©Sébastien Rusque / 16Prod / ONF

DFCI, les missions de l'ONF pour le compte de l'État

Mis en œuvre par l’Etat dans les années 1990, le dispositif de Défense des forêts contre les incendies (DFCI) a permis de limiter les incendies dans l’arc méditerranéen. En 2022, le Gouvernement a décidé de renforcer les missions de l’ONF en termes de surveillance, d’information de contrôle et d’extinction de feux naissants, et de les étendre aux territoires nouvellement exposés au risque incendie.

3 axes d'intervention

Dans le cadre d'une mission d’intérêt général (MIG) Défense des forêts contre les incendies confiée par l'Etat, les équipes de l'ONF interviennent sur trois grands axes : la prévention, la lutte et la gestion post incendie.

La prévention 

Tout au long de l’année, les forestiers en charge de la DFCI effectuent des missions de prévention et de sensibilisation pour éviter les départs de feux. 

Hors saison estivale

  • Contrôles et actions pédagogiques autour des obligations légales de débroussaillement (OLD) : diminution de la quantité de végétation aux abords des constructions.
  • Aménagement et entretien des équipements DFCI : pistes d'accès, citernes, points d'eau ou zones d’appui à la lutte…

A l'approche de la saison estivale

  • Information et sensibilisation des acteurs locaux et du grand public (participation à des événements, accueil du public en forêt…) notamment en lien avec le ministère en charge de la prévention des risques.
  • Expertise et conseil aux autorités : participation à la planification, réalisation de cartographie, de guides techniques et règlementaires

Pendant la saison estivale

  • Surveillance, détection et extinction sur feux naissants, sous la direction des préfets
  • Conseil aux autorités, qualification du danger en lien avec Météo-France et aide à la décision pour le déploiement des dispositifs pour mailler le terrain, surveiller les massifs et intervenir sur certain départ d’incendie.
  • Information et contrôle de la règlementation, sous la direction des préfets

La lutte 

Lorsqu’un feu est déclaré, les équipes de l’ONF interviennent en appui aux opérations de lutte et de secours.

  • Appui au sapeur-pompier commandant les opérations de secours dans la lutte des feux de forêt
  • Cartographie de l’évolution des zones incendiées et de l’évolution prévisionnelle du feu 
Réunion sur le terrain entre les pompiers et les APFM de la DFCI, en forêt domaniale du Rouvergue (30)
Réunion sur le terrain entre les pompiers et les APFM de la DFCI, en forêt domaniale du Rouvergue (30) - ©16 Prod / ONF
Contrôle de la nature brûlée par un feu récent à Vendémian (Hérault 34)
Contrôle de la nature brûlée par un feu récent à Vendémian (Hérault 34) - ©16 Prod / ONF

La gestion post-incendie 

  • Recherche des causes : participation aux équipes pluridisciplinaires de recherche des causes et des circonstances de l’incendie (RCCI), généralement constituées d’un membre des forces de sécurité intérieure, d’un sapeur-pompier et d’un forestier (ONF ou DDT).
  • Collecte d’un maximum de données sur l’incendie qui seront saisies dans la base de données sur les incendies de forêt en France (BDIFF).
  • Reconstitution de l’espace brûlé : travaux de sécurité à faire en urgence, travaux de préservation des sols contre l’érosion et la cicatrisation du couvert forestier qui se fait en grande partie spontanément, mais parfois avec l’aide et l’accompagnement d’interventions humaines.
  • Cartographie du feu et son impact sur la végétation pour les feux de plus de 20 hectares (images satellites).

Le risque incendie s'étend à tout le territoire

L'été 2022 et ses 60 700 hectares brûlés, y compris dans des régions jusqu’ici épargnées (Bretagne, Jura, Alpes du Nord), ont marqué les esprits comme une préfiguration de l’avenir. D’après le GIEC, quasiment toute la France sera exposée vers la fin du siècle, avec des forêts fragilisées par la canicule et les sécheresses successives.

Graphique montrant l'évolution des surfaces annuelles incendiées en France de 1976 à 2024

Extension de la mission de défense des forêts contre les incendies

En 2023 et 2024, l’État a souhaité renforcer les moyens de la DFCI à l’ensemble du territoire national, avec un doublement des effectifs dédiés pendant la période estivale. Cette mission d’intérêt général confiée à l’Office national des forêts était jusqu’ici mise en œuvre uniquement dans le quart Sud-Est.

Photo d'une formation DFCI
©Hugo Lebrun / 16Prod / ONF

Pour étendre ces missions dans l’Hexagone, des effectifs supplémentaires ont été mobilisés : 60 en 2023 et 58 de plus en 2024. Ces postes ont été déployés sur l’ensemble du territoire, avec une majorité répartie sur les zones méditerranéenne, ouest et francilienne. Cela concerne notamment le contrôle des obligations légales de débroussaillement et les missions de surveillance et de contrôle estivaux. 770 journées de formation ont été dispensées en 2023 aux techniciens forestiers territoriaux sur les missions dangers des feux de forêt.

Des correspondants DFCI en agences territoriales ont été désignés et six postes de coordonnateurs zonaux ont été créés. Ces derniers assurent les relations avec les partenaires (préfecture, Météo-France, DDT, SDIS…), animent le réseau des correspondants en agence et aident à la planification des actions de DFCI sur le terrain. Les patrouilles de surveillance et de première intervention sont également en cours de généralisation. En 2023, elles ont été renforcées dans le Sud et mises en place dans l’ensemble de la France. 27 nouveaux départements disposent de patrouilles d'ouvriers forestiers formés par leurs collègues experts DFCI du Sud-Est.

DFCI - les chiffres clés 2024

28,5 millions d'euros de financements de l'Etat

250 ouvriers spécialisés travaillent toute l'année au profit de la DFCI

plus de 1500 forestiers généralistes supplémentaires effectuent des patrouilles en été

Au quotidien et en fonction du risque, un potentiel de : 

  • 188 patrouilles de première intervention
  • plusieurs centaines de circuits de patrouilles de surveillance et de contrôle

83 départements où les équipes de l'ONF sont mobilisées dans des dispositifs de prévention pour le compte des préfets