Rétroanalyse d'événements torrentiels pour paramétrer un modèle simple de cartographie bidimensionnelle

Cette étude de rétroanalyse d'événements torrentiels se propose d’évaluer l’utilisation opérationnelle d'un outil de modélisation basé sur un concept de « ligne d’énergie » que l’on peut qualifier de modèle « géométrique » : le modèle Flow-R.

La cartographie des crues torrentielles est un élément central dans la prévention des risques naturels en montagne. Cette cartographie est en pratique aujourd’hui essentiellement basée sur des approches naturalistes (analyse experte de la géomorphologie), une bonne connaissance de l’historique et des calculs simplifiés. Avec l’augmentation de la disponibilité des données topographiques hautes résolutions, de nouveaux outils de modélisation se sont développés.

La présente étude se propose d’évaluer l’utilisation opérationnelle de l’un d’eux, basés sur un concept de « ligne d’énergie » que l’on peut qualifier de modèle « géométrique » : le modèle Flow-R. Celui-ci peut constituer une aide utile, en parallèle des autres outils/approches disponibles pour cartographier l’aléa torrentiel.

Le modèle Flow-R (Horton et al. 2013) est fréquemment utilisé dans la littérature scientifique que ce soit pour les crues torrentielles ou d’autre aléas en montagne (chutes de bloc, glissements, avalanches, etc.). Néanmoins, il a fait l’objet de seulement quelques rétroanalyses d’événements. Le choix des paramètres contrôlant la propagation et les emprises modélisées par cet outil restent encore incertain. Mieux définir les gammes de ces paramètres (angle de propagation, étalement latéral, hauteur de surverse, etc.) permettrait une application plus large et mieux « maitrisée » de ce genre d’outil.

Le présent travail consiste à produire une rétroanalyse de 85 événements torrentiels ayant eu lieu en France (secteurs de montagne) afin de mieux cadrer cette utilisation. Des gammes typiques de paramètres de propagation sont proposées ainsi que des relations empiriques simples permettant d’adapter ces paramètres de propagation au bassin versant/scénario considéré. Les performances et limites de ce genre d’outil « géométrique » sont précisées.