en 2015 par l'ONF dans le cadre d'un financement LEADER du Plan de développement rural de la Martinique (PDRPM) 2007-2013. La rénovation et l'extension du sentier et les aménagements paysagers ont été mis en œuvre par un chantier d'insertion en partenariat avec l'Association martiniquaise pour l'insertion sociale et professionnelle (AMISOP). L'objectif de la réhabilitation de la maison du garde à l'architecture créole en bois, construite en 1925 puis réhabilitée en 1974, est de mettre en valeur son patrimoine architectural. Le bâtiment aura une vocation pédagogique par l'accueil de classes et d'expositions.

Aire d'accueil de La Donis - ©ONF